
C’est plutôt réservé aux américains, cette capacité à synthétiser de multiples influences visuelles ou musicales pour en faire un tout cohérent sinon original sans jamais se fixer de limites. Les milanais DESTRAGE ont dès leurs débuts en 2007 (album « Urban Being »), cherché cette ouverture d’esprit créative les faisant passer du death à la pop en un clin d’œil, du thrashcore au rap metal, alternant chant clair et growls avec pour seul but de transmettre de l’énergie.
Avec « The King Is Fat’n’Old » en 2010, les Italiens approfondissent cet éclectisme à la WALTARI en utilisant des instruments acoustiques, des rythmes disco à la SHAKA PONK ou des passages neo-metal. Il faut dire que derrière le chanteur Paolo Colavolpe dont la voix se situe entre celle de Perry Farrell de JANE’S ADDICTION et celle de Zack De La Rocha de RAGE AGAINST THE MACHINE, les musiciens balancent sévère. Il y a du très haut "level", comme on dit !
Le troisième album (« Are You Kidding Me ? No. ») sorti quatre ans plus tard s’inscrit dans le même cheminement avec l’apparition de passages reggae, djent voire math metal, ainsi que quelques références appuyées à SLIPKNOT. Si la reconnaissance internationale demeure encore modeste, DESTRAGE est quand même devenu au fil du temps une petite curiosité dans la sphère metal.
Pour cette quatrième production, l’aventure se poursuit dans un constant renouvellement avec pour seul désir pour les Italiens de ne pas devenir une caricature d’eux-mêmes. L’accent a été porté sur la qualité des refrains ("Don’t Stare At The Edge", "Blah Blah") et la richesses des ambiances ("Ending To A Means"). Une amère constatation s'impose : DESTRAGE s’est pas mal calmé comme en témoigne l’absence des gros riffs syncopés qui apportaient tout le côté percussif (et jubilatoire) de sa musique et qui sont la grosse déception de « A Means To No End ». Il n’y en a plus ou presque pas ("Not Everything Is Said") et franchement ça manque !
Reste que DESTRAGE ne ressemble à aucun autre groupe sur la planète et que, sur ses albums, tout peut arriver à n’importe quel moment. Plus original que ça, tu meurs !