17 février 2017, 8:21

KANSAS

"The Prelude Implicit"

Album : The Prelude Implicit

16 ans. Il aura fallu 16 ans pour que KANSAS daigne enfin sortir un nouvel album. Il faut dire que depuis quelques années, le groupe a connu de nombreux remaniements au sein de son line-up et que, par conséquent, son parcours a été des plus tumultueux. À un point tel qu'aujourd'hui, seuls deux membres du groupe d'origine sont encore embarqués dans l'aventure : Rich Williams, aux guitares lead et rythmiques, et Phil Ehart à la batterie.

Difficile de le croire, pourtant, à l'écoute de ce « The Prelude Implicit » tant les qualités intrinsèques au groupe restent présentes : excellence musicale, mélodies aux petits oignons et harmonies vocales léchées. Et c'est justement sur ce dernier point que les fans de la première heure risquent d'être agréablement surpris. Oui, Steve Walsh a bien quitté KANSAS. Cela a t-il pour autant changé quoi que ce soit au profil de la légende du prog' US ? Que nenni ! Son remplaçant, Ronnie Platt, pourrait aisément se faire passer pour son clone !

En ce qui concerne les autres membres du groupe, si ceux n'ont pas participé à la grande épopée des 70's et donc à l'élaboration des classiques que sont « Song For America » (1975), « Leftoverture » (1976) et « Point Of Known Return » (1977), deux d'entre-eux ont pourtant largement contribué à une épopée qui, à priori, n'est pas prête de se terminer.

Ainsi, Billy Greer tient la basse depuis 1985, année de tous les changements pour KANSAS, qui voyait à l'époque partir trois de ses membres originels une première fois (Kerry Livgren, guitare lead, Robby Steinhardt, violon, et Dave Hope, basse), et David Ragsdale, le violon depuis 1991 (après un break de 1997 à 2006, toutefois). Restent David Manion aux claviers, arrivé en 2014, et le petit dernier, Zak Rizvi, guitares lead et rythmique, coproducteur de l'album et l'un de ses principaux compositeurs... pas si mal pour de la "bleusaille" ! Voilà pour les présentations...

« The Prelude Implicit » démarre avec “With This Heart”, titre subtil lorgnant vers l'AOR, un genre avec lequel KANSAS avait fait plus que flirter dans les années 80 pour un résultat qui valait souvent plus que le regard condescendant que beaucoup portent sur ces productions aujourd'hui. J'en veux pour preuve le très bon « Power » (1986) avec l'immense Steve Morse à la guitare lead ! Le morceau est toutefois moins clinique que ceux qui composaient l'album susmentionné ou « In The Spirit Of Things » (1988), plus proche du KANSAS des grandes années. Il faut dire aussi que depuis, le groupe a eu la bonne idée de réintégrer le violon dans sa musique avec un autre très bon disque, « Freaks Of Nature » (1995)... et l'incorporation d'un certain David Ragsdale, justement !

Le reste de l'album est encore plus marqué 70's mais les sept musiciens, et c'est là tout leur mérite, évitent l'auto-plagiat. Avec une pêche qu'on leur a rarement connue - écoutez “Rhythm In The Spirit” ! - Rich Williams et les siens réussissent même à transcender tout ce qui fait que KANSAS est unique ! C'est particulièrement le cas dans la seconde partie du CD, plus orientée prog' et prétexte à un déferlement technique ahurissant !

À ce titre, difficile de ne pas voir dans la longue pièce “The Voyage Of Eight Eighteen” une renaissance, illustrée à merveille par le phénix ornant la pochette ! Renaissance également marquée par l'omniprésence du violon, que ce soit sur “The Unsung Heroes” - sur laquelle Ragsdale répond avec maestria aux soli de guitares et de claviers - ou sur l'instrumentale clôturant l'album, “Section 60”, axée sur l'instrument-roi de KANSAS.

Ça valait vraiment la peine d'attendre 16 ans !

Blogger : KillMunster
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KillMunster
KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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