25 octobre 2017, 20:22

Franky Costanza (BLAZING WAR MACHINE)

• Les 10 albums qui ont changé sa vie


Il y a les albums que l'on emporterait sur une île déserte et ceux qui ont changé notre vie. Alors que BLAZING WAR MACHINE multiplie les concerts et que se profile à l'horizon un projet qui lui tient particulièrement à cœur, Franky Costanza, ex-batteur de DAGOBA, nous a présenté les dix albums marquants qui ont fait de lui le batteur qu’il est aujourd’hui.
 

SCORPIONS : « Crazy World » (1990)

« C’est le tout premier album qui m’a fait tomber amoureux du hard rock. J’avais 8 ou 9 ans et jusque-là, j’étais plutôt branché sport et sorties avec des potes. Et tout à coup, j’ai entendu cette magnifique ballade à la radio, “Winds Of Change”. Ça a été un énorme déclic, ça a changé ma vie en fait. Ma mère m’a acheté deux fois le 45 tours parce que je l’ai rayé à force de l’écouter et puis elle m’a pris l’album en cassette parce que ça commençait à revenir cher (sourire).
Cela m’a permis de découvrir des titres plus hard rock, même si ça m’a fait un petit choc à la première écoute parce que je n’étais pas habitué à ce style, et je suis tout de suite devenu accro. Ça a vraiment été le début de mon amour pour la musique. J’ai alors écouté toute la discographie de SCORPIONS parce que quand j’accompagnais ma mère pour faire les courses, elle me prenait à chaque fois un album au point musique du magasin. »


MÖTLEY CRÜE : « Decade Of Decadence » (1991)

« C’est à cette époque que j’ai acheté mon premier magazine, un numéro de Hard Rock Magazine avec Klaus Meine en couverture. Et là, j’ai découvert d’autres groupes : GUNS N’ ROSES, EXTREME, DEF LEPPARD, AEROSMITH… et MÖTLEY CRÜE qui a attiré un peu plus mon attention, sans doute à cause de leur look. J’ai demandé à ma mère de m’acheter la VHS de « Decade Of Decadence », une vidéo qui restera culte pour moi. Et puis j’ai pris l’album dans la foulée.
J’étais fan de hard rock et là, j’ai eu un déclic pour la batterie en voyant Tommy Lee, son énergie, son sourire communicatif. J’en ai encore des frissons après toutes ces années et j’espère que je ne le perdrai jamais. Aujourd'hui encore, je continue à suivre de près tout ce qu'il fait. Ça a été mon second électrochoc, il fallait absolument que j’essaie la batterie. Même si j’adore les autres instruments et le chant, c’est celui qui me parlait le plus. »
 

GUNS N’ ROSES : « Appetite For Destruction » (1987)

« C’est la suite logique de ma découverte de MÖTLEY CRÜE. De superbes chansons, une magnifique ballade, l’attitude, l’esthétique, le charisme de chaque musicien… Les groupes qui défonçaient à l’époque avaient tout le package. Impossible de passer à côté d’un tel album. Je l’écoute encore régulièrement au moins une fois par semaine, il est indémodable. Je suis allé voir GUNS N' ROSES au Stade de France parce qu’il n’y aura sans doute plus beaucoup d’occasions de retrouver Axl, Slash et Duff réunis. J’adore la voix d’Axl, j’adore le personnage… C’était impossible pour moi de ne pas citer cet album-là. Je ne m’en cache pas, le hard rock américain reste mon style préféré. »
 

MANOWAR : « Kings Of Metal » (1988)

« De magazine en magazine, de concert en concert, je me suis fait des potes métalleux. Je faisais aussi du tape trading et c'est là que j’ai découvert des styles un peu plus “durs” en passant du glam à paillettes à des groupes comme IRON MAIDEN, MANOWAR, METALLICA… Ça peut paraître kitsch mais je m’en moque, j’assume complètement : j’adore MANOWAR. J’ai cité « Kings Of Metal » mais j’aurais pu en citer d'autres. Hier soir (interview réalisée le 23 octobre), je regardais un de leurs concerts en Amérique du Sud. C’est incroyable les fans qu’ils ont, qui connaissent les paroles de A à Z, j’adore ce côté fédérateur, ce côté “frères du metal” que je revendique. Je pense que MANOWAR restera mon groupe de heavy metal préféré, plus que MAIDEN, par exemple, que j’aime aussi. Ça représente vraiment ma personnalité. »
 

