18 avril 2024, 20:50

PEARL JAM

"Dark Matter"

Album : Dark Matter

Si la matière noire est impalpable, indéfinissable, inerte, elle est à l’inverse de ce qu’est la légende PEARL JAM. Le groupe grunge rock américain est comme une étoile filante, flamboyante, bourrée d’énergie et exauçant nos vœux les plus chers. Son douzième et nouvel album, « Dark Matter », explore avec brio les galaxies des possibles, renouant avec une approche plus rock, moins mainstream que le précédent, « Gigaton ».
Tout en restant fidèle à son orbite, l’univers PEARL JAM continue l’expansion de sa carrière grâce à onze titres aussi familiers que fédérateurs. Les guitares de Mike McCready et Stone Gossard, mélodiques et punchy à la fois, la basse groovy de Jeff Ament, les rythmes musclés de Matt Cameron et bien sûr, la voix chaleureuse d’Eddie Vedder et son timbre reconnaissable entre mille, avec en plus un côté "live" fort appréciable. Il semble que le producteur Andrew Watt a privilégié la spontanéité pour l’enregistrement de cet explosif « Dark Matter ».

Avec un départ stellaire et monumental grâce "Scared Of Fear", destiné à devenir un hymne, tant son refrain est entêtant et sa mélodie solide et dansante, l’album se poursuit avec le grungy et brut "React, Respond" à la basse pleine de feeling et au rythme balancé. L’ultra mélodique "Wreckage", aux allures de "Daughter", laisse toute la place aux nuances vocales du charismatique Eddie Vedder. C’est un titre qui distribue de l’émotion et saisit l’âme universelle au plus profond, comme seul PEARL JAM sait le faire.

C’est donc avec toute notre attention que l’album se poursuit sur le single "Dark Matter", efficace, typique, enragé, percutant et saisissant avec ses riffs plaqués et ses soli déments. Le plus éthéré et accessible "Won’t Feel" n’en dégage pas moins une énergie pop agréable et légère. Au contraire, le bluesy et mélancolique "Upper Hand" touche la corde sensible grâce à un son chaud et enrobant, en faisant un diamant pur de rock. Le bien nommé "Waiting For Stevie" (Wonder, a priori, attendu au studio d’Andrew Wyatt au moment de l’écriture de la chanson) traite d’amour non ressenti, de message non perçu, d’incompréhension là où le pressant "Running" se veut un point de vue acerbe sur l’urgence du monde, qui ne semble plus tourner rond.

"Something Special" est une ode au pouvoir en chacun de nous, ce petit truc en plus qui nous fait avancer, coûte que coûte, au gré d’une musique positive et fraîche, pleine de swing et dédiée aux filles de Vedder. Le "Got To Give" classique cède alors la place à un dernier "Setting Sun" très "Eddie Vedder", si l’on peut dire. Un rythme marqué, des guitares acoustiques, des vocaux murmurés et colorés permettent de refermer un « Dark Matter » de la plus belle des façons. Là où le soleil se couche, il se relèvera.

Dans le macrocosme PEARL JAM, « Dark Matter » fera figure de star tant il regorge de morceaux aussi évocateurs que fédérateurs. Grâce à un son vivant, un rock puissant et des mélodies accrocheuses, il rassurera les fans du groupe tout en continuant d’attirer un large public dans sa traîne. Une belle réussite, à nouveau.

Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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1 commentaire

User 4832
User 4832
le 25 avr. 2024 à 11:54
Chronique personnelle du nouvel album de Pearl Jam , DARK MATTER, pour les passionnés de ce groupe légendaire : (sans étude de parole, appréciation juste musicale)
Après 6 écoutes complètes, cet album de Pearl Jam est de très bonne facture : alors bien sûr, pour moi, rien ne dépassera jamais leur album légendaire, le meilleur pour moi : Vs (1993), et même Ten (1992) ou Yield (1998) qui sont mes 3 albums préférés du groupe, mais je placerais celui-ci devant Gigaton (2020), Pearl jam (2006), Binaural (2000), BackSpacer (2009) et même Lighning Bolt (2013). Du coup, je dirais que c'est le meilleur album de Pearl Jam depuis Riot Act (2002), donc au niveau de ce dernier, et légèrement en dessous de No Code (1996) ou Vitalogy (1994)

