7 août 2017, 12:42

POWERFLO

• Interview Billy Graziadei

En plein cœur de l'été, nous avions rendez-vous avec Billy Graziadei, le guitariste/chanteur de BIOHAZARD, artiste polyvalent, producteur et maître en jiu jitsu. Il nous a parlé de POWERFLO avec Sen Dog de CYPRESS HILL au chant entre autres, et de ses autres projets...


Salut Billy !
Bonjour Laurent (en français)

Quel est brièvement l’histoire de ce "supergroupe" POWERFLO ?
C’est une longue et vieille histoire. Elle remonte au début des années 1990, Sen (CYPRESS HILL) et moi avons bossé ensemble sur un titre de BIOHAZARD (pour la B.O. du film Judgment Night, NDR). Il a chanté sur d’autres titres avec d'autres groupes que j’ai produits. Nous avons chacun eu, par la suite, des projets de notre côté, le temps passe vite, tu sais ! L’histoire courte, c’est qu'il y a trois ans, Roy Lozano (ex-.downset) propose à Sen des morceaux. Il écrit dessus. Avec Christian Olde Wolbers (ex-bassiste de FEAR FACTORY), Fernando Schaefer à la batterie et moi, nous avons formé finalement un groupe traditionnel, nous avons jammé, écrit quelques trucs en studio. Nous avons créé une belle énergie avec les autres gars du groupe. Nous étions vraiment satisfaits du truc. POWERFLO était né. Le mot POWERFLO vient du fait que Roy disait tout le temps à Sen : «Les voix que tu poses, c’est du Power Flow».

Comment décrirais-tu ta relation avec Sen ?
Comme je te le disais, nous sommes amis depuis 1993. Je suis fan de CYPRESS HILL. J’ai grandi avec le hip hop. Nous avons un grand respect réciproque. Nous avons une fibre artistique assez commune, nous avons créé beaucoup de choses ensemble en studio. Nous nous complétons artistiquement, il a son style, j’ai le mien. Le côté heavy, agressif, brutal, rapide avec le côté hip hop. Je poussais Sen dans des contrées différentes de celles dont il a l’habitude. Nous avons un son puissant, c’est un mix de toutes les influences de chacun dans le groupe finalement.

C’est quoi le style musical de POWERFLO ?
C’est multi-style : metal, hardcore, hard rock, punk, hip hop, rap. C’est quelque chose de puissant pour nous, ce n’est pas que du rap metal ! C’est un croisement entre BLACK SABBATH, IRON MAIDEN et CYPRESS HILL !

Comment est né ce premier album ?
Sen a écrit une grosse partie des paroles, j’en ai écrit aussi. Quand je chante, j’aime bien utiliser mes mots. Je mets des accords dessus. Je sais jouer de tout. Dès que j’ai une idée, je l’enregistre sur mon smartphone. Je fais des démos. Nous n’avions aucune pression pour cet album. J’ai écrit des titres au studio, j’envoyais les chansons à Sen. C’était fun, nous nous sommes concentrés sur une chanson après l’autre.

Le titre “Resistance”, tu le résumes comment ?
Etre debout.

Et “Victim of Circumstance” ?
Une façon d’être.

“Where I Stay” est la nouvelle vidéo de l’album. Peux-tu nous en parler ?
Los Angeles est une scène. Le groupe est de Los Angeles. Ce titre exprime la fierté d’être là où tu vis, d’être avec ta famille, tes amis. Cela pourrait être pareil à New York. C’est vraiment cet état d’esprit de territoire, d’endroit, de domaine où tu vis. C’est ce que tu partages avec tes proches, le shopping, aller au restaurant, faire la fête, passer de bons moments.

Il y a une chanson avec le mot "War" sur l’album. Voulez-vous vraiment débuter une guerre ?
(Rires) "Start a War" est une métaphore. C’est plutôt comment commencer quelque chose quand tu as un but, ce que tu vas faire pour y arriver. Si tu penses que je veux déclencher une guerre, la réponse est NON, ne t’inquiète pas ! (rires)

Qu’est-ce que joue POWERFLO sur scène ?
Nous jouons tout l’album. Nous avons d’autres chansons sur lesquelles nous travaillons pour un nouveau disque. Nous pouvons aussi jouer d’autres morceaux de différents répertoires. En tournée avec P.O.D., nous avons essentiellement joué notre album.
 

