19 octobre 2017, 9:42

SONS OF APOLLO

• "Psychotic Symphony"

Album : Psychotic Symphony

SONS OF APOLLO est un nouveau supergroupe composé de pointures du metal au CV de rêve. Apollo est un dieu grec, celui de la musique et de la poésie. Ses fils, ici, sont les ex-DREAM THEATER, et plein d’autres groupes, Mike Portnoy et Derek Sherinian, qui ont allié leurs forces créatrices avec, à la guitare, Ron "Bumblefoot" Thal (ex-GUNS N’ ROSES), le bassiste Billy Sheehan (THE WINERY DOGS, MR. BIG) et Jeff Scott Soto (SOTO, ex-JOURNEY, ex-Yngwie Malmsteen's RISING FORCE...) au chant. Ils nous proposent une symphonie psychotique (« Psychotic Symphony »), premier essai musical fabuleux loin du trouble psychiatrique mentionné mais gimmick rock parfait. L’artwork de l’album est somptueux également.

Après avoir travaillé ensemble dans DREAM THEATER à la fin des années 1990, puis dans le projet instrumental PSMS, avec Billy Sheehan et Tony McAlpine, le tandem Portnoy/Sherinian a décidé d’écrire et de sortir un album et quel album ! Il s’ouvre sur "God Of The Sun", un morceau de plus de 10 minutes et se clôt avec un "Opus Maximus" du même type de durée. « Psychotic Symphony » est une pièce musicale compacte.

Introduction psychotique aux claviers et à la guitare, ambiance heavy avec un tempo oriental à la "Kashmir" de LED ZEPPELIN, Jeff Scott Soto est un tueur vocalement sur "God Of The Sun" soutenu par une magnifique architecture sonore. Le travail de Portnoy est dantesque, celui de Sherinian également. La musique mixe du old-school avec du nouveau en termes de metal. Un break hypnotisant et calme relaxe l’ambiance. Soto est très mélodique. Sherinian y va de son solo aux claviers. A 6 minutes 55, ambiance DREAM THEATER première période. C’est à la fois militaire, prog' et jazzy metalloïde. Bumblefoot s’exprime comme un maître de la 6-cordes. Puis le heavy classique fait headbanguer. Un énorme hors-d’œuvre musical.

"Coming Home", un des singles forts de l’album, possède tous les ingrédients pour faire une bonne chanson dans le style que l’on apprécie. Rythmiques bien hard, la basse de Sheehan reconnaissable comme il faut et Soto qui n’a jamais aussi bien chanté (ces put.... de cris). Thal fait jouir sa guitare. Break sexy comme savait le faire VAN HALEN. Enorme titre ! "Signs Of The Time" est plus moderne dans son approche, plus sombre, plus grave. Mais là encore, on retrouve tout le talent du duo Portnoy/Sherinian dans la combinaison artistique létale mixant du bon gros rock, des sonorités modernes et une âme, il faut le redire, clairement old-school. Le refrain très mélodique contraste avec les couplets, la construction rythmique découpe le cerveau en plusieurs segments et les interventions de Sherinian sont puissantes et différentes à chaque fois.
"Lost In Oblivion" est pachydermique dans son tempo et dans la rythmique basse/batterie. Thal envoie des lignes de guitares dans tous les sens, Sheehan aussi. Sherinian s’en donne à cœur joie dans la partie centrale du titre. Il cisaille ses touches. Portnoy a quatorze mains et des millions de toms et de cymbales. La structure heavy prog' dépasse tout ce qu’un humain peut faire ! La presque fin du titre avec ses ooohhh est improbable.

"Figaro’s Whore" est un interlude instrumental orchestral, d’une minute et quelques, montrant l’étendue de l’utilisation de tous les claviers de Sherinian, sorte d’introduction de son addiction divine. Justement, "Divine Addiction" est un gros morceau de hard rock façon DEEP PURPLE, URIAH HEEP et ses claviers à la Jon Lord. Tout est parfait pour le fan de ce style musical. Un futur classique du groupe ?

"Alive", un mid-tempo, plutôt radio-rock-friendly avec un soupçon d’agressivité sur certains passages. Refrain classique, Soto est bien vivant. Sherinian s’en donne à cœur joie encore une fois, Thal se veut très mélodique en son clair. Grand moment un peu lounge, très mélodique cassant positivement le morceau pour repartir de plus belle.

"Labyrinth" et ses violons synthétiques annoncent la couleur. Ce sera un morceau heavy mélodique. Les staccatos instrumentaux sont métronomiques. Les multiples pistes de claviers rehaussées par la paire guitare/basse sont dantesques. A 3 minutes, il se passe quelque chose. Retour vers le futur sur une base progressive du Théâtre du Rêve des deux compères, et planante au niveau vocal. Le travail de Soto est impressionnant tant le changement mélodique est multiple. Le bloc instrumental homogène et ses multiples partitions aussi. Monstrueux ce qui est interprété. Cette chanson a un titre en parfaite adéquation. On parcourt un labyrinthe sonore sans se perdre une seconde et en prenant des rafales musicales magiques.

Comme nous vous l’avons annoncé, "Opus Maximus" clôt cette odyssée divine. Instrumental rouleau compresseur heavy prog' dans tous les sens avec une fausse impression de déjà entendu sur un air à la mission impossible dans la rythmique qui s’envole musicalement sur des parties de guitares très mélodiques et somptueuses. Second acte à plus de 3 minutes. C’est plus énervé, plus démonstratif niveau guitaristique. La basse est en osmose, les claviers aussi. Portnoy casse tous les rythmes, tous les temps, multi-cymbalise tout sur des lignes de claviers spatiales et lunaires. Troisième acte à plus de 6 minutes. Pour le coup, il s’agit là d’une symphonie complètement psychotique. Retour au second acte à partir de 8 min 40. C’est énorme, magique, mystique, somptueux, délicieux… Un ending aux sonorités thrashy et spatiales.

SONS OF APOLLO, c’est un mix de hard rock, de metal mélodique, de metal progressif, de symphonique, de doom. Portnoy et Sherinian sont de véritables dieux de la composition et de la mise en place de structures musicales à la fois simples et complexes. Accompagnés de Sheehan, Thal et de Soto, ils pulvérisent tout ce qui est imaginable dans ce cocktail musical de luxe et dans ces titres improbales à la production réalisée par The Del Fuvio Brothers (Mike et Derek, en l’occurrence). SONS OF APOLLO, c’est de la musique 5 étoiles, à la fois cérébrale et pleine d’émotions polymorphes. S.U.B.L.I.M.E !

Blogger : Laurent Karila
Au sujet de l'auteur
Laurent Karila
Psychiatre spécialisé dans les addictions, Laurent Karila a collaboré à Hard Force de 2014 à 2023.
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