Petit à petit, la vie, la musique et la joie ont repris toute leur place, au Bataclan. FFF, la légendaire Fédération Française de Fonck, a contribué à ce mouvement en faisant salle archi-comble, le 30 novembre dernier. Dans ce cadre et ce contexte particuliers, pourtant, pas forcément facile, pour les journalistes, de rendre compte de la soirée.
Un rendez-vous manqué pour nous : difficile de décrire cette soirée autrement. Tout était pourtant réuni pour faire de cette occasion une fête, propre à tout oublier, à se lâcher complètement. Un peu plus de deux semaines après la réouverture du Bataclan, avec Sting, les formidables fous-furieux de FFF y avaient convié leur public. Mission initiale de votre serviteur : les photos. Un chroniqueur HARD FORCE devait assurer le reportage, raconter le concert. Malheureusement, la veille, pas de confirmation des accréditations. La date est plus que complète, depuis plusieurs semaines : face à l’incertitude de pouvoir accéder au concert, le chroniqueur se désiste. On peut le comprendre : revenir au Bataclan est tout sauf simple. Les accréditations ne sont finalement confirmées que le jour même du concert. Ce n’est pas si rare, mais là ça tombe quand même très mal : après tout, revenir au Bataclan est tout sauf simple. Le photographe, malgré tout, devrait pouvoir accompagner ses images d’un mot ou deux.
En dépit de l’enthousiasme du public, au moment de rentrer sur scène, le groupe semble marcher sur des œufs un instant… Mais Marco trouve ses marques, arpente la scène, pendant que la guitare de Yarol Poupaud commence à couiner : « On a un rituel, chez FFF… Ce soir il va prendre une forme un peu étrange. J’ai envie qu’on pense à ceux qui nous manquent, à ceux qui ne sont pas là, à ceux qui devraient être là, mais j’ai besoin de savoir, ici, maintenant, tout de suite : LE BATACLAN… EST-CE QUE VOUS ETES VIVANTS ? ». Dans une clameur indescriptible, le concert démarre avec "Des Illusions" – et des musiciens tout en retenue.
Il faut attendre "Le Pire et le Meilleur", "Silver Groover" puis "Mauvais Garçon" pour que Marco Prince s'autorise ses premiers slams et pour que la folie s'empare enfin vraiment de la scène. Et puis ? Et puis après ce quatrième morceau, la sécu fait comprendre aux photographes, disséminés au pied de la scène (il n'y a pas de pit), qu'il faut ranger leur matos, le mettre au vestiaire pour la fin du concert. Seulement, le vestiaire est plein et aucun appareil photo ne rentrera de nouveau dans la salle : de l'autre côté des portes battantes, la grosse teuf vient à peine de démarrer. Dans le hall du Bataclan, la sécu est très, très tendue : bon, les photographes, faut pas rester là. Merci et bonsoir. Décidément, revenir au Bataclan est tout sauf simple.