Beauté, sobriété et créativité. Ce serait les trois mots que je choisirais pour décrire le nouvel album d’INSOMNIUM. Je n’ai pas l’objet en main car il n’est pas paru à l’heure où j’écris ces lignes mais un concept-album agrémenté d’un CD bonus où figure l’histoire contée en anglais ainsi qu’un booklet en anglais, allemand et finnois, c’est forcément génial !
Avant de parler musique, évoquons le concept de l’album. « Winter’s Gate » est composé d’un seul titre de 40 minutes basé sur la nouvelle éponyme écrite par le chanteur/bassiste du groupe, Niilo Sevänen. Une réelle pépite d’heroic fantasy épique qui décrit les péripéties d’une troupe viking partie explorer une île imaginaire de l’ouest de l’Irlande afin d’y découvrir un trésor enfoui. L’approche de l’hiver rendant les pérégrinations plus périlleuses. 40 minutes, cela peut paraître long et déstabilisant mais à mon sens, cela permet une réelle immersion dans l’histoire, chaque partie de la chanson étant intrinsèquement liée à la précédente et la suivante, sans aucun lien artificiel ni transition aléatoire.
Côté musique maintenant, INSOMNIUM évolue dans un death metal mélodique et progressif extrêmement abouti. On passe de riffs rapides et vocaux growlés à des parties très atmosphériques, planantes, avec des claviers et voix claires. Chaque moment est une découverte, un souffle frais que l’on ne se lasse pas d’écouter et réécouter tellement c’est captivant. Aucune démonstration technique réelle mais un feeling débordant, pas de surenchère mais d’excellents choix dans la mise en œuvre. Les montées progressives puis les parties presque extatiques suivies de moments plus doux agrémentés de guitare sèche, de piano font de « Winter’s Gate » une création artistique remarquable et je l’espère remarquée, voire acclamée.
Century Media Records a en son sein une perle du death mélodique, un génie musical qu’il faut mettre en avant. La scène manquait un peu de renouveau car les DARK TRANQUILITY, IN FLAMES ou même AMORPHIS semblent tourner en rond. INSOMNIUM ouvre les perspectives, va au-delà des attentes, saisit son public par son savoir-faire et avec cet album, nous montre que l’on n’a pas encore tout vu. Ils placent la barre très haut, avec une agilité déconcertante. Tout semble couler de source, il n’y a pas de temps mort. Ce ne sont pas 40 minutes de remplissage mais bel et bien un torrent d’inventivité.
« Winter’s Gate » est pour moi une révélation, l’album de la rentrée. N’hésitez pas, foncez ! Vous ne serez pas déçus. Immergez-vous surtout, pour en comprendre tout le sens et l’âme.