27 juillet 2017, 17:28

EXIT EDEN

• "Rhapsodies In Black"

Album : Rhapsodies In Black

L’art des reprises n’est pas chose aisée, et c’est donc à un exercice difficile que s’attaque le nouveau groupe EXIT EDEN. Le line-up est composé d’Amanda Sommerville, Clémentine Delauney, Marina La Torraca et Anna Brunner, quatre excellentes chanteuses de diverses origines qui n’en sont pas à leur coup d’essai, comme elles l’ont prouvé au travers de leurs interventions dans des groupes tels qu’AVANTASIA, EPICA, VISIONS OF ATLANTIS, KISKE SOMMERVILLE, PHANTOM ELITE, MELTED SPACE... Alors, lorsqu'on nous annonce qu’elles se sont réunies pour sortir un album de reprises de titres pop, dance et new-wave et donner donc à ces standards de la variété internationale une touche metal et symphonique, cela réveille la curiosité.

N’y allons pas par quatre chemins, il y a du très bon comme du très décevant sur cette album. A commencer par le titre d’ouverture "A Question Of Time" de DEPECHE MODE qui ne méritait pas un tel traitement. Il en sera de même pour "Fade To Grey" (VISAGE), absolument dispensable. Ces deux extraits ne rendent pas justice à la new-wave dont ils sont issus, car traités avec trop de grandiloquence, alors que ce mouvement musical était au contraire des plus basiques, tant dans les rythmes que le côté électronique des claviers typiques des années 80. On pourrait dire que c’est un parti pris pour donner un coup de jeune à des morceaux datés. D'accord, mais ça n’ajoute rien.

Alors, ça commence mal et ça finit mal ? Oui, et non. Car avec le deuxième titre "Unfaithful" (Rihanna), l’essai se révèle plus probant. Exit la voix nasillarde de la chanteuse originale pour laisser place aux quatre tessitures de ces dames. Elles ont du coffre et le prouvent. La chanson gagne un surcroît de puissance bienvenu. "Incomplete" des BACK STREET BOYS ainsi que "Impossible" de Shontelle sont de bons crus et agréables dans ces nouvelles versions (ce qui n’était pas forcément le cas pour l’original du boys band…).
Puis, une déception. Et de taille. Malgré la participation de Simone Simons d’EPICA, la version de "Frozen" de Madonna est un massacre. Mais où est passé le côté éthéré et planant, doux et poignant de l’original ? La faute à un rythme bien trop rapide qui donne un côté boîte de nuit (alors que c’est une ballade !), des nappes grandiloquentes d’instrumentation symphonique qui ne rajoutent rien… Trop de trop ! Et pourtant, ç’aurait été sublime avec juste les voix et ce petit brin de sobriété qui fait cruellement défaut. Vient ensuite "Heaven" de Bryan Adams. Pas mal, sans plus... Enfin arrive une des surprises de l’album : "Fireworks" de Katy Perry, absolument géniale car c’est précisément ce côté grandiose et barré dont la chanson avait besoin. Ici, la théâtralité a toute sa place, la profusion symphonique également. "Skyfall" d’Adele a reçu une nouvelle fois la participation de Simone Simons, mais cet essai est bien plus concluant et la reprise plutôt bien réussie. Un autre invité arrive en la personne de Rick Altzi (MASTERPLAN) sur le très connu (même par des métalleux purs et durs) "Total Eclipse" de Bonnie Tyler. La reprise n’est pas mauvaise mais il manque tout de même l’inimitable grain de voix rauque de Bonnie, qui, à l’époque, a donné toute sa force et sa personnalité à cette chanson.

L’album aurait mérité de s’achever sur "Paparazzi" (Lady Gaga), qui lui aussi se voit bonifié grâce à l’ajout des guitares, nappes symphoniques et de la puissance vocale de ces dames.
En conclusion, ce n’est pas un mauvais album. Mais ce n’est pas non plus un disque comme on serait en droit d’attendre de la part de quatre chanteuses aussi talentueuses. Les meilleurs titres sont ceux qui émanent d’artistes déjantées comme Gaga ou Perry.
Les quatre voix d'EXIT EDEN s’accordent bien ensemble, et on aurait aimé les entendre plus encore en harmonie, et non chacune à leur tour, on gagnerait toutefois plus en allègement et sobriété dans les arrangements afin d’apprécier pleinement leur talent.
Et surtout, on est dans l’attente d’un album de leurs propres compositions ! A bon entendeur…

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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