Les titres de DARK MATTER :

Scared of Fear : Morceau très rock, sur un rythme enjoué, avec un couplet assez classique voire un peu rétro que j'ai eu du mal à accrocher au début. Par contre le refrain reprend bien le côté grunge-punk de ce groupe, que j'adore, qui est ensuite accompagné d'un superbe et habituel solo de Mike Mc Ready, puis un magnifique "break" d'accalmie dont le groupe a le secret, et se termine par une montée en puissance rageuse et puissante. Bonne entrée en matière, mais pas le meilleur morceau ouvrant un album de Pearl Jam. (7,5/10)
React, Respond : Là, on passe au niveau supérieur, morceau très rock, gros rythme également, et d'entrée bien plus punk-grunge que "Scared of Fear", avec un refrain relativement inquiétant et original qui se termine par une longue éructation qu'Eddy envoie en écho, dans les profondeurs. Magnifique !(8/10)
Wreckage : Pearl jam calme le jeu sur ce troisième titre de l'album, un mid-tempo classique, bien plus doux et pop avec de très jolis cœurs dans le refrain, qui respire la positivité et le bien - être. Le final prend de l'ampleur, comme souvent, avec Eddy qui pousse plus sa voix et amène beaucoup d'émotions, un peu à la "Bruce Springsteen". (6,5/10)
Dark Matter : Pearl Jam remet une grosse dose de Rock sur ce quatrième titre, mais sur un rythme moins rapide que les deux premiers titres, mais bien plus saccadé, avec un break en solo de guitare encore une fois très réussi, (Stone Gossard ?) qui apporte de la profondeur à ce titre qui est pour moi l'un des 3 meilleurs de cet album. (8,5/10)
Won't Tell : Nouveau mid-tempo, plus enjoué que Wreckage, qui pourrait potentiellement être un "tube FM" si la volonté du groupe allait dans ce sens, avec un joli riff de fin qui me fait penser à des morceaux pop de The Cure, genre "How beautiful you are" ou "Just Like Heaven" (7/10)
Upper Hand : Titre plus lent, plus profond, plus complexe et plus long, du genre Nothing As It Seem (Binaural - 2000), mais quand même, moins bien réussi que ce titre légendaire. Néanmoins, il démarre par une intro carrément sublime qui annonçait quelque chose de grandiose, mais qui déçoit légèrement par la suite. Mais ce titre reste de très bonne facture, très beau avec un fin qui se termine par une augmentation progressive des guitares de Gossard et Mc Ready. (7/10)
Waiting for Stevie : Magnifique titre mid-tempo composé d'un couplet marquant, très pop et facile à retenir, et d'un super refrain assombrissant, et se terminant une fois de plus par un solo de guitare de « malade », avec un petit intermède secret, doux et subtile, placé juste après la fin du morceau (8/10)
Running : Le clou du spectacle, ce titre rageur, très punk-grunge est pour moi, un véritable bijou, le meilleur titre de cet album, une explosion de puissance de speed-rock, un Eddy qui met tout ce qu'il a, avec un break absolument magnifique et une fin démoniaque. Le seul regret : c'est qu'il soit si court...(2,18mn) car il est tellement bon qu'il aurait mérité une répétition « couplet-refrain », qui l'aurait possiblement amené à 5mn, c'est très dommage... tant pis ! Je me le repasserai en boucle à deux reprises (9/10)
Something Special : Retour à un titre plus calme, plus pop, dans la même veine que Wreckage et Won't Tell, mais légèrement moins bien réussi. Néanmoins, on ne s'ennuie pas. (6/10)
Got To Give : Encore un titre mid-tempo très pop, plus rythmé avec ambiance positive, et donc plus rock que Something Spécial, qui se termine de manière puissante voire rageuse, Eddy encore au top ! (7/10)
Setting Sun : La seule balade de l'album, mais par rapport à des titres comme Pendulum (Lightning Bolt) ou Indifference (Vs), elle reste bien plus enjouée, plus positive et plus gaie (j'adore les balades sombres de Pearl Jam). Néanmoins, cette balade paisible et magnifique, monte en puissance en fin de morceau avec les guitares qui prennent beaucoup d'ampleur, accompagnées par Eddy qui pousse encore sa voix sur le final, comme dans beaucoup de titres de cet album. (8/10)
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