14 juin 2016, 6:31

THE WHO + ST

@ Toulouse (Zénith)

Pas de foot ce soir à Toulouse, pourtant, plus on s’approche du Zénith et plus les drapeaux aux couleurs de l’Union Jack fleurissent sur les épaules et les T-shirts. Les têtes sont un peu grisonnantes dans les files d’attente et le logo d’une radio qui passe soi-disant les plus grandes chansons est imprimé sur des banderoles. C’est un groupe anglais qui revient ce soir, 42 ans après un premier passage à Toulouse. THE WHO, un de ceux qui ont fait que le rock est ce qu’il est aujourd’hui dans toute sa diversité, un groupe à qui le metal doit aussi beaucoup, bien au-delà du gros son des piles d’amplis et de la batterie à double grosse caisse.



 

Dans le hall, tout le monde est réjoui, même celui qui porte fièrement sa parka kaki alors qu’il fait chaud dehors. Tout le monde ne commande pas de bières, on a appris à vivre avec une prostate qui déconne. Le Zénith est dans sa configuration "Charlaz", beaucoup de places et toutes assises. Cette absence de fosse ne se fait pas ressentir pendant la première partie, le fameux ST, comme on peut le voir sur la projection en fond de scène, seul avec ses guitares acoustiques.

Mais après l’entracte, dès que les lumières s’éteignent et qu’apparaît sur l’écran « Restez calme, ici arrive The Who », c’est le contraire, le public applaudit, trépigne, crie, hurle, s’égosille, tousse. Un « Bonsoir Toulouse ! » lancé par Pete Townsend, roulement de caisse claire et les premiers riffs de "I Can’t Explain" envahissent la salle. Mince alors, les WHO en vrai ! Enfin la moitié, le bassiste John Entwhistle ayant rejoint Keith Moon le déglingo en 2002. Mais ce n’est pas grave. C’est la fête.



Roger Daltrey, Pete Townsend, son frère Simon (le fameux ST) et leurs amis sont venus avec des tubes plein les poches. Et les gonzes ne sont pas avares. On n’a pas affaire au combo lambda qui se donne sur scène pour vendre quelques exemplaires de son dernier opus.

Les septuagénaires, loin de n’être que l’ombre d’eux-mêmes, balancent gifle sur gifle tirée de leur immense répertoire, Daltrey envoie toujours son micro en l’air et Townsend mouline sur sa guitare. Les claviers et la rythmique sont discrets, alors que le fils de Ringo Starr, Zak Starkey, bientôt 51 ans, aligne un jeu de batterie énergique et légèrement foutraque, dans l’esprit de celui de Keith Moon. Derrière eux, des animations et des images d’époque se succèdent sur l’écran. Des cocardes et des drapeaux britons, des scooters à rétroviseurs, des mods bien coiffés, John Entwhistle et Keith Moon, on se croit même dans un flipper sur "Pinball Wizard" et on est un peu mal à l’aise quand, sur le majestueux instrumental "The Rock", les cinquante dernières années défilent sur l’écran avec leur lot de saletés. Entre les morceaux, c’est surtout Pete Townsend qui parle et révèle à chacun son côté punk en enchaînant « Merci » et « Fuck off » avant de balancer "My Generation", premier hymne du genre.



Dans la fosse pleine de chaises, le public s’agace un peu, les côtés se remplissent de gens debout, ceux qui s’approchent dans les allées se font rabrouer par la sécurité, ça s’invective, des doigts d’honneur de mamies s’élèvent dans le dos des sbires. C’est vrai qu’un seul titre des WHO donne plus envie de danser frénétiquement qu’un gala entier de Frank Michael. Pendant près de deux heures, les WHO parcourent leurs cinquante ans de carrière. Avant de laisser un public satisfait après un excellent "Won’t Get Fooled Again", avec le cri primal (presque) d’origine.
Un public qui n’a peut-être jamais vu les STONES, les BEATLES ou LED ZEPPELIN, mais qui ce soir aura vu les WHO.


Toutes les photos de Lilian Ginet sont dans le Portfolio.


Blogger : Philippe Dynamo
Au sujet de l'auteur
Philippe Dynamo
C'est rapidement que Phil rencontre la musique... Un album de POLICE pour son dixième anniversaire, un paquet de 45 tours, beaucoup de daube, le début des radios libres. Premier disque acheté : THE CLASH. L'énergie ! C'est le début des années 80, un grand frère qui écoute Gary Moore, JUDAS PRIEST, DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN et ses potes AC/DC et TRUST... Ses propres amis naviguent sur les Stray Cats, VAN HALNE et IRON MAIDEN... Sa prof' de musique au collège s'arrache les cheveux quand il lui amène BLACKFOOT, SCORPIONS, JOURNEY ou NAZARETH pour écouter en cours... 1983, « Wango Tango » tous les vendredis, premier concert avec DEF LEPPARD, grosse baffe ! Une veste de treillis avec DIO dans le dos, un tee-shirt d'IRON MAIDEN, une veste en jean avec le logo de MOTÖRHEAD en garniture. Tous les mois, la presse : Rock & Folk, Best, puis Enfer Magazine, Metal Attack et Hard Force... Depuis, un tas de concerts, des festivals, d'abord de hard rock, puis de plein d'autres genres. Les cheveux tombent, le bide pousse, mais la flamme brille encore et toujours. Devenu journaliste pour dire autre chose que "j'adore ce que vous faites" aux artistes qu'il aime rencontrer. Partager avec eux des moments privilégiés, et d'essayer d'en rendre compte.
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