8 octobre 2017, 16:34

Labels et les Betes

• Le coté obscur de la force métallique - Episode 3

Chaque mois, HARD FORCE vous propose de faire un tour d'horizon du côté obscur de la force métallique pour découvrir des groupes méconnus et méritants issus des quatre coins du globe, le tout en restant confortablement installé dans votre fauteuil club, casque vissé sur les esgourdes ou enceintes à fond les ballons. Signés sur des labels de toute taille, puisqu'il paraît qu'elle importe peu, évoluant dans des styles pas vraiment propices à rassembler les foules ou ne bénéficiant pas toujours d'une large exposition médiatique, ces groupes sont les "bêtes" des labels.​
Ce mois-ci dans votre rubrique Labels et les Bêtes, il y en a pour tous les goûts : du brutal death au thrash en passant par de l’instrumental, du black metal atmosphérique… On vous emmène par delà vos rêves les plus fous et les plus sombres avec brutalité mais tout en douceur. On élargit le spectre de vos inspirations musicales du moment tant les albums que nous vous proposons sont variés mais répondent au même label de qualité : Labels et les Bêtes, écoutés et approuvés.


KATLA : « Móðurástin » (Prophecy Records)

Le 27 octobre, sort une petite merveille atmosphérique : « Móðurástin ». C’est le premier album du groupe islandais KATLA de l’ex-batteur de SÓLSTAFIR. Son influence est d’ailleurs largement identifiable dans le style de ce groupe à haut potentiel. KATLA nous emmène dans un univers à part, un peu reculé et nostalgique grâce à un son très brut mais des mélodies entraînantes, une atmosphère sombre mais avec une clarté naturelle en bout de tunnel.
La musique de KATLA est inclassable tant elle mêle de nombreuses influences musicales. Le style est résolument black metal atmosphérique mais la réelle diversité vient de touches de heavy, doom, progressif et même jazzy. Le tout est extrêmement dense et pesant avec une voix claire, vive mais plaintive, façon THE CURE. Nul besoin de complexifier davantage.
La musique de KATLA est limpide et accessible à tous et le visuel de la pochette, avec cette photo défraîchie en noir et blanc d’une jeune fille à l’air attristé saura attirer l’œil des plus curieux d’entre-vous.
Curieux, soyez-le avec cet album. Il ne vous décevra pas. (Aude Paquot)
 


PARODOS : « Catharsis » (Inverse Records)

Le black metal progressif et avant-gardiste des Italiens PARODOS est l’instrument parfait de la catharsis.
En effet, l’album, qui porte bien son nom,  est une véritable œuvre théâtrale avec un black metal rapide, des claviers éthérés, omniprésents mais pas entêtants, des growls aggressifs et des envolées de voix claire, des breaks lourds et plus lents, mais surtout une réelle progressivité dans les morceaux qui semblent se dérouler en flux constant, sans obstacle, ni heurs.
Les compos sont plutôt longues, certaines plus de 9 minutes, tels des actes d’une pièce de théâtre à la FAUST où les musiciens seraient les médiateurs entre les auditeurs et leurs sentiments les plus refoulés. « Catharsis » et ses 9 morceaux ne sera pas l’album du siècle et certains diront qu’ils ont déjà assisté au spectacle mais il peut faire sortir PARODOS de l’ombre.
Dans la lignée d'OPETH, première époque avec sûrement moins d’inspiration mais autant de ferveur, « Catharsis » mérite une écoute attentive à partir du 27 octobre. (Aude Paquot)



DEFEATED SANITY : « Prelude To The Tragedy » [Vinyl Réédition] (Xenokorp)

Passé relativement inaperçu à sa sortie, le 24 novembre 2004 sur le label Grindethic Records, ce premier album des Teutons flingueurs DEFEATED SANITY avait pourtant tout pour plaire : riffs techniques, complexes, blasts atomiques, solos supersoniques, basse clinquante et growls éructés avec classe mais que voulez-vous, ce n'est qu'avec son successeur, « Psalms Of The Moribund » que le quatuor a trouvé preneur auprès des amateurs de brutal death grassouillet.
Qu'à cela ne tienne, le label Xenokorp a ressuscité la bestiole en vinyl le 22 septembre dernier avec un remastering efficace signé du Conkrete Studio et deux titres bonus issus des premières démos du groupe. Et force est de constater que derrière cette avalanche de sauvagerie, ça joue dur et sévère !
Les relents de vieux GORGUTS et SUFFOCATION parfument cette offrande diabolique à la conception digne du meilleur de "Dallas", les membres du groupe ayant rencontré des fortunes diverses au moment de l'enregistrement (poignet en vrac pour l'un, larynx en berne pour l'autre, galères et stress en open bar pour tout le monde), ce qui ne les a pas empêché de lâcher cette petite perle de brutalité jouissive. Que je ne peux que chaudement recommander pour vos platines voraces. (Clément)



