STEELHEART ne fait plus du hard US de grosse facture, cheveux au vent, comme au début des années 90 mais le groupe fait du gros rock bien hard avec ce nouvel album intitulé « Through Worlds Of Stardust ». Miljenko Matijevic, son leader, est bien connu pour ses premiers albums heavy-glam et surtout pour sa voix sur le titre "We All Die Young" chanté en playback par l’acteur Mark Wahlberg dans le film Rock Star. Le chanteur a toujours cette voix multi-octave surpuissante, chaude et sexy. Il s’occupe aussi des guitares, de l’écriture et de la production. C’est le cœur et l’âme du groupe.
Visiblement, les chansons de ce nouveau disque se sont faites « dans une atmosphère cool, avec quelques verres de vin, à différents endroits du globe ». Majitevic est accompagné, pour se faire, à la guitare-lead par Uros Raskovski, à la basse par Rev Jones et Mike Humbert à la batterie. D’autres musiciens participent à l'enregistrement comme Sigve Sjursen et Jesse Stern (basse), Randy Cooke (batterie) et au piano Daniel Fouché et Ed Roth. Il y a également des cordes somptueuses composées et conduites par Glen Gabriel, orchestrées par Anthony Weeden et le Stockholm Strings.
« Through Worlds Of Stardust » est heavy aux sonorités modernes (il devrait plaire aux fans de HALESTORM, SHINEDOWN et autres dans le même style). On y retrouve un talent de composition indéniable, une touche radio-friendly et un peu de nostalgie. Mais cet album ne sonne en rien comme le premier album éponyme de STEELHEART ou le « Tangled In Reins » du début des années 1990 même s’il revisite certains de ses éléments sonores.
Tout s’ouvre sur "Stream Lines Savings" avec des cris puissants et maîtrisés de Majitevic, comme à la belle époque, sur une base groove et metal. Gros titre dynamique, puissant, mature. "My Dirty Girl" est sexy dans ses couplets avec ses arrangements électro contrastant avec son refrain heavy-punk-pop sur les bords. Sur le solo, Uros Raskovski y va de ses notes. Probalement un hommage à Kenny Kanowski ! Ce dernier, ami depuis 20 ans avec le chanteur, co-auteur principal de l’album « Wait » en 1996, est malheureusement décédé en août dernier.
Le spectre MUSE plane sur "Come Inside", un titre pur jus de STEELHEART des 3 premiers albums. "My Word" poursuit la direction artistique choisie, mêlant sons historiques et plus modernes. Les couplets sont lancinants et heavy avec des intonations à la ALICE IN CHAINS. Un refrain bien STEELHEART, mélodico-rock à souhait. Et toujours ces putains de cris de Majitevic qui filent la chair de poule ! "Got Me Running", le premier single de l’album, est rock comme il faut avec sa rythmique et ses sonorités bluesy. Le refrain fait taper du pied et secouer le cervelet. "My Freedom" commence sur un duo guitare acoustique/voix. Bono, sors de ce corps ! Virage bien hard avec gosses guitares, voix puissante et sexy ! Majitevic peut se permettre toutes les libertés. A 2 minutes 30, un break digne d’une grande B.O. de film avec des influences ZEPPELIN. Un futur hit...
L’autre versant de l’album est marqué par des titres mid-tempos comme "You Got Me Twisted" où le chant, accompagné d’une guitare acoustique, est réhaussé par une section rythmique bien solide et hard rock. Un titre qui aurait cartonné à la grande époque de MTV où tout le glam-hair-heavy metal US était le mot clé principal ! "Lips Of Rain" fait partie de cette partie mélancolique habituelle dans les albums de hard-rock : une ballade dans laquelle le piano siège en roi. Idem pour "I’m So In Love With You" avec une ambiance de crooner dans le salon d’un grand hôtel. "With Love We Live Again" est dans le même esprit mais avec une approche unplugged saupoudrée de cordes magnifiques. Le son un peu fretless de la basse est énorme. Les arrangements millimétrés sont somptueux. Majitevic est The Voice sur ce titre !
Miljenko Majitevic a réussi avec ce nouvel album à mixer du STEELHEART des années 90 avec les sonorités actuelles. « Through Worlds Of Stardust » est un pari gagné, en ce sens que le groupe n’essaie pas de jouer qu’avec la nostalgie de l’époque cuir-conchos-chemises ouvertes-santiags-cheveux permanentés avec des gros riffs palm-mutés et des scènes larger than life pour les quarantenaires et plus ! C’est un album direct, agréable, bi-axial (du rock et des ballades), multi-générationnel et surtout très mature. Un vrai plaisir auditif ! Un vrai remède acoustique ! Cela change de certaines productions très stéréotypées du label Frontiers Music, de vieilles gloires que l’on a adorées (et que l’on aime toujours). Et je le redis, Majitevic c’est une fucking voice !