PANTERA : « A Vulgar Display of Power » (1992)

« Là, j’ai commencé à rentrer vraiment dans le vif du sujet. Je jouais de plus en plus de batterie. Je suis quasiment autodidacte. J’ai pris quelques cours pendant six mois dans une petite école de musique à côté de Marseille. Le prof était très jazz, j’avais 13-14 ans et pas trop d’affinités avec lui mais il m’a quand même appris à lire le solfège rythmique et à tenir les baguettes. J’arrivais à me débrouiller, je commençais à acheter des partitions d’AC/DC, GUNS, MÖTLEY, EXTREME et j’essayais de refaire au mieux ce que j’entendais sur les disques. Et de répétition en répétition, je me suis mis à me passionner pour le côté performance à la batterie.
J’ai découvert des groupes de plus en plus durs et en plus des bonnes chansons, je me régalais à jouer des choses de plus en plus rapides, de plus en plus puissantes. J’ai découvert la double grosse caisse. Un batteur comme Vinnie Paul a eu une grosse influence sur moi. Pour moi, son jeu sur « A Vulgar Display Of Power », c’est la puissance à l’état pur. Les chansons sont terribles, le jeu de guitare de Dimebag Darrell, la voix d’Anselmo… c’est un album culte. J’aime aussi beaucoup « Far Beyond Driven » et « The Great Southern Trendkill » mais « A Vulgar Display… » est un grand coup de poing dans le gueule. Ça a modernisé aussi le son, avec la découverte d’un son beaucoup plus claquant à la batterie. »
 

KREATOR : « Renewal » (1992)

« PANTERA est le groupe qui m’a fait découvrir le thrash. Bien sûr, j’écoutais SLAYER, METALLICA, MEGADETH, mais j’ai un penchant pour la vague thrash allemande et en particulier pour KREATOR. J’ai écouté « Renewal » des centaines de fois, j’aime aussi beaucoup « Coma Of Souls » ou « Extreme Aggression », mais « Renewal », c’est vraiment celui qui m’a fait adorer KREATOR. Les tempos étaient beaucoup plus rapides, Mille Petrozza a une voix particulière et un charisme bien à lui, avec un message bien pensé. »
 

MORBID ANGEL : « Domination » (1995)

« J’avais découvert le groupe avec « Altars Of Madness » (1989) qui était plus extrême. Là aussi, ça avait été un gros choc parce que jusque-là, je ne connaissais pas le death metal et que je n’étais pas habitué à ce type de voix. Il y avait « Domination » en écoute au Virgin, je l’ai écouté au casque et je me suis pris une baffe. J’ai acheté le CD direct ! J’ai découvert le jeu de batterie metal extrême et j’ai encore pris une claque car en termes de vitesse, ça dépassait tout ce que je pouvais imaginer. Le jeu de Pete Sandoval m’a beaucoup influencé. Pour avoir discuté avec les musiciens de GOJIRA, je sais que MORBID ANGEL les a influencés eux aussi et ça reste un album culte pour beaucoup.
Ce que j’aime chez MORBID ANGEL, c’est qu’il y a de vraies chansons. Chez certaines formations de brutal death, c’est un déballage de riffs mis bout à bout alors que dans leur musique, il y a des couplets et des refrains. Ça reste très extrême mais c’est structuré et c'est ça qui me plaît. La voix de David Vincent est death mais reste très accessible. Mon titre de death préféré, tous groupes confondus, c’est “Dawn Of The Angry”. Un album mythique. »
 

DEATH : « Symbolic » (1995)

