23 juillet 2016, 11:51

RAGNARD ROCK FESTIVAL 2016

Jour 2 @ Simandre-sur-Suran


ACUS VACUUM © Fabien Gaubert


Une deuxième journée riche en moments intenses et en bonnes surprises, avec un détour par le village Viking où l’Histoire est contée. Car le Ragnard Rock Fest n’est pas seulement un regroupement musical mais aussi un grand camp viking avec ateliers  (forge, bois, cuir...), démonstration de combats, conférences, spectacle de feu,... Cela lui confère une dimension spéciale, un petit plus non négligeable puisqu’en plus d’être le seul festival consacré à la musique folk/pagan/black, il est l’unique où la culture historique se mêle à la civilisation moderne.

Mais revenons à ce qui nous concerne, la musique.

THE MOON AND THE NIGHT SPIRIT, déjà présent au festival l’an passé, annule sa prestation du jour. Du coup c’est l’Odin Stage qui s’anime et accueille aujourd’hui ACUS VACUUM. Même ambiance qu’hier, toujours très festif, des musiciens joviaux, une danseuse qui joue avec les rubans et le feu… Le spectacle est toujours aussi entraînant, seule la taverne s’est agrandie. ACUS VACUUM apporte l’âme matinale au festival.



ALLOBROGIA © Fabien Gaubert


Au contraire de leurs homologues de MALEPESTE, ALLOBROGIA met en scène un show musclé avec un black metal de qualité et peu de temps morts. La scène black française a de l’avenir.

Cela se confirme avec la prestation de GRIFFON. Un concert sans grande prétention mais qui fonctionne. C’est moins true-black, plus pagan qu’ALLOBROGIA mais on n’y perd pas au change.



GRAI © Fabien Gaubert


Le power folk des Argentins SKILTRON assure une ambiance épique sur le festival avec ses airs de cornemuse, ses kilts et ses guitares heavy.
Le public saute le poing levé, ravi. La reprise d’ "It’s a Long Way To The Top" d’AC/DC fera l’unanimité. SKILTRON a conquis les cœurs français. La route vers la reconnaissance ne sera peut-être pas si longue.

Je ne sais pas si ce sont les physiques avantageux de la chanteuse et de la flûtiste de GRAI qui attirent la foule, mais en tous cas, le Ragnard répond à l’appel. Il faut dire que l’énergie dégagée par le groupe et son interactivité avec le public lui permet de garder une grande proximité. Ou c’est peut-être tout simplement son folk black mélodique qui emballe les festivaliers. Tous ces éléments concordent en tous cas à une heure d’un concert d’une grande force.
Rien à redire.

Drapeau bleu et blanc, fleur de lys, celui des Patriotes, pas de doute, on est bien devant FORTERESSE. La rébellion est en marche, déclamations belliqueuses, black metal nationaliste, pas de place pour la finesse.
C’est un concept, qui semble diviser le public, le manque d’ouverture du groupe empêchant la communication.

L’ambiance est quand même plus détendue, plus sereine sur la Helm Stage où se produit TROBAR DE MORTE.
Bien sûr, son folk n’est pas comparable au black metal de FORTERESSE mais le ressenti est bien plus positif, les spectateurs ont ici l’impression de partager et pas d’affronter.



FORTERESSE © Fabien Gaubert


KING OF ASGARD attire un public clairsemé. Le Royaume des Dieux semble laisser insensible une bonne partie des festivaliers.
L’ensemble du set manque un peu de pêche même si les compos du groupe passent très bien en live. Mais au bout de deux jours de festival, le public devient forcément plus exigeant pour se lever et applaudir.

Une des bonnes surprises de cette journée est le show de KHORS, un fabuleux moment, envoûtant. Son black metal atmosphérique sombre, tout droit sorti des brumes des Carpates, apporte une ambiance pénétrante et captivante.
La musique est d’une grande puissance et la prestation scénique est carrée et dynamique. Si vous avez l’occasion de les voir, vous pouvez foncer (pas les yeux fermés, ce serait dommage !).

Le temps attendu GRAVELAND entre en scène. Costumes noirs et rouges, encapuchonnés, les musiciens prennent leurs marques pour l’assaut black metal de la soirée. La vieille période est un peu mise de côté mais le spectacle est d’une grande qualité avec un Rob Darken comme possédé qui assure le visuel ainsi qu’un cracheur de feu qui réchauffera l’atmosphère glaciale dégagée par le groupe.
Par contre, moins d’une heure de spectacle, une voix très poussive et surtout une attitude austère, voire méprisante du leader font que la légende GRAVELAND retombe un peu. Bien sûr, sa carrière est longue et la reconnaissance est assurée mais il ne faudrait quand même pas se prendre trop pour des stars, ou au moins ne pas le montrer.



GRAVELAND © Fabien Gaubert


Heureusement, HEIDEVOLK a moins ce rôle de pionnier à endosser et apporte son entrain et sa vigueur au public dansant, enchanté par les chansons beaucoup moins sérieuses, en tous cas beaucoup plus aériennes. C’est un très bon moment de fête que nous fait partager HEIDEWOLK avec son folk black à 2 voix masculines très typiques du groupe. Les fans reprennent en chœur les morceaux, les néophytes apprécient la bonne humeur et la musique fouillée du groupe. C’est assez fédérateur et on se prend à fredonner les airs pendant un long moment après le show. Pari gagné donc !



HEIDEVOLK © Fabien Gaubert


Le clou du spectacle est assuré enfin par MOONSORROW, sans conteste le paroxysme de cette journée de festival. Ils ne sont pas tête d’affiche pour rien mais je les trouve encore meilleurs sur scène que sur albums. Leurs chansons prennent alors toute leur dimension, l’atmosphère lourde et mélodique, notamment du dernier album est comme un tourbillon qui emporte les corps, les cœurs et les âmes. Le côté pagan largement mis en avant apporte toute la profondeur aux compositions. MOONSORROW mérite son succès grandissant et en restant tout à fait objective, son concert était juste… génial ! A voir et revoir, sans modération.

Une bien belle journée donc. La programmation, aux allures de controverse, a finalement été pleine d’agréables moments de magie. Vivement dimanche !


Toutes les photos du samedi dans le portfolio.



MOONSORROW © Fabien Gaubert
Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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