NESSERIA : « Cette Erosion de Nous-Mêmes » (Throatruiner / Deadlight)

Se coller un album des de NESSERIA dans les esgourdes, c'est la garantie Darty d'en prendre pour son grade. Parce qu'en matière de noirceur et de sauvagerie hardcore/metal, 'sont pas nombreux les bougres à tenir leur bestiau avec autant de poigne.
Une poigne puissante et décidée qui façonne une musique colérique mais contrôlée, faisant de ce troisième effort du gang d'Orléans un grand moment de chaos. Qui convie aux réjouissances tout ce qui se fait de meilleur en matière d'agression sonore, le tout délivré avec un doigté et une sensibilité presque post-hardcore.
Des morceaux comme "A l'Usure" et ses vociférations sur une guitare désabusée ou "St Petersburg" et son attaque  rythmique structurée en deux temps tout comme le superbe morceau final à faire pleurer le fan de DEAFHEAVEN en sont la plus belle des illustrations.
Des mandales administrées avec élégance qui ne doivent pas faire oublier que le groupe est aussi capable de faire dans le frontal avec brio, "Pris à la Gorge" et "Forteresse" feront d'ailleurs claquer les ratiches des plus endurcis d'entre-vous.
NESSERIA rien de lutter, le match est plié depuis le 6 octobre. (Clément)



HELLRIPPER : « Coagulating Darkness » [Edition Limitée]​ (Barbarian Wrath)

Il va encore y avoir du caca dans le bénitier ! Avec ses emprunts criminels aux riffs de "Kill ’em All" de METALLICA revus et massacrés sauce black metal, cet obscur HELLRIPPER ose le blasphème ultime, l’outrage impardonnable au dieu du thrash ! Qu’il soit brûlé en place publique ! Écartelé pour l’exemple !
Lancé tel un missile intercontinental à la face du monde la tête remplie de radiations malsaines, irrespectueuses et anticléricales, cet album surprenant du multi-instrumentiste gallois James McBain semble conçu uniquement dans le but de faire le plus de dégâts possibles à l’impact.
Ça joue à pleine vitesse pendant 27 minutes et ça n’épargnera rien ni personne ! Et ce faisant, mine de rien, « Coagulating Darkness » met le monde du speed thrash minable en revenant aux sources du premier METALLICA, à son état d’esprit ultra speed encore très brut, presque exempt de considération bassement commerciale. Non en lui faisant offense comme on aurait pu le croire effectivement au premier abord, mais au contraire en lui rendant grâce avec le style sulfureux d’aujourd’hui.
Comme quoi, c’est toujours bon de revenir aux fondamentaux. Jouissif ! (Crapulax)



WIDEK : « Hidden Dimensions » (Autoproduction)

Encore un one-man band à l’honneur, WIDEK, avec ce guitariste surdoué originaire de Pologne qui nous envoie vibrer vers l’infini et au-delà avec son djent progressif instrumental qui ferait passer ANIMAL AS LEADERS pour la bande d’aliens couineurs de Toy Story.
Dans le cadre de son cinquième album, ce ranger de l’espace se paie même le luxe de s’entourer de la fine fleur des YouTubeurs du moment comme les solistes Marco Sfogli, Plini, Gru (un cousin à Monsieur Patate...) et Sithu Aye...
En réalité et à peu de choses près les mêmes invités que sur ses précédents albums « Journey To The Stars » et « Outside The Universe » et à peu de choses près les mêmes genres de titres proposés d’ailleurs !!!
Bah ! Ne boudons pas notre plaisir devant cette nouvelle occasion de partir dans ces voyages instrumentaux par crystofusion qui nous expulsent loin en direction des constellations de nos rêves et de nos pensées pour peu que l’on ferme un peu les yeux.
- « Buzz l’éclair à Star Command : est-ce que vous me recevez ? ». (Crapulax)


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Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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