
De retour sur le terrain musical au sein duquel le bougre est capable d'exceller comme personne et après quelques mésaventures sur lesquelles nous ne nous étendrons pas, Harley Flanagan (ex-CRO-MAGS) revient avec un album solo décrit par divers observateurs comme empreint d'un renouveau d'agressivité directement issu de l'immense « The Age Of Quarrel » (1986) et « Revenge » (2000) mélangé à une musique foncièrement heavy et colérique.
L'accouchement de ce nouvel effort ne s'est pas fait dans la douceur, le monsieur étant un tantinet ingérable dès lors qu'il décide de "dire" ce qu'il a à dire de façon musclée...Après avoir démarré en 2012 l'écriture de nouvelles chansons qu'il souhaitait rapides et courtes, une interruption involontaire de grossesse a eu lieu au moment où Flanagan s'est mis à ressentir de nombreuses contractions bien avant terme, celles-ci étant d'ordre plus nerveuses que gynécologiques. Contretemps qui, hélas pour lui, le menèrent directement en prison sans passer par la case maternité – hélas pour nous. Après que la péridurale carcérale a mis fin à la douleur insupportable du téméraire musicien, Il Padre Flanagan a enfin pu se remettre à l'écriture de son disque entouré pour ce faire de son ami Pablo Silva aux tambours et de Steve Thompson à la guitare avec lequel Harley Flanagan a produit ce beau bébé d'une corpulence... tout à fait raisonnable et mis sous couveuse aux HoboRico Studios dans le New Jersey (oui, le même que Jon Bon Springsteen !). Sont présents avec leurs cadeaux les rois mages suivants : Sean Kilkenny à la guitare lead, Gabriel Abularach qui a un temps effectué une reproduction interdite avec la moto à l'époque d' « Alpha Omega » au début des 90's et, enfin, Albert Romano venu prêter main forte le temps de quelques soli bien sentis. Précisons tout de même que ce chiard turbulent se prénomme..." Cro-Mags" !
Parallèlement à cette sortie, l'homme que l'on nomme Harley Flanagan publie une autobiographie retraçant son parcours, de ses débuts de batteur au sein des STIMULATORS à l'âge de... 11 ans à ses multiples déboires avec la justice, ses errances dans un New York des 70's tout ce qu'il y a de plus sordide, en passant par CRO-MAGS, ses projets solos plus ou moins réussis, ses diverses addictions plus ou moins réussies elles aussi, ses relations difficiles avec John Joseph (chanteur originel de CRO-MAGS), sans oublier l'approche plus spirituelle qu' a connue le bonhomme au détour de sa vie semée d'embûches. Intitulé Hard-core : Life Of My Own, ce manuscrit paraîtra en septembre chez Feral House Publishing et s'avère passionnant tant l'homme peut paraître sensible et tellement humain, à mille lieues de l'image qu'il renvoie. Il a tout connu, tout vu, tout fait, est à la base de ce que l'on appellera plus tard le hardcore et sa si fameuse scène NYHC dont sont issues tellement de formations qu'il serait inutile d'énumerer les nom tant elles sont nombreuses. Sans lui, les têtes de gondoles du hardcore actuel que sont TERROR, WALLS OF JERICHO, MADBALL, BIOHAZARD, SICK OF IT ALL et consorts ne seraient pas les mêmes... "Think about it !", comme dirait un chercheur de vérité vivant non loin de Carcassonne pour qui CRO-MAGS est une référence musicale avouée, tatouée et pleinement assumée, de même que l'ensemble de ses camarades de laboratoire. Inutile de vous dire que ce livre vous est hautement recommandé pour vos très longues soirées.

Profitons de l'instant pour rappeler l'influence considérable que ce Monsieur a eu sur la scène metal mondiale et, notamment, sur la scène thrash de la fin des années 80. Ce que l'on a appelé à l'époque le crossover (mélange de hardcore et de thrash avec un soupçon de punk) lui doit énormément au même titre que NUCLEAR ASSAULT, D.R.I, GANG GREEN et autres CEREBRAL FIX. Cet amalgame parfait de riffs thrashisants sur rythmiques speedées, blindé de breaks et de mosh parts a été une véritable usine à stage-diving, si bien que des groupes actuels tels MUNICIPAL WASTE ou bien encore IRON REAGAN en ont repris les codes afin de remettre au goût du jour ce style directement influencé par Flanagan et ses potes. Si vous en doutez encore, allez donc demander à Robb Flynn (MACHINE HEAD) ce qu'il en pense, lui qui a si souvent repris le "Hard Times" de CRO-MAGS avec son groupe, ou encore Phil Anselmo qui vénère ce groupe comme personne, tout autant que Scott Ian et Charlie Benante (ANTHRAX) qui ont joué avec ce groupe mythique à l'époque de S.O.D. et même avec leur groupe régulier. Rappelons également le nombre conséquent de tournées et de concerts donnés avec des groupe de la scène metal (OVERKILL, SLAYER, MOTÖRHEAD,...). On ne compte même plus le nombre de covers qui existent de ce groupe tellement elles sont nombreuses.
Voici donc celle de "Hard Times" signée MACHINE HEAD au Dynamo Open Air en 1995, dont les choeurs sont ici assurés par Bobby Hambel (BIOHAZARD) et Onno Cro-Mag, grande figure de la scène punk/hardcore aujourd'hui décédé (RIP).