19 juillet 2017, 20:34

DECAPITATED

• Interview Vogg

Blogger : Clément
par Clément

C'est à la veille d'embarquer sur une tournée européenne en compagnie de ses compatriotes de VADER, qui l'amène à parcourir une bonne partie de l'Est et du Nord de l'Europe, que nous avons pu mettre la mimine sur Vogg en juin, leader enthousiaste de DECAPITATED. Et le bougre est particulièrement remonté avant d'aller défendre sur les planches son dernier protégé, « Anticult » , comme il l'explique sans détour lors de cette entrevue. Na zdrowie !


Salut Vogg, comment te sens-tu à quelques heures d'embarquer avec VADER pour cette tournée, "Crushing The North", qui s'annonce heavy en diable ?
Salut ! Je me sens bien. Très bien même ! D'ailleurs, chaque membre du groupe est motivé comme jamais. Nous sommes prêts à embarquer pour une dizaine de dates à travers l'Europe pour finir en beauté à la mi-juin au Graspop et au HellFest, deux festivals metal de renom : voilà un bien beau programme ! Pour ne rien gâcher à cela, nous serons sur les routes avec nos comptariotes et frères d'armes de VADER... les scènes vont trembler !

En effet, j'imagine aussi que vous êtes impatients de faire découvrir ce septième et dernier album de DECAPITATED, « Anticult », en avant-première, près de deux mois avant sa sortie officielle ?
Oh que oui ! Nous avons mis tellement d'énergie, de tripes et de coeur dans cet album qu'il nous est impossible de ne pas ressentir une espèce d'impatience mêlée à de la pression, une envie de tout donner à ceux et celles qui viendront assister aux concerts. Et surtout de recueillir les premières réactions des fans lorsque nous allons jouer ces nouveaux morceaux en live...

Un pavé comme "Kill The Cult" va foutre le feu au pit, c'est sûr...
Mais... c'est le but ! Ce morceau est un véritable hommage à toute cette scène power-thrash des années 90, MACHINE HEAD, PANTERA et même MESHUGGAH, qui nous a fait vibrer à l'époque. Exactement le genre de riffs qui te donne juste envie de foncer dans le tas ! 

"Blood, Sweat and Tears"...
Voilà, c'est très bien résumé !

Au passage, tu peux nous en dire un peu plus sur la signification de ce titre : « Anticult » ?
Sur le plan thématique, « Anticult » évoque certains sentiments destructeurs que nous réprimons en tant qu'êtres humains évoluant dans une société moderne qui tend à étouffer ceux et celles qui veulent sortir du cadre, briser le modèle. Rasta, notre vocaliste, explique dans ses paroles qu'il est compliqué, voire impossible d'être un individu capable de définir son propre code, son propre schéma de pensée dans une société comme la nôtre. Le refus du culte, de l'assimilation, la volonté de pas être qu'un suiveur : voilà la seule solution pour sauver sa peau...mais à quel prix ?
A chacun de trouver sa voie, son culte...

L'artwork est assez explicite d'ailleurs, le culte pour lequel ces deux mains tentent de prier semble lui aussi destructeur...
En effet, les deux mains sont jointes par des clous, un chapelet encercle les poignets et tombe lourdement. Des scarifications ornent les avant-bras, il y a là un acte fort, un symbole terrible de la souffrance qu'est prêt à endurer cet individu pour assouvir son besoin de prier, c'est ce que réclame ce culte. Nous laissons cependant le soin à chacun de mettre les mots qui lui paraissent appropriés derrière ce culte en fonction de ses croyances.

Cela fait froid dans le dos mais au vu de ce que tu nous expliquais au sujet de la thématique abordée, cela n'est pas surprenant...
Oui. Mais attention, cet album n'aborde pas la religion de manière frontale, il la met juste au centre de réflexions ouvertes. Et dénonce ses abus, comme ces terroristes de tout bord qui tuent en son nom. Ou ceux et celles qui l'érigent comme seule vérité dans leur vie quotidienne, comme seule réponse aux questions qu'ils ou elles se posent et aux problèmes qu'ils rencontrent, au risque de passer à côté de l'essentiel. Rien de plus...
 

"J'ai essayé de brasser ici tous les styles de metal qui me ressemble" - Vogg



Revenons à la musique : à peine trente-huit minutes montre en main, c'est court non ?
Non, c'est juste ce qu'il faut pour donner envie à l'auditeur d'appuyer à nouveau sur "Play" ! Plus sérieusement, nous avons composé cet album sans nous poser trop de questions, il s'avère qu'à l'arrivée, nous avons retenu huit morceaux pour moins de quarante minutes. Le tout est compact, heavy et brutal ! Cela ne sert à rien de faire traîner les choses, autant aller à l'essentiel ! Ce n'est pas pour autant que nous négligeons les mélodies meurtrières et les breaks ravageurs...avec toujours le "groove" en fil conducteur sur chaque morceau.

Est-ce que votre nouveau bassiste, Hubert Więcek, a pu apposer sa patte sur ce disque ?
Définitivement. Il a fait un excellent travail sur l'album et a apporté une bonne bouffée d'air frais au groupe, nous attendons maintenant de le voir se déchaîner sur scène pour finir le job !

Quant à toi, il semble que ce riffing très percutant, dissonant, que tu utilises depuis « Carnival Is Forever »​ soit toujours d'actualité ?
Plus que jamais, même si j'ai essayé de brasser ici tous les styles de metal qui me ressemble, du thrash au death en passant par le power et le black ou d'apporter également plus d'atmosphères afin de sortir des sentiers battus. J'aime la technicité bien sûr, quand elle n'est pas utilisée de manière trop démonstrative pour masquer la misère mais plus lorsqu'elle est là pour servir mes ambitions. Tu sais, la simplicité a du bon aussi !



 

Simple et efficace en effet. Toute comme cette production lourde, puissante, qui ne fait pas dans le détail !
C'est le savoir-faire polonais cher ami ! Les parties de batterie ont été enregistrées en moins de huit jours à Gdansk, le reste des instruments à été mis en boîte en un peu plus d'un mois en Pologne également. Le tout a été mixé et mastérisé en à peine deux semaines chrono en Suède, aux Dug-Out Studios, avec ce grand monsieur qu'est Daniel Bergstrand aux manettes. Que dire de plus : les chiffres parlent d'eux-mêmes ! Avec une telle équipe et des studios aussi bien équipés, le reste n'était plus qu'une simple formalité !

C'est bien beau tout cela mais quand avez-vous prévu de nous rendre une petite visite en France ?
Le Hellfest nous accueille cette année, voilà qui promet d'être énorme ! A ma connaissance, il n'y a pas d'autres dates prévues, malheureusement...j'espère que nous pourrons y remédier prochainement.

Vogg, ces derniers mots seront les tiens...
Merci pour cette interview et "Bonjour" à nos fans français ! Nous espérons que vous prendrez un maximum de plaisir à l'écoute de notre dernier album, « Anticult »​ . Tout du moins autant que nous n'en avons pris à le composer. A très bientôt...


Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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