"C’est cool de mélanger le jiu jitsu au cirque du rock !" 
-
Billy Graziadei



Tu as également un projet qui se nomme RockJitsu...
Oui, RockJitsu est un projet associatif à but non lucratif. Ce sont des séminaires, des entrainements, des sessions de jiu jitsu avec des artistes de notre communauté, impliqués dans cet art martial, comme des membres de TRIVIUM, TOOL, SOULFLY ou FIVE FINGER DEATH PUNCH. Si nous tournons ensemble, nous organisons un ou deux séminaires avant de jouer. Tout l’argent récolté est donné à des organisations spécifiques. Nous nous entrainons avec des gens, partageons des idées, des instants. C’est mieux de faire ça que de s’asseoir au bar à attendre, à boire des bières et à prendre des drogues. C’est cool de mélanger cet art martial au cirque du rock ! Aucun ego, que du partage et le soir, nous partageons ce moment avec le concert. C’est vraiment un truc personnel et cela n’a rien à voir avec POWERFLO. Je suis content de le faire.

As-tu d’autres choses en préparation ?
Oui, je finis de produire l’album d’un groupe français (ils sont de Paris) qui sortira plus tard cette année. L’album est fabuleux. Ils ont fait une reprise du titre "Resistance". C’est unique, ils ont fait des arrangements différents du titre que j’ai écrit. Vous verrez ! C’est vraiment intéressant ce qu’ils ont fait. J’écris beaucoup aussi, je produis d’autres groupes et je cherche de nouveaux talents. Un emploi du temps bien rempli.

Je te donne des noms de groupe que m’inspirent POWERFLO et tu me donnes un mot. OK pour toi ?
OK.

SLAYER  ?
C’est difficile pour moi de décrire ça en un mot, je suis un artiste (rires). Que penses-tu de ça ? Intensité.

MOTÖRHEAD ?
Enorme.

PROPHETS OF RAGE ?
B-Real.

BODY COUNT ?
Ice-T. Laisse-moi revenir sur B-Real et Ice-T. Ce sont de gros fans de metal. Sen Dog de POWERFLO aussi. Il m’a raconté une histoire sympa. Il était en tournée avec CYPRESS HILL, il avait mis un T-shirt MOTÖRHEAD sur scène. Après le concert, on lui demande pourquoi il avait ce T-shirt. Il répond : «Tout simplement parce que j’aime ce groupe». Il a grandi et écouté du metal. C’est un vrai metalhead ! Ironiquement, moi j’aime B-Real dans sa fonction de rapper. Ce qu’il fait est énorme. Ice-T, c’est autre chose. C’est un rapper puissant aussi. J’aime le metal, j’aime le hardcore, j’aime le rock mais tu ne peux pas résister au mélange des genres !


Ton Top 5 albums du moment ?
(Rires) Le premier RAGE AGAINST THE MACHINE, BODY COUNT, RUN DMC, PUBLIC ENEMY, le premier CYPRESS HILL. Tu m’as mis ces noms en tête avec l’interview. C’est ce que me donne en premier ma mémoire ! (rires)

Te souviens-tu de ton premier désir d’être musicien ?
Oui, j’avais 6 ans et je commençais à jouer du piano. Mon père était musicien. Je me souviens l’avoir vu en répétition. Je me suis dit : «C’est énorme, c’est ce que je veux faire.» J’ai appris la guitare, me suis mis au rock. Je voulais jouer dans un groupe. Je voulais suivre mes rêves, rester focalisé sur mon objectif. Mes premières fois sur scène, c’était magique.

Le monde de la musique représente quoi pour toi ?
J’adore ! J’ai plein d’amis, il y a plein de projets. Je retrouve des personnes que je n’avais plus vues depuis longtemps. Les labels ont changé. Avec POWERFLO, il y a quelque chose de différent. Il y a les réseaux sociaux maintenant qui jouent un rôle aussi. Nous avons un compte Twitter, une page Facebook. C’est cool !

Qu’est-ce que tu fais à côté de ta vie professionnelle ?
Je passe pas mal de temps en studio. Sinon, je m’occupe de ma famille, je sors avec des amis. Je m’entraine au jiu jitsu plusieurs heures par jour tous les jours.

Qu’est-ce qui fait brûler ta flamme intérieure ?
(Il réfléchit) La vie, mon frère ! Vivre le moment présent, prendre son temps. Je suis heureux d’être où je suis, de faire ce que je fais, de ma vie.

Nous espérons que l’on verra bientôt POWERFLO à Paris...
Je pense que nous viendrons jouer. Merci beaucoup (en français dans le texte). Ciao.


Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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