13 octobre 2017, 23:46

ULTRA VOMIT

@ Paris (Le Trianon)

Le Trianon est "complet" pour cette nouvelle date du Panzer Surprise Tour, un succès pour ULTRA VOMIT en ce vendredi 13 au climat d'un été indien à Paris. Les Nantais cartonnent avec leur 3ème et excellent album « Panzer Surprise ! » et le public est là ce soir (comme sur l'intégralité de la tournée). Le Trianon est plein de la fosse au second étage. Fétus, le chanteur et guitariste, décrira avec humour trois strates sociales durant le spectacle dans cette sublime salle : « Il y a les pauvres dans la fosse, la classe moyenne au premier balcon et les riches au second…Nous sommes là pour rassembler ! ».

La première partie n’est pas un groupe de metal mais un humoriste metal. Il s’agit de Dédo, personnage drôle qui s'est fait connaître du public grâce au Jamel Comedy Club et qui propose un spectacle nommé Le Prince des Ténèbres.

A 20h20 quatre personnes, casquette vissée sur la tête, lunettes de soleil (les musiciens d’ULTRA VOMIT), viennent vérifier les instruments puis quittent la scène. Une musique digne d’un dessin animé et répétitive fait patienter le public chaud et bouillant. Des pogos sans musique s’improvisent même dans la salle.
20h40, les lumières s’éteignent, le générique Looney Tunes retentit avec le backdrop animé par les avatars du groupe puis le thème de Fort Boyard fait suite. D’emblée, on sent que la soirée va être fun, drôle, metal et plein de sentiments positifs. Le groupe fait de l’excellent metal, parodique, empruntant à toute la musique que l’on aime, la publicité, les dessins-animés, le cinéma, et la culture populaire.

Le groupe débute les festivités avec "Darry Cowl Chamber" sous des lumières épileptiques et une rythmique pachydermique en 2 minutes. Manard, le tambourin du metal, maltraite ses fûts et sa double pédale. Tout le monde headbangue ! Fetus parle aux "clients" (le public) en leur demandant d’avoir "Les Bonnes Manières". Flockos renvoie les vocaux en duo. Speech hyper drôle, puis dédicace à TAGADA JONES avec l'histoire de "Un Chien Géant" : « Nous vivons tous dans le ventre d’un chien géant , tout le monde le sait… ». C’est punk, metal, psychiatrique, ça va vite et surtout ça joue bien ! Le Trianon est dans une folle ambiance à tous les niveaux, tous les étages. Un Big Mac hystérique à 3 étages !

Tous les membres du groupe, heureux de jouer, échangent avec le public, balancent des vannes dans tous les sens. Samples de voix électroniques, "E-TRON (Digital Caca)". Ca déménage au niveau sonore. Reprise de Carlos sauce metal avec "Mecanical Chiwawa". C’est épique, magique, ça vous reste dans la tête ! Outre le côté parodique, chaque musicien maîtrise parfaitement son instrument. Les jumeaux toxiques n°86 du metal (nous vous raconterons un peu plus loin l’histoire du chiffre 86), Fetus et Mannard, accompagnés de leur 3ème frère hybride à la crête spastique Flockos et l’excellent Matthieu à la basse défoncent tout avec leur bonne humeur, leur empathie métallique et l’architecture de leur set-list... C’est pas fini !

Place à la ballade "Je Ne T’ai Jamait Autans Aimer" (avec les fautes d'orthographe cest mieux), à la sauce CRANBERRIES aux paroles nécrophiles. Le public est en osmose morbide. Un peu de metal extrême pour faire des mathématiques avec "Mountains Of Maths". C’est scolaire, pédagogique, black metal, nordique, neerdique. « Thalès ! Pythagore ! Je vous implore ! ». Les lights sont énormes et l’ambiance est sans cesse crescendo. Break parodique avec la séance d'hypnose lancée par Fetus auprès du public en lui demandant de ne retenir qu’ULTRA VOMIT comme groupe de metal, de se retrouver devant le stand de merchandising du groupe et de sortir différents moyens de paiement. Drôle, très drôle. Des personnes du public jettent des pièces. David est alors choisi par le groupe et monte sur scène pour être hypnotisé en grimpant sur une caisse sur le devant de la scène. Gros pet qui interrompt la séance d’hypnose. Fetus est déstabilisé. Flockos se cache le nez sous son tee-shirt. Le titre "Pauv’ Connard" est enchaîné. La rythmique du titre accompagne les mots du texte. Le public hurle tout au long de la chanson. Backdrop avec le logo de GOJIRA pour le titre "Calojira" avec le son des baleines et leur mix de "Face à la Mer" de Calogero à la sauce des frères Duplantier. L’introduction parlée sur le Japon de Patrick Baud est réalisée en live avant que l’hypermetallique "Takoyaki", inspiré des Japonais MAXIMUM THE HORMONE soit interprété. Que vous dire ? du bonheur, de la joie, de l’euphorie, on pourrait danser nu avec des éventails !

