On peut se demander quel est l’intérêt d’une réédition d’un album sorti quelques mois plus tôt, si ce n’est de le proposer à ceux qui seront passés à côté de l’original.
BUSH revient donc avec une version "Tour Edition" de son album « Black And White Rainbows », augmentée de deux titres, "This Is War" et "Alien Language", ce qui nous amène à un total de… 17 !
Loin de ses racines et de ses origines de l’époque « Sixteen Stone » en 1994, qui baignait dans la déferlante grunge, gavé de guitares saturées, le groupe de Gavin Rossdale nous propose ici un album calme, très calme. Bien plus proche d’une pop mélodique et mélancolique que du rock énergique des débuts, les guitares sont transparentes au profit d’arrangements qui prennent le dessus. La batterie est quasi-inexistante. On espère que ça va décoller à un moment. Peine perdue ! On reste dans des mid-tempos lourds, voire pesants parfois, à l’image de "Nurse", "People At War", "Mad Love", "Dystopia" (Non, ce n’est pas du MEGADETH !). Pesanteur également présente dans les textes tristes et dépressifs à souhait, et dans la voix du leader trainante et torturée.
"The Beat Of Your Heart" et "Peace-s" sont un poil plus dynamiques, mais dans des sonorités très électro. Sonorités parsemées sur tout l’album comme sur ce "Water" qui fait appel à un beat lancinant sorti tout droit d’une programmation. "Lost In You", co-écrite avec Dave Stewart de EURYTHMICS, reste l’un des meilleurs titres de ce CD, même s’il est parfaitement taillé pour les passages radio, avec ce qu’il faut de violons sirupeux et de mélancolie à la limite de l’écœurement.
Plus c’est long, plus c’est bon ? Et bien là, c’est long. Très long. Trop long. Et ce n'est plus franchement bon. Les deux titres supplémentaires sont taillés dans la même veine que les autres et ne donnent pas le regain d’énergie que l’on aurait souhaité. Produit par Bob Rock, qui nous a quand même habitués à une touche plus couillue aves les albums de BON JOVI ou METALLICA, entre autres, « Black And White Rainbows » nage en eaux troubles, à la frontière ténue entre mélancolie et spleen Baudelairien. Mais où sont donc passés les arcs-en-ciel qui ornent la pochette ? Car de couleurs et de gaîté, point n’est question ici.
Ni vraiment bon, ni complètement mauvais, c’est un album à écouter les longues et nostalgiques soirées d’hiver au coin du feu. Mais si toutefois vous avez des tendances dépressives, mieux vaut vous abstenir…