18 mai 2016, 14:43

Le HeavyPsychoDivan

Chris Caprin (HEAVY DUTY)


Chris Caprin, batteur de HEAVY DUTY, s’est allongé sur mon divan virtuel.


Quel est ton souvenir d’enfance ou d’adolescence le plus marquant  ?
Je pense que c’est le jour où mon père a décidé de m’amener voir le Grand Prix de France de motocross 500 à Gaillefontaine en Normandie… J’avais 11 ans et ça m’a marqué à vie. Ce fut le début d’une grande passion qui ne m’a jamais quitté. Le bruit des motos 2-temps, la fureur d’un départ à 40 pilotes derrière la grille, l’odeur si particulière – un mélange de bonne terre remuée, d’herbe coupée et d’huile de synthèse brûlée – plus le côté hyper spectaculaire de ce sport ont fait de moi un cross-addict, comme on dit dans le milieu. Quand je rentrais chez moi après avoir assisté à une course, je prenais mon vélo, je sautais un petit tremplin que je m’étais fabriqué et je défonçais allègrement la pelouse du jardin familial à grands coups de dérapages ! Après, j'ai couru moi aussi pendant plusieurs années et aujourd'hui, même si j’ai arrêté la compétition depuis longtemps, j’ai toujours une moto dans le garage pour aller rouler de temps en temps. Concernant la musique, à peu près au même âge, j'avoue avoir été particulièrement remué quand j'ai entendu le grand frère d'un ami d'enfance jouer de la batterie dans sa chambre sur un disque de LED ZEP... Ça m'a mis une grosse claque et je me souviens avoir passé des heures en douce dans cette chambre à mater ce kit Orange sans oser y toucher de peur de me faire gauler ! Deux ans plus tard, j'avais mon premier kit, une Maxwin 4 fûts...
 

« Ce qui est génial, c’est que j’ai trois passions, le metal, le motocross et le VTT et qu’il y en a deux qui m'ont permis de gagner ma vie jusqu'à aujourdhui… » – Chris Caprin


Quelles sont tes passions à côté de la musique  ?
Bah d’après toi (sourire) ?! Ce qui est génial, c’est que j’ai trois passions, le heavy metal, le motocross et le VTT et qu’il y en a deux qui m'ont permis de gagner ma vie jusqu'à aujourd'hui… Le metal, jouer de la batterie, j'adore ça et je ne pourrais pas m'en passer, mais j’ai toujours considéré ça comme un hobby. Et je pense que ça vaut mieux, car sinon, vu le pauvre succès que rencontre ce type de musique en France, ça peut faire un paquet de déçus ! Du coup, professionnellement, j’ai choisi une autre direction. De toute façon, je n’ai pas honte de le dire, je ne suis pas un fan absolu du travail… Je conçois de me lever le cul uniquement pour quelque chose qui me passionne. Et en devenant reporter/photographe pour des magazines de moto tout-terrain et de VTT, eh bien du coup, je n’ai jamais eu l’impression de travailler de ma vie ! CQFD… Je dis toujours pourvu que ça dure, car j’ai vraiment l’impression d’être un privilégié, mais en même temps, ça fait plus de vingt ans que je fais ça, alors…

Si tu devais jouer d’un autre instrument et abandonner la batterie, ce serait quoi  ? Pourquoi  ?
Tu as dû comprendre que je suis un sportif à la base… Et quoi de mieux que la batterie pour jouer d’un instrument en se dépensant physiquement ? A part participer au Marathon de Paris en jouant de la trompette tout le long, je vois pas (rires) ! Donc du coup, y’a pas forcément grand-chose d’autre qui me ferait kiffer… Ou alors peut-être chanter, ce qui permet, avec une bonne condition physique, de balancer des mélodies tout en gesticulant partout sur scène.

Quel est ton fantasme le plus fou (il n’est pas forcément sexuel)  ?
Ça n’a pas grand-chose de fou, mais mon fantasme, c’est de pouvoir continuer à profiter au maximum de la vie, de la nature, aux côtés de ceux que j’aime et que ça dure le plus longtemps possible. Faire des trucs tout cons, comme regarder le soleil se coucher en haut de mes belles collines varoises et redescendre vite fait à vélo par les sentiers avec mon chien avant qu’il fasse nuit. Avoir la chance de vivre heureux, quoi… Et que ça ne se termine pas trop tôt quand même !
 

« Une drogue ? L’adrénaline ! Qui donne le genre de décharge que tu peux avoir au moment de prendre le départ d’une compétition, de monter sur scène ou de tenter une nouvelle ligne un peu chaude en mountain bike ou un nouveau saut à moto… » – Chris Caprin



Si tu étais une drogue, ce serait quoi  ? Pourquoi  ?
L’adrénaline ! Qui donne le genre de décharge que tu peux avoir au moment de prendre le départ d’une compétition, de monter sur scène ou de tenter une nouvelle ligne un peu chaude en mountain bike ou un nouveau saut à moto… Ou quand, plus jeune, tu roulais la première pelle d’une longue série à une meuf qui te le faisait bien ! Le genre de trucs, qui, moi, m’ont toujours fait de l’effet.

As-tu une icône ?
Déjà, il ne faut pas confondre idole et icône… On a tous des idoles, que ce soit un musicien, un auteur, un acteur ou un sportif, mais une icône, c’est plus fort que ça. Pour moi, ce doit être quelqu’un de respectable, de franc et d’honnête. Quelqu’un de proche, aussi. Un exemple à suivre, quoi ! Alors je dirais mon père…

Tu as les clés pour diriger l’état pendant 24 heures. Quelles seraient tes premières mesures  ?
Je ne suis pas plus fort que les autres, alors dès le premier jour, je serais confronté au monde de la finance internationale qui régit l’économie de la planète et je ferais comme les autres, je fermerais ma gueule et irais chier là où on me dit de faire… Peut-être que ma vision des choses est un peu noire, mais ne dit-on pas qu’un pessimiste est juste un optimiste bien informé ? Sinon, dans le monde de Mickey et Minnie, j’aimerais bien changer les bases de cette société de consommation qui exploite les plus pauvres pour permettre aux riches de le devenir encore davantage. Et puis arrêter de penser que la planète nous appartient et qu’on peut en faire ce que l’on veut. Le progrès, c’est bien, mais il est où le progrès si l'on prépare un avenir pourri aux générations qui arrivent ? Ce que l’homme est en train de faire depuis moins de 100 ans, c’est juste scier doucement la branche sur laquelle ses enfants et ses petits-enfants devront s’asseoir plus tard… Et le jour où ça va lâcher, ça ne sera pas beau à voir.

2016, c’est quoi tes actualités  ?
Faire des reportages sur des beaux événements sympas et tester six vélos par mois pour VTT Mag… Déjà, ça occupe ! Et musicalement, dans l’immédiat, c’est la sortie du EP 4 titres numérique de HEAVY DUTY, « Back in Business… », téléchargeable gratuitement sur ce lien. Et en octobre, ce sera l’album complet, sur un support physique, ce coup-là, qui sortira chez Symbol Muzik/Brennus.
 

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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