10 février 2016, 09:53

Encore Anselmo, toujours Anselmo...


© Estevam Romera


Encore Anselmo, toujours Anselmo...

Dehors, le temps est gris. Une pluie sale déverse sa mélancolie sur des trottoirs désertés depuis fort longtemps par toute forme d'intelligence. A ma fenêtre, je distingue une affiche sur le mur d'en face. J'ai du mal à lire, mais je remarque quand même qu'il s'agit des gros titres d'un quotidien. De moins en moins lu. Certains déplorent ce manque d'engouement pour la presse écrite. D'autres, beaucoup moins nombreux, tentent d'expliquer les raisons d'un tel désintérêt. Confrontation d'idées entre dominants et dominés. Combat perdu d'avance ? Il faut dire aussi que les guerres se gagnent souvent là où se planque l'argent... Entre deux lignes traitant du dernier conflit en date, dans un pays désigné à l'avance comme le prochain perdant d'une troisième qui n'en finit plus de commencer, c'est à peine si j'arrive à voir la photo d'un quidam à la mine belliqueuse. Et au crâne rasé. Je le reconnais. Il s'agit du chanteur d'un groupe que j'écoute depuis des années et soudain, ça me revient. Oui. J'ai lu hier sur le Grand Interconnecteur Mondial qu'il avait fait un salut nazi. En public.

La grande majorité de mes concitoyens est choquée. Et beaucoup se sont déjà rués sur leurs terminaux pour s'émouvoir publiquement, à coups de « J'aime », « J'aime pas », « Je suis choqué » ou même de « Je résiste ». Il est vrai que de nos jours, l'intime, l'émotion, se doivent d'être littéralement vomis par nos fenêtres. Windows. Strange days have found us... Mais finalement, que va t-il rester de tout cela ? D'un côté, des bonnes âmes qui n'hésiteront pas une seconde à cracher leur venin sur des aïeux jugés pas assez 2.0, ou sur d'illusoires ennemis de l'amour et de la liberté, de l'autre, des haineux. Mais qui s'assument. Et entre, un chanteur. Certainement un bon gars. Qui s'est sans doute fait rattraper par de toxiques démons. Un peu à l'image du bon pote qui, au sortir d'une soirée fortement alcoolisée, s'est soulagé sur les rosiers de la voisine. Un certain Rob a aussitôt rejoint la foule des indignés. Là où un vieux sage, récemment disparu, aurait certainement regardé tout cela de haut. Pour ? Contre ? On ne sait plus. Ou plutôt si ! Les faiseurs de "guerre et paix" s'en frottent les mains, les tensions savamment entretenues par leurs soins sont à leur comble. Et tant pis si les gens se trompent de cible. Pour les premiers, c'est souvent le meilleur moyen de trouver la leur !

A ce propos, je viens d'apprendre que l'organisateur d'un grand festival avait clairement identifié le "côté obscur" dans une missive au ton plutôt acide. Alors qu'au loin, je vois un gamin jouer avec un drone...

1984 ? Non. 2016...

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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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