13 mars 2016, 0:23

HEADSPACE

"All That You Fear Is Gone"

Album : All That You Fear Is Gone

Damian Wilson, chanteur de son état, est un garçon très occupé. Jugez du peu, en moins d'un an et demi, il a sorti quatre nouveaux albums et participé à au moins deux tournées suite à la sortie des dits albums. Et on ne va pas s'en plaindre. Le dernier album de THRESHOLD,
« For The Journey », est un très bon cru, le troisième effort de MAIDEN UNITED, « Remembrance », s'il est un peu en deçà du précédent reste tout à fait honnête, et son duo pop/folk avec Adam Wakeman (fils de Rick et accessoirement claviériste/guitariste chez Ozzy Osbourne, mais également de nombreux autres projets, avec ou sans son père) est à recommander à tous les amateurs d'ambiances acoustiques. Et le voici qui revient, toujours avec Adam Wakeman, au sein du groupe HEADSPACE avec leur second disque, « All That You Fear Is Gone », dans un registre nettement plus électrique et expérimental. En plus des deux musiciens sus-cités, le groupe se compose également de Pete Rinaldi (qui est le seul membre du groupe à ne pas avoir un CV long comme le bras) à la guitare, de Lee Pomeroy (TAKE THAT, Rick Wakeman, et une pléthore d'autres artistes) à la basse et d'Adam Falkner (Amy McDonald, et une flopée impressionnante d'artistes divers et variés mais pas très metal). Au vu du pedigree des deux dernier cités, on pourrait s'attendre à un disque plutôt gentillet, mais on aurait tort !

Certes, les ambiances sont très variées sur ce nouvel album de HEADSPACE et ce n'est d'ailleurs pas sans faire penser à la versatilité de LED ZEPPELIN (la faute sans doute à ce blues des familles, 'Polluted Alcohol', très roots dans sa première partie), même si musicalement les deux groupes n'ont pas grand chose à voir l'un avec l'autre. Mais l'ensemble est clairement dans la veine metal progressif bien qu'assez éloigné de ce que Damian Wilson produit avec son autre groupe prog', THRESHOLD. Ce dernier est bien plus "accessible" que ce « All That You Fear Is Gone », qui va volontiers chercher ses rythmiques dans un registre plus extrême, tout en enchaînant les plans dissonants avec des passages ultra mélodique ("Kill You With Kindness"). Les titres sont volontiers longs, voire très longs ("The Science Within Us" et "Secular Soul" dépassent les dix minutes) mais enchaînent tellement de plans différents qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Pomeroy et Falkner démontrent tout leur savoir faire à la rythmique tandis que Wakeman et Rinaldi donnent toute la mesure de leurs capacités. La deuxième moitié de l'album est composée de cinq titres de moins de six minutes (alors que sur la première on les dépasse souvent), avant de se terminer en apothéose par "Secular Soul". On pourrait penser que les titres courts se révéleraient moins éclatés, mais non, ils seraient presque plus déjantés que les longs qui permettent l'étirement de certaines ambiances. "Semaphore" souffle le chaud et le froid, encadrant un moment de pure mélodie par une furie musicale à l'état brut, et l’enchaîne au morceau le plus court de l'album, "The Death Bell" (1:50), qui s'avère être aussi le seul avec "The Element" (1:51) à être calme de bout en bout.
"The Day You Return" débute gentiment avant de laisser exploser son côté heavy plus classique. "All That You Fear Is Gone", morceau acoustique à la guitare classique – qui démontre tout le talent de Rinaldi – auquel vient se mêler le piano de Wakeman, et "Borders And Days", très pop malgré une basse vrombissante et un final que ne renierait pas Tim Burton, permettent de souffler avant le morceau de bravoure final, "Secular Soul", dont tout le côté menaçant se sent dès le début pourtant tout en douceur, avant de se révéler au grand jour par la suite alors que les ambiances musicales se succèdent, laissant le champ libre à chaque musicien, pour ce qui est sans aucun doute l'un des meilleurs titres du disque.

Dans l'ensemble cet album impressionne par le niveau de ses musiciens, mais en raison de son côté souvent psychédélique, voire free jazz, il est certainement moins facile d'accès que son prédécesseur, « I Am Anonymous », ou que le dernier THRESHOLD (auquel on pense inévitablement à cause de la voix de Wilson). On aurait cependant tort de ne pas lui donner sa chance tant ses qualités sont indéniables.

Blogger : Florent Dié
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Florent Dié
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