J’étais un peu sceptique lorsque j’ai appris la sortie de ce cinquième album d’EQUILIBRIUM parce que je m’attendais à entendre à nouveau des compos destinées à faire danser une foule de trolls dans les festivals mais vides de sens. Et bien force est de constater que le groupe a évolué plutôt positivement vers quelque chose de plus sérieux, de plus fouillé, tout en restant dynamique et catchy.
« Armageddon », sorti chez Nuclear Blast Records, est donc un album à la fois puissant et mélodique qui peut déstabiliser les fans de la première heure par ses titres moins festifs, moins dansants que sur notamment les 2 précédents « Rekreatur » et « Erdentempel ».
Pour ma part, je suis ravie qu’EQUILIBRIUM soit un peu sorti de ces clichés de groupe pagan/folk. Un peu car « Armageddon » garde une grande part de ce qui fait le genre musical du groupe. A savoir des claviers omniprésents, des parties rythmées et des mélodies facilement mémorisables. Mais la grande différence réside dans le concept d’une part, plus sombre, plus raffiné, en tous cas moins franchouillard. Il y a ensuite plus de profondeur dans les vocaux, plus de mélancolie ou de sincérité, en tous cas un côté plus attachant. L’atmosphère est plus pesante, moins joyeuse, quoi que des morceaux comme "Born To Be Epic", "Heimat" ou "Helden" gardent la fraîcheur d’un EQUILIBRIUM qui fait sauter tout un public en mal de danses endiablées.
Pour moi ce sont vraiment les deux derniers titres "Koyaaniskatsi" et "Eternal Destination" qui marquent le changement de cap pour le groupe et qui du coup font la nouveauté de cet album. Le premier par son côté épique, ses lyrics parlés, ce mélange SUMMONING / HROSSHARSGRANI (si, si, c’est possible !), bref une espèce de bande originale d’Heroïc Fantasy.
Le second par son côté à la fois sombre et grandiloquent, comme une complainte à l’Eternité qui s’ouvre devant soi. Les hurlements du chanteur Robse mêlés aux claviers mélancoliques et aux battements rythmiques sont envoûtants.
C’est intéressant et encourageant pour la suite si le groupe ne retombe pas dans ses travers (qui ma foi, plaisent à en voir le public enjoué à chaque concert ).