9 février 2016, 16:28

BEHEMOTH

+ ABBATH + ENTOMBED A.D. + INQUISITION @ Paris (La Cigale)


© Leonor Ananké - DR


Il faut bien le dire quand l’annonce de l’Europa Blasphemia Tour est tombée… plusieurs mâchoires se sont décrochées en même temps (si vous avez l’image du Loup deTex Avery en tête, c’est à peine exagéré !). Non vraiment : BEHEMOTH, ABBATH, ENTOMBED A.D. et INQUISITION sur la même affiche ! Pendant plusieurs mois on est content, on attend la date avec impatience… on croise les doigts pour qu’il n’y ait pas d’annulation (la date étant initialement prévue au Bataclan), et finalement arrivé le jour même, on ne peut s’empêcher d’avoir un doute : et si l’affiche ne tenait pas ses promesses ?

Première petite déception pour moi : l’équation début de concert à 17h30 + boulot a fait un flop... pas un petit flop, noooon… Un bon gros flop qui m’a fait arrivé alors qu'ABBATH était déjà sur scène. Oui, je l’ai mal vécu mais bon, un bout d’ABBATH et tout BEHEMOTH, il y a déjà de quoi passer une excellente soirée surtout quand les copains m’accueillent avec “la pinte de compensation” ! Je me vois donc contrainte de faire l’impasse sur la première partie de ce concert, mais j’en ai eu de bons échos, notamment pour INQUISITION qui a semble-t-il fait l’unanimité (sans surprise !). En revanche, bilan mitigé pour ENTOMBED A.D., mais je ne pourrai pas en dire plus !



© Leonor Ananké - DR


J’arrive donc alors qu'ABBATH est en train de jouer la fin de “Nebular Ravens Winter” et enchaîne sur “Warriors”, deux covers d’IMMORTAL Et là, deux choses m’interpellent : déjà ABBATH a une posture nettement moins en crabe qu’à l’accoutumée (oui, ce genre de chose m’interpelle que voulez-vous!) mais également un “léger” problème de son : on a le droit à un concert de batterie (pardon : un concert de grosse caisse !)… ce qui ne manque pas de me rappeler le dernier passage d’IMMORTAL au Hellfest en 2013.Dommage du coup : on repassera une autre fois pour juger des qualités de Ole André Farstad récemment intégré au groupe. Malheureusement, je finis par me dire la même chose pour le nouveau batteur, Gabe Seeber : on n’entend décidemment que trop la grosse caisse qui éclipse le reste et  le jeu me semble trop mécanique. La set-list est partagée entre des covers d’IMMORTAL et quelques morceaux de l’album éponyme d’ABBATH, plutôt pas mal d’ailleurs dans la lignée des derniers IMMORTAL. Ce dernier est d’ailleurs finalement le seul à avoir une vraie présence scénique ce soir-là, même King ov Hell à la basse semble un peu ailleurs !  Il faut dire que le panda en chef garde de sa superbe et ça, c’est toujours bien appréciable. Bilan mitigé donc avec un Abbath qui sauve quand même la prestation du groupe, mais sans pouvoir faire des miracles non plus !



© Leonor Ananké - DR


Pendant la pause entre les groupes, petite déception pour moi : du fait des normes anti-incendies de la salle, pas de pyrotechnie pour ABBATH et BEHEMOTH, et pas de Congrégation ce soir-là. Pour ceux qui ont vu l’affiche sur le stand de merch, la Congrégation est un projet de BEHEMOTH et Toxic Vision (créatrice à l’origine, entre autres, de leurs tenues de scène, que l’on a aussi pu voir apparaître dans le clip de “Messe Noire”, et qui a également collaboré avec des groupes comme WATAIN et TURISAS pour leurs fringues de scène). La Congrégation consistait donc en une petite expo à côté des stands de merch mais également en un bonus au cours du show de BEHEMOTH. Pour cette tournée, BEHEMOTH  a choisi de prendre le contre-pied de la tendance actuelle : pourquoi faire une tournée nostalgie pour célébrer l’anniversaire d’un ancien album…  quand on peut le faire pour le dernier album ? Nous sommes donc prévenus : on aura l’excellent « The Satanist » (sorti début 2014) en entier ce soir.

Sans surprise donc, ce sont les premières notes de “Blow Your Trumpets Gabriel” qui retentissent dans une Cigale bondée (la date étant sold-out depuis longtemps). Pour cette tournée, BEHEMOTH a mis les petits plats (en metal, huhu) dans les grands : trois écrans nous projettent des vidéos tournées pour l’occasion. Au niveau du son, rien à voir avec ABBATH (et heureusement) : on distingue très bien les parties de chacun. La prestation est carrée comme toujours et c’est un bonheur d’entendre « The Satanist » en entier : un album avec une atmosphère bien particulière réécrivant la signature de BEHEMOTH sans pour autant renier les albums précédents. On peut cependant regretter qu’avec un temps de set qui ne change pas, ce choix laisse assez peu de temps pour jouer les compos des autres albums – à la différence par exemple de OPETH ou FINNTROLL l’année dernière qui ont fait des tournées anniversaire mais avec un temps de jeu presque doublé. Pour ceux du premier rang la communion sera totale avec une distribution d’hosties par Nergal himself !



© Leonor Ananké - DR


Seuls quatre autres titres seront joués en plus de « The Satanist » : “Pure Evil And Hate”, extrait de « And The Forests Dream Eternally » (un très bon EP sorti en 1993 sur lequel on trouve, entre autres, la version original de “Moonspell Rites”), et les classiques “Antichristian Phenomenon” et “Conquer All”. Quitte à faire la part belle aux récentes compos, je n’aurais pour ma part pas dit non à quelques extraits de l’EP « Xiadz »… Mais à entendre les classiques du groupe, on se dit aussi qu’on n’aurait pas dit non à plus de “The Apostasy” ou ”Demigod”. C’est “Chant For Eschaton 2000” qui viendra clôturer la messe… un peu trop tôt d’ailleurs ! Décidément, on aurait bien pris un peu de rab’ ! Mais il y a fort à parier que le groupe n’est pas près d’arrêter de tourner et que de nouvelles dates seront bientôt annoncées. Une chose est sûre : BEHEMOTH nous aura prouvé une fois de plus que sa réputation est loin d’être usurpée ! Un bilan un peu mitigé pour cette soirée si attendue, mais avec un final en beauté.

A quand le prochain ?

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