2 avril 2016, 20:29

BLACK STONE CHERRY

"Kentucky"

Album : Kentucky

Les BLACK STONE CHERRY ont écrit une lettre musicale pleine d’émotions fortes pour l’état où ils vivent et qui se trouve à la limite du Midwest et du sud des USA : le Kentucky.
Petit rappel de géographie pour les métalleux, l’état en question est bordé au nord par l'Illinois, l'Indiana et l'Ohio, à l'est par la Virginie-Occidentale et la Virginie, au sud par le Tennessee et à l'ouest par le Missouri. OK ?
Le gang d’Edmonton sort donc son cinquième et excellent nouvel album un 1er avril et c’est loin d’être une mauvaise blague !
Chris Robertson (chant/guitare), Ben Wells (guitare), Jon Lawhon (basse) et John Fred Young (batterie et fils de Richard Young de THE KENTUCKY HEADHUNTERS) font un retour à leurs racines rock, southern blues rock matinées de metal moderne mixé à du classic-hard-rock. Ils ont d’ailleurs enregistré cet album dans le studio où ils avaient réalisé leur premier bébé musical éponyme en 2006. Le producteur David Barrick s'est occupé des manettes.
« Kentucky » suit un chemin artistique homogène et cohérent avec le reste de la discographie du groupe.
"The Way Of The Future, premier single, ouvre l’album avec ses riffs heavy et son refrain facilement mémorisable. Excellente entrée en matière ! "Hangman" est sombre et puissant dans son architecture sonore. "In Our Dreams", le second single, est bluesy, soul dans son approche vocale sur un lit guitaristique crunchy à souhait. La section rythmique dégomme tout sur son passage. "Soul Machine" est dans le même esprit avec une touche encore plus funk et soul. Du seventies avec des années 2000. C’est rock, c’est entraînant, dansant. Le refrain est du ZZ TOP qui rencontre la Motown sur des guitares hard et bluesy. Les chœurs féminins sont une valeur ajoutée. Un hit en puissance !
Chris Robertson & Co se font plaisir et reprennent "War" d’Edwin Starr, un titre de la Motown de 1969. Vous connaissez sûrement la version reprise par Bruce Springsteen. Vous savez quoi ? BLACK STONE CHERRY la fait sonner à sa façon et booste le titre qui s’inscrit magnifiquement dans la track-list !
"Cheaper To Drink Alone" est un hymne groovy métallique à un amour perdu lors d’une soirée alcoolisée (message de prévention : boire avec modération et se protéger si rapport sexuel).
"Long Ride" est puissante, la voix de Chris Robertson sied d’ailleurs à merveille à ce titre. Le solo de guitare est digne des plus grandes ballades des eighties. "Skakin’ My Cage", c'est du classic-hard-rock à la sauce BLACK STONE CHERRY. "Rescue Me" s’ouvre sur des chœurs presque religieux puis part sur des lignes de chant bien heavy avec des guitares torturées et hachées avec une touche un peu planante annonçant un refrain mélodique. "Feelin’ Fuzzy" porte bien son nom (concernant le fuzz) ! Les ambiances musicales varient, les tempos aussi. Refrain avec des « Woohoho » parfaits pour la scène avec des « Yeah » où il faut ! "Darkest Secret" est plus sombre, plus profond dans son approche. C’est même un peu SABBATHien entre 2'40 et 3 minutes. Né pour mourir ("Born To Die") est une thématique darwinienne sur du pur jus sudiste. "The Rambler", la 13e chanson, est un titre acoustique, mélancolique, avec du violon un peu country. Co-écrit avec le guitariste de SHINEDOWN, Jasin Todd, il évoque la vie sur la route loin des siens. Beaucoup d’émotions à son écoute. Simple et efficace, le groupe en a fait une vidéo. Cette ballade clôt « Kentucky ».
BLACK STONE CHERRY redéfinit un paysage musical avec cet album hommage à son "chez lui". Il emprunte au hard rock, au blues, à la soul, au groove des seventies avec des sonorités modernes. Chris Robertson a une voix chaude digne des plus grands crooners de la Motown. Les jeux de guitares interchangeables de Chris et Ben Wells tant sur le plan rythmique que soliste sont énormes. La section rythmique Lawhon/Young est précise, carrée, déstructurée et super heavy quand il le faut.
« Kentucky » est un album puissant avec des titres qui s’apprivoisent aisément. Un album pour les fans mais aussi pour les novices en la matière.

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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