Pas spécialement connus en France, les joyeux drilles de KONTRUST le sont largement dans leur pays natal : l’Autriche. Enchaînant les récompenses et autres distinctions, ce groupe a par exemple battu le record du plus grand nombre de spectateurs pour une formation autrichienne en août 2011 au Woodstock Polonais (300 000 personnes tout de même). Connus pour leur auto-dérision et leurs costumes traditionnels de tyrolien, c’est avec sérieux (mais décontraction) que Stefan Lichtenberger, tenant le poste de chanteur, a répondu à toutes nos questions, comme quoi, il y a un temps pour tout.
Pour commencer j’aimerais connaître les groupes qui t’ont le plus influencé ?
L’un des premiers groupes était IRON MAIDEN, j’ai tous leurs albums et j’avais même dessiné leur logo (rires). Les autres groupes sont SEPULTURA, PANTERA, RAGE AGAINST THE MACHINE, METALLICA, ils m’ont tous influencé… mais pas GUNS N’ ROSES, je ne sais pourquoi. Un autre groupe serait DEPECHE MODE, j’aime tous leurs morceaux ! En revanche j’ai écouté les derniers et ils ne ravivent pas la même flamme qu’auparavant.
Parlons maintenant de votre actualité et plus particulièrement de votre chanteuse Agata, elle a fait un break récemment avec KONTRUST ? Quand revient-elle ?
Son break n’est pas tout à fait terminé, en fait elle va avoir son premier bébé et elle reviendra pour 2018. Le concert au Download Festival avait été assuré par Jules et c’est elle qui sera aussi présente pour les trois concerts du mois de décembre.
On reviendra en détail sur l’aspect live un peu plus tard... Cela fait cinq ans que vous travaillez avec Napalm Records, que penses-tu de votre partenariat ?
Pour nous c’est très positif. Je savais que c’était un label plutôt "heavy rock metal", mais dont le style des artistes est devenu de plus en plus varié. Ils sont vraiment bien et il n’y a vraiment aucune raison pour que l’on change notre point de vue. C’est vraiment cool qu’ils aient commencé en tant que "petit" label et qu’ils aient évolué pour devenir aujourd’hui un label majeur.
Votre dernier album est sorti il y a trois ans, avez-vous du nouveau matériel de prêt pour un prochain ?
Nous avons des tonnes de matériels ! Il a y beaucoup de choses qu’on a aimé du dernier album « Explositive », et donc beaucoup de choses dans nos archives comme des chansons plutôt brutes. On a réécouté tout cela afin de sélectionner ce que l’on pourrait reprendre pour le prochain album, et réutiliser ainsi le même processus d’écriture des chansons. Je précise qu’Agata a travaillé sur ces morceaux.
Alors quel est le processus d'écriture dans le groupe ?
On a justement changé notre processus d’écriture pendant cet album, en fait il n’y avait pas de plan précis en amont. Sur certaines chansons on se focalisait davantage sur la batterie, sur d’autres la guitare ou le chant et la basse. C’est intéressant car cela combine différentes approches dans le processus d’écriture. Cela apporte de nouveaux styles et beaucoup de nouvelles choses et à la fin on ne s’ennuie jamais, du coup on continuera dans cette lancée.
Petite question annexe, dans une journée combien de temps donnes-tu pour le groupe ?
Difficile à dire, c’est une bonne question. Je ne peux pas répondre précisément car il y a plein de choses que je dois faire musicalement parlant qui vont dans le même sens du groupe et que je ne compte pas, mais qui prennent quand même plusieurs heures par jour. Je me rappelle de certaines périodes où cela pouvait prendre entre 50 à 60 heures dans la semaine, mais c’était il y a quelques années, maintenant nous avons des personnes qui s’occupent de beaucoup de choses super importantes pour nous dans l’organisation et la logistique.

Revenons au live ! KONTRUST va donc jouer en France en décembre prochain à Paris, Strasbourg et Lyon, que penses-tu du public français ?
Nous avons que des bons auditoires ! Nous nous rendons-compte que le public ne se contente pas de regarder le groupe en live, nous sommes en contact avec eux, ils veulent faire partie du concert et donc ne pas être uniquement des spectateurs.
Qu'en est-il de votre concert au Download en juin dernier à Paris ? C'était votre première expérience française du coup ?
C’était un jour difficile car il faisait très chaud quand on a joué, mais nous ne nous attendions pas à de telles réactions pour une première, c’était vraiment cool et on a hâte de revenir en décembre.
