29 janvier 2017, 10:27

KREATOR

"Gods Of Violence"

Album : Gods Of Violence

L'album thrash de l'année 2017. C'est écrit. On devine la campagne promotionnelle de Nuclear Blast Records très réfléchie tout en subodorant que le label allemand a misé un bon paquet sur ses poulains. Mais de nombreuses couvertures de magazines font-elles nécessairement les grands albums ? L'équation semble se vérifier avec ce nouveau CD de KREATOR, en tout cas.
Il fallait s'y attendre : avec leur quatorzième album, délicatement nommé « Gods Of Violence », Mille et les siens ont encore une fois frappé fort. Très fort, même ! Certes, pour décrocher le jackpot médiatique, il est toujours bon d'avoir une longue carrière derrière soi. Ce ténor du thrash allemand a quand même posé les bases du genre avec des classiques comme « Pleasure To Kill » (1986), « Terrible Certainty » (1987) ou « Extreme Aggression » (1989), sans parler de la pelletée de disques mémorables sortis par la suite, à commencer par le sensationnel « Phantom Antichrist » (2012). Mais pour une fois, sachons rendre aux médias ce qui appartient à... KREATOR !

Le disque commence par une courte intro instrumentale avant que “World War Now” ne déboule sur une rythmique soutenue. Ventor est toujours l'un des meilleurs cogneurs du circuit, pas de doute là-dessus ! Le titre est emblématique du style KREATOR et ne préfigure en rien de la suite des événements. Une suite beaucoup plus fouillée et riche en arrangements de toutes sortes comme le démontre immédiatement le morceau suivant, “Satan l'habi...”, pardon, je m'égare... “Satan Is Real” avec sa progression de riffs et ses nombreux breaks. À l'instar de la plupart des autres morceaux de ce « Gods Of Violence », la chanson démontre tout le savoir-faire du groupe, un savoir-faire basé sur la virtuosité (les soli de Sami Yli-Sirniö sont à nouveau monstreux !), les mélodies et des refrains immédiatement mémorisables. Le chemin parcouru par KREATOR depuis son retour à des considérations disons plus "classiques" (avec « Violent Revolution » en 2001) est d'ailleurs étourdissant ! On croyait avoir tout entendu avec son prédécesseur (« Phantom Antichrist » pour ceux qui se seraient endormis entre-temps) mais « Gods Of Violence » monte encore d'un cran !

Ainsi, l'aplatissant “Totalitarian Terror” et son refrain qui fera certainement un carton en live fait l'effet d'un grand huit tant il bouscule l'auditeur d'une ambiance à l'autre, les couplets pour le moins sauvages (sur lesquels SLAYER n'est jamais très loin) laissant à chaque fois place à une mélodie entêtante. Une amplitude encore plus prononcée sur l'éponyme “Gods Of Violence” avec ses mélodies héritées d'un heavy metal à la sauce... MAIDEN ! Sans doute l'un des meilleurs titres de l'album ! IRON MAIDEN qui semble aussi hanter le plus lourd - et plus convenu - “Army Of Storms”. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Ça continue de plus belle avec “Hail To The Hordes” qui pourrait presque passer pour un inédit de... Gary Moore dans sa période « Wild Frontier » ! Naaaaaaann ? Si ! Je vous avais prévenus, KREATOR a fait très fort avec ce disque ! Tout y est, comme le prouve également “Lion With Eagle Wings” avec sa délicate introduction acoustique et sa mélodie imparable. Steve Harris, sors de ce corps ! Qui aurait imaginé un tel solo chez KREATOR à l'époque de « Endless Pain » ? Pas votre serviteur en tout cas !

Le reste de l'album est du même tonneau et les deux chansons suivantes, “Fallen Brothers” (avec ses paroles récitées dans la langue de Goethe) et “Side By Side” (encore un refrain taillé pour la scène), finissent de nous convaincre que les teutons ont peaufiné leur oeuvre dans les moindres détails, avant que “Death Becomes My Light” ne vienne parachever ce festival de thrash mélodique dans une ambiance mélancolique à souhait.
Alors certes, il est encore trop tôt pour juger si « Gods Of Violence » sera le disque de l'année 2017, mais il est bien parti pour ! Quant à moi, il ne me reste plus qu'à retrouver mes esprits...

Blogger : KillMunster
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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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