20 novembre 2017, 18:30

Labels et les Betes

• Le côté obscur de la force métallique - Episode 4

Blogger : Crapulax
par Crapulax

Chaque mois, les chroniqueurs de HARD FORCE vous proposent un tour d’horizon du côté obscur de la Force métallique, lancés tels des chasseurs de primes aux ordres de Vador à la poursuite des derniers Jedis disséminés dans toutes les galaxies connues. 
Parmi ces impitoyables traqueurs de l’extrême, on trouve Aude, une Twi’lek de grande taille qui affectionne particulièrement les planètes glaciales comme terrain de chasse et Clément, un énigmatique wookie spécialisé dans les tirs longue distance et dans l’extorsion d’informations sous la torture. Vient enfin le bedonnant Crapulax et son visage porcin, ancien garde gamorréen reconverti en chasseur de têtes avec sa vibro-hache (merci de vous abstenir de tout commentaire svp !). 
Ce trio de choc à la solde de l’Empire vient de ramener dans ses filets des proies de choix : jugez plutôt…


METHODICAL PERVERSION : « No Offense » (Autoproduction)

On croyait avoir tout entendu en matière d’éructations caverneuses, vomissements de tripes et boyaux ou autres growls de porcs grassouillets qu’on égorge. Ici, on passe carrément dans une autre dimension avec des piaillements qui ressemblent à celui d’un hamster violé par un rhinocéros nain… enfin le cri qu’il pousse juste avant d’exploser (ne me demandez pas comment je sais ça...).
On se situe à l’exact opposé du lyrisme des grandes divas parfumées du metal symphonique à la peau douce comme de la soie et au lit jonché de roses. Ici, c’est plutôt vomi sur soi ivre-mort le long du trottoir, larges auréoles sous les bras et boutons d’acné sur visage hirsute.
Comme on pouvait s’y attendre dans ce grindcore dénué de la moindre notion de finesse, le logo est parfaitement illisible, les paroles inaudibles et la mutilation des instruments de rigueur !
A ne pas mettre entre toutes les oreilles, ce projet transatlantique bicéphale entre le Canada et l’Ecosse expulse, avec « No Offense », 29 gaz intestinaux suffocants et acides histoire de rappeler que l’extrême metal reste encore et toujours la pire des armes de destruction massive. Et tant mieux si ça pue ! (Crapulax)



INFANT ANNIHILATOR : « The Elysian Grandeval Galèriarch » (Autoproduction)

Parmi les hurleurs les plus craints du circuit deathcore se trouvent des mutants comme Alex Terrible (SLAUGHTER TO PREVAIL), Luke Griffin (ACRANIA), Ben Duerr (SHADOW OF INTENT) et Dan Watson au sein du projet anglais INFANT ANNIHILATOR
Si vous n’avez jamais entendu parler de cette monstrueuse (mal)formation, dites-vous bien qu’elle est devenue au fil des années une véritable légende de l’underground, repoussant les limites de la brutalité à des niveaux presque inégalés.
Que ce soit l’aspect visuel avec le clip ultra-violent "Blasphemian" (une vision de cauchemar à la Ben Templesmith, le dessinateur digital à qui on doit les comics 30 jours de nuits ou Silent Hill), du point de vue des blast-beats carrément inhumains du batteur Aaron Kitcher (que beaucoup estiment numériques même si les vidéos de "drum playthrough" qui circulent semblent attester du contraire), dans les compositions déstructurées au possible, les parties solo fulgurantes ou dans le chant totalement démentiel du bougre. 

En tout cas, si vous aimez la bestialité dans sa forme la plus crue, le chaos le plus total et les univers suffocants et névrosés, vous risquez d’être servi bien au-delà de votre imagination... (Crapulax)



SPECTRALE : «▲» (Les Acteurs de l'Ombre Productions)

Voilà le genre de disque idéal pour reposer de pauvres esgourdes endolories par une énième boucherie brutal death !
SPECTRALE est en effet un trio de baroudeurs qui nous arrive de Bordeaux et dont le maître d’œuvre, Jeff Grimal, s'est (temporairement) échappé de THE GREAT OLD ONES pour proposer ici quelque chose de plus personnel, de différent.
Un rapide coup d'œil sur les influences mentionnées dans la page du groupe, Steve Reich, ULVER, KING CRIMSON ou PINK FLOYD, permet d'ailleurs de se faire une petite idée de la teneur du bestiau. Pas simple à apprivoiser de prime abord, le style proposé ici fera le bonheur des amateurs de compositions aux structures fluides et enivrantes, entre envolées folk, violoncelles épiques et guitares acoustiques cristallines.
​Ce premier album de SPECTRALE propulse dans un océan de sérénité où la distorsion prend des allures discrètes, laissant la place à des rythmiques plus feutrées, quelques touches ambient délicieuses et de superbes parties de guitares mélancoliques. «▲» est un triangle mystérieux mais qui n’a rien d’un illuminati, non, ce triangle est un voyage céleste, une véritable invitation au rêve lucide. (Clément)



