Into the WYLD...
Lorsque j’ai eu l’occasion d’écouter « Stoned », l'EP de WYLD, il y a quelques mois, j’étais à la fois enthousiaste et sceptique. « C’est possible ça ? » me direz-vous. Eh bien oui !
Enthousiaste je l’étais, de par l’énergie que dégagent les compos du quintette parisien formé fin 2011, composé de Raphaël Maarek au chant, Chante Basma et Jeffrey Jacquart aux guitares, Jérôme Sérignac à la basse et Rémi Choley derrière les fûts. Leur musique donne, en effet, furieusement envie de se remuer le popotin. Sceptique également car je n’aimais pas du tout la voix de Raphaël. Je me souviens même d’avoir pensé à l’époque… quelque chose que la bienséance ne me permet pas de dire à travers ces quelques lignes. Eh bien, force est de reconnaître que je me suis bel et bien plantée ! Toutes mes excuses à Raphaël car dès la première note de cet album éponyme, enregistré, mixé et masterisé au Lower Tones Place Studio à Margency en compagnie d’Edgard Chevallier, je me suis pris une méga-baffe en pleine poire. Sa voix est presque méconnaissable, bien plus pro et assurée qu’auparavant.
Si l’on retrouve les trois principaux titres de l'EP sur cet album, ils ont reçu un traitement "supra-lifting-rajeunissant", mélange de botox et d’acide hyaluronique qui fait passer leurs premières versions pour de vieilles peaux toutes fripées en état de sénescence avancé !
On démarre l’album avec un "Stoned" plus qu’énergique, suivi de près de"Venomous Poison", sous acide (hyaluronique !). Et déjà, je me transforme en lapin Duracell : impossible d’arrêter mon popotin de gigoter à tout va. Les titres sont retravaillés, les soli peaufinés, le son puissant, la production soignée. Le tempo ralentit (à peine) sur "Heads Or Tails", première nouveauté du disque. Mon oreille est toujours aussi charmée par ce groove impeccable. Puis vient "Just Another Lie", relifté lui aussi, avec une petite ligne de basse pas dégueulasse, Mr Sérignac. On enchaîne avec "The Last Man Standing" que certains fans connaissent déjà, un morceau au tempo plus heavy qui n’est pas sans me rappeler certains titres d’ALICE IN CHAINS ou SOUNDGARDEN. Il en sera de même sur l’un de mes gros coups de cœur de cet album, "Hyperion", qui dégage une pesanteur quasi-hypnotique que n’aurait pas reniée le groupe de Chris Cornell époque « Badmotorfinger ».
A la sixième position se trouve LA ballade de WYLD, "Bring Me The Night". Absolument sublime ! La voix de Raphaël prend une dimension émotionnelle qui m’a émue au plus haut point et je n’ai pas honte de dire que j’ai versé une petite larme. Tout est parfait sur cette chanson : les guitares électriques et acoustique, la voix, les chœurs, les paroles. Un registre que le groupe gagnerait à explorer plus en avant... (Ouais, bon, je ne vous demande pas de faire du SCORPIONS, non plus !).
Le rythme reprend avec le très groovy "Wyld n’Loud" et le petit lapin à piles que je suis se remet à sautiller de plus belle. M’est avis que je ne serai pas la seule à bouger lors de la release-party du vendredi 11 novembre à Paris au Dr Feelgood.
"Hyperion" déjà évoqué plus haut finit de me convaincre définitivement de la qualité de cet album. Seul point faible à mon goût, l’avant-dernier morceau "The Fugitive" qui me fait penser à du MAIDEN, sans en être vraiment (J’ai ouï-dire qu’il y aurait quelques fans acharnés au sein du groupe…). Mais il manque définitivement un petit je-ne-sais-quoi me laissant sur ma faim. Pour clore l’album, "Ritual" et son intro Black Sabbathienne un poil gothique (cloches et tonnerre), est assez sympathique, mais sans avoir le punch des premiers titres, à mon humble avis.
Nous avons là un jeune groupe de heavy-rock aux multiples influences, qui a acquis une maturité certaine, mais qui va sans nul doute se développer encore. Je ne saurais trop vous conseiller de jeter une oreille (voire deux) attentives sur ce premier album à l’artwork extrêmement soigné, car il est aussi beau que bon. Comme un gros gâteau d’anniversaire (au chocolat, cela va sans dire !) qu’on a envie de dévorer sans retenue.