Place à la gastronomie française avec le riff punk pop accéléré de "Boulangerie Pâtisserie". Cette impression de groupe à la BLINK-182 est énorme. Manard, j’adore ton double pied aux tambours ! Corrèze Time avec un hymne à un de nos anciens présidents de la république française, fan de tête de veau : "Jack Chirac", un mélange country-metal. Quoi de mieux qu’une "Marseillaise" en version instruMETAL à la suite avec des lights bleu blanc rouge. Un Wall of Chiasse s’est organisé avec le titre uroscatoscientifique. Les ULTRA VOMIT séparent la fosse en 2 : les "Pipi vs Caca". Une fois le titre parti, c’est le labourage intestinal et vésical du parterre du Trianon avec les spectateurs du 1er et du 2ème étage en observateurs tels des globules blancs et rouges, et des anticorps de la sphère digestive et urologique. Quel moment anatomique métallique ! C’est ensuite au tour de l’instrumental incluant "Batman vs Predator".

Fetus, Flockos, Matthieu et Manard, quel talent ! Jingle sur des thèmes, entre autres, comme "Another One Bites The Dust" de QUEEN. Leur chanson friendly "Je Possède un Cousin" est enchaîné. Tout le monde est heureux. Un titre de leur album « Monsieur Patate » est ensuite proposé. Un morceau qui donne la patate dixit Fetus. La fameuse "Une Souris Verte" à la sauce grindcore est énorme même si vous n’êtes pas un adepte du style. "La Chenille", cette fameuse chanson populaire, est aussi grindcorisée. Vous êtes au fin fond des forêts nordiques où Casimir Abbath va apparaître.

Manard, ensuite quitte ses tambourins, pour venir au devant de la scène et annoncer qu’il veut se lancer au chant, quitter ULTRA VOMIT. "Keken", une chanson sur la bière, « Apéro de l’enfer », sur une thématique de Ken Le Survivant, est interprétée par le batteur et Flockos est derrière les fûts. Il faut savoir que ce dernier est un multi-instrumentiste. Succès absolu pour Manard.

"Anthracte" sert d’intermède pour Fetus afin de présenter les musiciens : Matthieu et son swing slappé, Flockos et ses lignes à la Slash, Manard et ses fûts depuis 1999 et le meilleur pour la fin… « A la guitare et au chant, qui suis-je ? ». A l’image des choristes de la tournée Dr Feelgood de MÖTLEY CRÜE, cartouchières ruisselantes, sont présentes les filles de FURIES, Lynda Basstarde (chant/basse) et Zaza Bathory (batterie), aux chœurs.   

Retour à l’album « Monsieur Patate » avec la version parodiée et "nauséeuse" de "I Like To Move It" de REEL 2 REAL : "I Like To Vomit", ambiance dance assurée ! Dernière chanson du set ce soir avec l’ami Andy déguisé en canard, un cartable sur le dos, "Je Collectionne des Canards Vivants". Un grand moment de rigolade rock’n'roll et de refrains entêtants.

ULTRA VOMIT quitte la scène... Noir total. Le public en veut encore.

Bruits de moteur, lights en forme d’avant de gros camion… Le gros riff à la RAMMSTEIN retentit pour la première vidéo issue de « Panzer Surprise ! » : "Kammthaar"… Vroom Vroom ! Tout le groupe est habillé en combinaison militaire. Enorme ! Fetus monte ensuite le pied de son micro pour la chanson "Quand j'étais Petit" fabuleux hommage à Lemmy. Le groupe sait tout faire, tout interpréter, tout jouer. Et... summum du summum, un hommage au heavy metal classique avec le logo facon IRON MAIDEN. Manard demande si on aime l’évier en bois ? en tissu ? Il questionne sur toutes les matières possibles et achève sur… le METAL ! "Evier Metal" déboule avec ses riffs à la JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN, HELLOWEEN, GAMMA RAY… Exquis. Un "client" dans la foule donne un évier en metal (aluminium) à Manard qui le brandit à la fin du show ! Ovation ! Le groupe fait monter des sosies d’eux-mêmes et slamme dans le public pour une photo.

ULTRA VOMIT, c’est ULTRA ANTIDEPRESSEUR, c’est ULTRA EUPHORISANT, c’est ULTRA PLAISIR. Tout le monde sort de la salle avec le sourire. « Plus que du metal » (Copyright MASS HYSTERIA), c’est un 4-Men Show Comedy Rock, un hommage à tout ce que l’on aime avec une maîtrise instrumentale et un talent d’adaptation et de création artistique de très haut niveau. A la différence de STEEL PANTHER, ULTRA VOMIT, ce sont tous les félins du metal réunis.

ULTRA VOMIT tourne dans toute la France et sera à l’Olympia le 13 octobre 2018. Une coincidence, ce chiffre 13 avec la date du Trianon. On avait dénommé plus haut arbitrairement Fetus et Manard les Jumeaux Toxiques n°86 du Metal. Après le concert, on leur a demandé, indépendamment, sur une échelle de 0 à 100, quel était leur ressenti émotionnel et de plaisir après ce spectacle. Fetus nous répond 86/100…Quelques minutes plus tard, avec Fetus, nous posons la même question à Manard et il répond : 86… Coïncidence ? Osmose cérébrale ? En tout cas, les VOMIT sont de véritables pourvoyeurs de bonheur dans ce climat social un peu sinistre. Big Bisous les UV !


Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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