« Le jour où j’ai découvert « Domination », il y avait également en écoute « Symbolic » de DEATH que j’ai acheté en même temps. Je connaissais le groupe depuis un petit moment mais là, Chuck Schuldiner atteint son apogée. Il y a aussi Gene Hoglan qui a eu une influence majeure sur mon jeu. C’est un album magique, aussi bien au niveau de la composition que du son, des idées. La voix de Schuldiner flirte un peu avec le black. Ça me plaît beaucoup, c’est du death metal intelligent et raffiné, il y a des titres gigantesques. « Domination » et « Symbolic » sont les deux albums que je conseille en général à ceux qui veulent découvrir le metal extrême car ils restent relativement faciles d’accès. »
 

CRADLE OF FILTH : « The Principle Of Evil Made Flesh » (1994)

« J’étais dans ma période death metal-metal extrême, sans pour autant renier tous les courants précédents. J’ai souvent eu des potes qui, une fois qu’ils avaient découvert le metal extrême, crachaient sur le hard rock, le glam et le heavy qu’ils aimaient jusque-là. Ce n’est pas parce que j’écoutais MORBID ANGEL que je ne voulais plus entendre parler de BON JOVI, j’ai toujours fait le grand écart entre les groupes que j’appréciais. Je fréquentais un petit disquaire, le Kaléidoscope à Marseille, qui recevait les albums bien avant Virgin et la FNAC. Il y avait aussi Sabre-Tooth qui existe encore et ça me fait super plaisir que des disquaires arrivent à survivre de façon indépendante.
Le mec de Kaléidoscope était bien branché underground et comme il savait que j’étais ultra passionné – je passais dans sa boutique un soir sur deux après les cours – il m'a fait découvrir beaucoup de choses, comme le premier CRADLE OF FILTH. Là, pareil, ça encore été un électrochoc. J’ai adoré le classique, les claviers, les nappes de violon, les atmosphères et ce côté gothique mélangés à l’agressivité du black metal. La voix ultra haut perchée de Dani m’a fait aussi mis une baffe, ça m'a plu direct. Je sais qu’il ne fait pas l’unanimité mais moi, ses textes, son débit, la façon dont il pose sa voix, ça m’a toujours régalé. Et puis il y a jeu de batterie de Nicholas Barker.
J’ai remarqué que pour qu’un album me plaise, il faut qu’il y ait autant les titres que le jeu de batterie. La découverte du black metal symphonique m’a beaucoup influencé et m’a donné envie de monter BLAZING WAR MACHINE avec Phil, un pote d’enfance qui était le claviériste d’UNHEALTHY DREAMS. On avait envie de mélanger le metal moderne qu’on faisait à l’époque avec DAGOBA avec le côté épique du black metal sympho. »
 

DIMMU BORGIR : « Puritanical Euphoric Misanthropia » (2001)

« Avec BLAZING WAR MACHINE, on ne cache pas que CRADLE et DIMMU BORGIR sont deux de nos influences majeures. Pour moi, « Puritanical… » est une des pièces maîtresses du genre et en plus, on retrouve Nicholas Barker à la batterie qui a arrêté CRADLE pour ensuite rebondir avec DIMMU. Cela boucle pour ainsi dire la boucle. Tous ces disques couvrent à peu près tous les courants de metal que j’apprécie. Je peux passer de « Crazy World » à CRADLE OF FILTH. Pendant que je te parle, je suis en face de mon mur de CD dans lequel on retrouve aussi bien du QUIET RIOT que du TESTAMENT, du KORN… Pour moi, la famille metal est vraiment très vaste. »

Blogger : Laurence Faure
Au sujet de l'auteur
Laurence Faure
Le hard rock, Laurence est tombée dedans il y a déjà pas mal d'années. Mais partant du principe que «Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux» et qu'elle écoute toujours la musique sur 11, elle pense être la preuve vivante que le metal à haute dose est une véritable fontaine de jouvence. Ou alors elle est sourde, mais laissez-la rêver… Après avoir “religieusement” lu la presse française de la grande époque, Laurence rejoint Hard Rock Magazine en tant que journaliste et secrétaire de rédaction, avant d'en devenir brièvement rédac' chef. Débarquée et résolue à changer de milieu, LF œuvre désormais dans la presse spécialisée (sports mécaniques), mais comme il n'y a vraiment que le metal qui fait battre son petit cœur, quand HARD FORCE lui a proposé de rejoindre le team fin 2013, elle est arrivée “fast as a shark”.
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