Pourquoi avoir attendu toutes ces années pour jouer en France ? Le groupe existe depuis début 2000 et l’Autriche n’est pas si éloignée…
Tu peux avoir l’opportunité de jouer en France, jouer au Japon, en Russie, aux Etats-Unis, de jouer où tu veux, tout ça c’est génial mais au final il faut que cela est un sens, je m’explique : à travers les années il faut que tout le monde dans le groupe soit satisfait, une tournée c’est beaucoup de stress, beaucoup de rock'n'roll et si tu ne fais pas attention, ton groupe ne dure que 2 ou 3 ans, et ce n’est clairement pas notre but.
Pour vos dates françaises c’est le groupe JACK'S ON FIRE qui va faire votre première partie, les connaissez-vous ?
On ne les connait pas mais bien évidement nous les avons écoutés. Quoi qu’il en soit nous sommes toujours partant pour partager la scène avec des groupes locaux, ou du moins du pays dans lequel nous jouons. Je ne pense que pas cela soit bien de partir en tournée en compagnie de groupes venant exclusivement d’Autriche. Je me rappelle à quel point c’est difficile pour les jeunes groupes d’obtenir des dates de concerts, donc c’est cool quand des groupes locaux ont la chance de venir partager une scène avec nous.
Avez-vous prévu de jouer en dehors de l'Europe dans les prochains mois ?
Non, pas encore. On a eu quelques propositions, mais pour l’instant on se concentre sur l’album. Pour l’Amérique du Nord, on verra ce qui se passe l’année prochaine. Evidement ça serait super, mais il faut que le projet ait du sens car cela suppose des risques et de l’organisation.

Quand on regarde vos vidéos et vos pochettes d’albums, l’humour est énormément mis en avant et vous avez toujours le sourire, où trouvez-vous toute cette énergie positive ?
Et bien (rires), bonne question. Il se passe tellement de choses de nos jours, Paris est bien placée pour le savoir… mais il faut savoir résister et ne pas se laisser abattre car cela n’améliore rien. Quand je vais en concert, je suis peut-être plus attentif aux instruments et à la technique, mais j’y vais avant tout comme tout le monde pour m’amuser et être diverti, sinon je me mettrais juste un CD dans la platine et c’est tout. Mais je ne sais pas si l’on peut parler de divertissement quand l’humeur est sombre. Dans des styles de metal particuliers, parfois il y a trop de sérieux. Je n’ai jamais rencontré de gars pas sympas dans la scène metal, pas un seul, tout le monde est très jovial. C’est aussi quelque chose d’intéressant que de livrer spontanément cette énergie positive et ce fun, quand tout le monde s’attend justement à quelque chose de sérieux.
Selon toi est-ce que c’est cela qui vous rend autant populaires ?
Je ne sais pas, mais on a toujours eu la même attitude quand quelqu’un nous disait « oh non ne fais pas ça ! » ou « cela ne convient pas », « ça ne marchera pas », il s’agit du meilleur argument pour le faire quand même non ? Ça n’a pas de sens de faire exactement ce que 10 000 groupes a déjà fait avant, ils le feront toujours mieux que nous et on peut qu’avoir un train de retard. S’il n’y a jamais eu qu’une seule règle au sein de notre groupe c’est qu’absolument tout est permis. Tu peux décider plus tard si ce que tu veux faire c’est bien, mauvais, ou pourri, mais tu t’autorises tout avec nous.
Quand vous avez commencé ce groupe il y a dix-sept ans, est-ce que tu imaginais avoir autant de succès ?
Non on ne pense pas à ce genre de chose, on ne sait pas ce que cela représente à ce stade. La seule chose qui importe quand on est un jeune groupe c’est de jouer en live et c’est parfois difficile d’en avoir l’opportunité. Je ne suis pas sûr qu’un jeune groupe ai déjà planifié le succès dès ses débuts en se visualisant d’emblée15 ans plus tard. Je pense que tout groupe commence pour se marrer.
As-tu quelque chose à dire aux "metal heads" français ?
Oui bien sûr, je voudrais tous vous remercier car vous avez été incroyables les fois où nous sommes venus en France et j’espère vous voir en décembre pour nos trois dates en salle. Sinon continuez à supporter le metal et les médias indépendants, écoutez les webradios, les podcasts, ou regardez la TV peu importe le support, la seule règle c’est que tout est autorisé !