VERTHEBRAL : « Regeneration » (Satanath Records)

L'Amérique du Sud est un véritable eldorado pour les groupes de metal extrême. Qu'ils soient catalogués black, death, thrash ou grind, on ne compte plus les Brésiliens, Mexicains ou Chiliens qui tiennent la dragée haute au reste du globe en matière de riffs qui tachent les godasses.
Et même si nos Chicanos du jour, alias VERTHEBRAL, viennent quant à eux du Paraguay, ils s'inscrivent aussi avec ferveur dans la tradition sauvage si chère à leurs aînés. Oui, « Regeneration », c'est du death metal de haut vol, puissant et addictif, qui renvoie en aller simple à Tampa au début des années 90, avec MORBID ANGEL et MASSACRE dans ses valises.
Pas besoin d'en faire des caisses, ça tire ici dans tous les coins, ça envoie du solo en mode thrasher de la mort et ça bastonne avec autant de délicatesse qu'une poignée de CRS lâchés dans un camp de migrants.
​Ajoutez au tableau un artwork halluciné qui réjouira les fans d'Ed Repka et une production imparable forgée dans les enfers des studios Abato et vous voilà prêt à encaisser sans broncher une nouvelle livraison de pure brutalité sud-américaine. Take no prisoners ! (Clément)



AUðN: « Farvegir Fyrndar » (Season Of Mist)

La bonne nouvelle de ce mois de novembre est le nouvel album des Islandais AUðN. Ils sont revenus le 10 avec du pur black metal froid, mystique et d'une force impressionnante. Ce sont 9 titres de grande qualité que nous présente le groupe. Entre une atmosphère glaciale et brumeuse et les hurlements tout droit venus de forêts scandinaves sombres, les guitares saturées et mélodiques emportent l'auditeur loin dans un monde hostile mais fascinant.
AUðN est le digne représentant de la scène black metal islandaise grandissante et arrive à transcender le genre par un son brut mais une perfection d'exécution qui parcourt le corps et l'esprit d'une magie sans égal.
AUðN incarne à la fois la puissance et la beauté, et sait allier des rythmes ultra-rapides et des tempos plus lents, plus mystérieux pour envoûter les auditeurs en quête de mythes et de légendes dans un monde inconnu et insondable. De plus, l'album est tellement bien composé et inspiré qu'à chaque écoute, on découvre de nouveaux détails qui révèlent leur réelle profondeur artistique.
​Une fois « Farvegir Fyrndar » écouté, on ne peut qu'y revenir, comme happé par une force abyssale incontrôlable. Quelle hâte de les retrouver sur la tournée européenne de GAAHL'S WYRD ! (Aude Paquot)



EINAR SELVIK : « Snakepit Poetry » (By Norse Music)

Ce nom ne vous dit rien ? On dirait un nom de Viking dans une série télé ? Eh oui, c'est un peu ça ! EINAR SELVIK est le leader, compositeur, chanteur multi-instrumentiste de WARDRUNA.
Ah oui ! Là ça vous parle du coup ! Et quid de ce « Snakepit Poetry » alors ? Eh bien il s'agit d'un poème conté par le personnage Ragnar Lothbrok lors de sa chute fatale dans une fosse aux serpents... Ah, ces Vikings ! De grands poètes même face à la mort imminente !
Cet album de deux titres contient deux versions de ce fameux poème, une acoustique et l'autre en version studio complète.
« Snakepit Poetry » nous transporte au son de la lyre, des cors, des tambours et de la voix cristalline de la chanteuse islandaise Hilda Örvarsdottir. EINAR SELVIK expose à nouveau son talent inégalable de barde conteur de légendes mais aussi de chanteur-musicien hors pair.
Alors bien sûr, il ne s'agit pas là de metal mais de folk presque historique. Il en reste qu'EINAR SELVIK fait partie de la scène qui nous fait vibrer et il nous montre que même les Vikings ont le cœur à la poésie, parfois. (Aude Paquot)


Blogger : Crapulax
Au sujet de l'auteur
Crapulax
Véritable touche-à-tout venant du metal underground : ancien animateur radio de l'émission TRANSAM ROAD (1989/1995), rédacteur de fanzines (CREME D'ANDOUILLE), ex-chanteur et guitariste rythmique au sein du groupe de Post-Hardcore SCREAMING SHORES (2006/2011). Également artiste graphique : affiches de concerts, jaquettes de démos, logos, caricatures de stars du Metal et divers comics (SEXUAL TENDENCIES, PAPY METAL, NEOBLASPHEMATEURS).
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