12 février 2017, 18:02

Anneke van Giersbergen & ÁRSTíðIR

"Verloren Verleden"

Album : Verloren Verleden

Anneke Van Giersbergen n'est pas femme à se contenter d'un seul créneau musical. Ainsi, son parcours l'a amenée à tutoyer des genres aussi divers que le metal, le rock progressif, le rock alternatif, le trip hop... et même la musique pour enfants ! Mais il manquait toutefois une corde à son arc : la musique classique. Pas que la mutine chanteuse avait élégamment franchi avec ce disque, « Verloren Verleden », sorti en février 2016. Projet monté avec le groupe ÁRSTíðIR - Daníel Auðunsson (guitare, voix), Gunnar Már Jakobsson (guitare, guitare baryton, voix), Karl James Pestka (violon, alto, voix) et Ragnar Ólafsson (piano, guitare baryton, voix) - des Islandais versés dans la folk d'inspiration classique dont Anneke s'était éprise lors d'une tournée commune avec PAIN OF SALVATION. Vous aurez compris que « Verloren Verleden » n'est pas destiné à ceux qui auraient trouvé le dernier NAPALM DEATH un peu mou du genou. Délicatement tissées sur une trame acoustique (les férus de shred repasseront !), les dix compositions qui constituent le disque sont en fait des réarrangements d'oeuvres classiques ou même de chansons populaires.

Ainsi repensés, les morceaux originaux forment un ensemble d'une incroyable cohérence, ce qui n'est pas un mince exploit au vu de la diversité des auteurs célébrés. Pour n'en citer que quelques-uns : Edvard Grieg, Leonard Bernstein, Henry Purcell ou... Jean Ferrat ! Non, vous ne rêvez pas, Anneke et ÁRSTíðIR rendent hommage au fameux chanteur à textes par le biais d'une reprise en néerlandais de sa non moins célèbre chanson, “La montagne” (“Het Dorp”) ! Au rayon des bonnes surprises également, la cover de la ballade traditionnelle irlandaise, “Londonderry Air (Danny Boy)”, signée Frederic Weatherly et reprise en de maintes occasions par THIN LIZZY et Gary Moore, on s'en souvient. Quel plaisir aussi d'entendre Anneke chanter dans la langue de Molière sur la “Pavane”, composée par Gabriel Fauré en 1887.

Sur d'autres morceaux, les arrangements d'ÁRSTíðIR pourraient aisément faire passer ces pièces classiques pour des chansons originales d'Anneke tant la qualité d'interprétation des Islandais est grande. À ce titre,“Russian Lullaby”, composée par Irving Berlin en 1927, ou “A Simple Song” (Bernstein) semblent tout droit sorties de « Everything Is Changing ». Guitare, piano, cordes et voix angélique se mêlent également sur de délicates arias pour un résultat riche en émotions : “Bist Du Bei Mir”, qui date du début des années 1700 et “When I Am Laid In Earth” d'Henry Purcell, déjà reprise par Anneke lors d'une émission TV néerlandaise, plongent ainsi l'auditeur dans une ambiance quasiment mystique ! N'oublions pas non plus “Heyr Himna Smiður”, l'hymne islandais qu'ÁRSTíðIR avait joué dans une gare en Allemagne en 2013 et qui avait valu au groupe plus de 5 millions de vues sur YouTube, prétexte ici à une magnifique interprétation a cappella.

Alors certes, « Verloren Verleden » est une oeuvre que l'on pourra difficilement qualifier de rock, mais elle saura séduire, outre les nombreux fans d'Anneke Van Giersbergen, celles et ceux d'entre vous qui souhaiteraient délaisser un instant les rivages brutaux du metal le plus barbare. La musique étant avant tout affaire d'émotions, gageons qu'il reste encore un peu d'humanité dans vos âmes d'headbangers.

Blogger : KillMunster
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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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