Faut croire que du temps des vikings comme à celui de nos ancêtres les gaulois, ils avaient aussi leur barde insupportable ! Un conseil : ne commencez surtout pas l’écoute de ce septième album d’ENSIFERUM par "Two Paths" sous peine d’avoir une irrésistible envie de participer au lancer du disque aux prochains Jeux Olympiques pour péter le record du monde ! On dirait vraiment Assurancetourix leur chanteur en voix claire, c’est pas une blague ! Sûr que même chez Tefal, ils n’avaient jamais pensé à fabriquer une casserole pareille... Le hic, c’est que le gars récidive pas plus de 10mn plus tard sur "Don’t You Say" (la version alternative avec de vrais bouts de growls dedans étant sans mal nettement supérieure). Et là on passe brusquement d’un folk death metal au punk des tavernes style THE POGUES ou DROPKICK MURPHYS.
Un choc !
Moins que leur horrible reprise de "Bamboleo" des GIPSY KINGS sur la version digipack du très controversé album « Unsung Heroes » mais quand même ! Qu’on aime le timbre de cette voix claire ou pas, finalement c’est une question de goût. Toutefois, il est nécessaire de souligner que derrière ces changements de vocalistes se cache une volonté de présenter une vraie diversité musicale, de changements de tons ou d’ambiances. Une véritable marque de fabrique chez ENSIFERUM. De ce côté, les Finlandais ne ménagent jamais leur peine, jugez plutôt : « Two Paths » démarre sur une introduction instrumentale habituelle à la Conan le barbare ("Ajattomasta Unesta") dont les froides montagnes de Cimmérie d’où il est originaire s’apparentent à celles des pays nordiques européens. S’ensuit un gros titre fédérateur assez heavy avec des clins d’œil à AC/DC (son riff calqué sur "Heatseeker" et son titre : "For Those About To... Fight For Metal"), du punk musette pour ivrognes déjà évoqué et de l’ultra speed à la DRAGONFORCE ("King Of Storms"). La track-list se poursuit avec du chant féminin ("Feast With Walkyries") qui nous fait comprendre au passage à quel point Simone Simmons, Tarja ou Floor Jansen sont des vocalistes hyper talentueuses... Autres exemples de cette diversité : ENSIFERUM termine sur un death progressif cher à leurs compatriotes d’AMORPHIS ("Hail To The Victor") et sur une jolie outro acoustique à l’accordéon auprès du feu crépitant de la cheminée juste avant de se dire « bonne nuit », de prendre son suppo et d’aller se coucher ("Unettomaan Aikaan").
Rien de bien nouveau à l'horizon à vrai dire, ENSIFERUM applique la même recette de ses débuts avec les mêmes ingrédients et la même volonté festive de varier son propos, fort de ses 20 ans d’existence.
Après, il faut aimer un peu l’accordéon, les bardes insoutenables et les hommes qui chantent en chœur tout le temps sinon c’est mort...