A en juger par ce début d’année particulièrement prolifique et qualitatif, le death metal made in France a encore de beaux jours devant lui. Que ce soient les sorties saluées de ténors comme BENIGHTED et SVART CROWN, le début-missile de CREEPING FEAR, le monstre de noirceur signé RITUALIZATION ou le come-back remarqué des vétérans de SEPULCHRAL, rien à dire, le coq a de quoi bomber le torse !
Et les poules vont trembler à la vue de ce cinquième album de FLESHDOLL qui va faire claquer bien des escalopes ! Le rouleau-compresseur de Toulouse ravira une fois de plus les instincts les plus sauvages avec ce fort bien nommé « Hearts Of Darkness » saignant et sans chichis ! Jetez une esgourde sur le deuxième extrait de l’album, "Tanka" et vous comprendrez où je veux en venir, bien calé quelque part entre blasts frénétiques et riffs scie sauteuse. Profitez-en pour vous régaler les mirettes avec le superbe clip qui l’illustre, réalisé par le talentueux Costin Chioreanu. Allez, deux pour le prix d’un ma p’tite dame, on se laisse tenter ! Et on redemande ! Même si c’est vrai que l'on les avait vus venir avec ce premier extrait, "Silent Faces Of Stone" qui concassait avec une certaine grâce les pauvres tympans de l’auditeur encore un peu vert, on n’en attendait pas pour autant une telle déflagration.
Un bon coup de rouge, du rouge sang, et ça repart, c’est bien connu.
Ces deux morceaux donnent un bon aperçu de ce que ce nouveau méfait fort bien fait propose. Un death direct, puissant, moderne, qui ne rechigne pas cependant à respecter la tradition avec des solos ciselés de main de maître. Je passe sur la section rythmique qui avoine comme jamais et les parties de batterie qui feraient tourner de l’œil le bûcheron le plus endurci. La dérouillée est administrée sans détours par une production aux petits oignons forgée dans les flammes du Conkrete Studios. Mobo bobo, gros bobo oui ! Mais attention, les bougres savent aussi faire preuve de raffinement, d’une certaine aptitude à trousser des atmosphères sombres, intrigantes, comme en témoignent ces deux instrumentaux, "Octantis" et "At The Heart Of Darkness". Quelques minutes de finesse dans un monde de brutes. Ah non, ce constat prévalait avant de découvrir la reprise surboostée du cultissime "Into The Pit" des thrashers de TESTAMENT. Et d’encaisser la claque reçue sans ménagement à l’écoute du furieux "Into The Abyss", qui laissera lui aussi quelques cochlées douloureuses.
Ce qui prédomine finalement à l’écoute de ce nouvel album de FLESHDOLL c’est la maîtrise. Une maîtrise logique au vu de l’évolution qu’a entamé le groupe depuis ses débuts, sauvages, mais alors sans ligne directrice précise. La bande à Bastich a affiné depuis son style pour s’inscrire dans une mouvance plus sombre, jonglant entre envolées brutales et parties plus calmes, rythmiques écrasantes qui croisent le feu avec des blasts savoureux. La recette fonctionne ici à merveille et installe le quintet aux côtés des formations tricolores qui comptent en matière de death metal.
FLESHDOLL. Toulouse. To win.