5 janvier 2018, 18:11

HEIDEVOLK

• Interview Rowan Roodbaert

Les Néerlandais HEIDEVOLK reviennent avec un septième album "Vuur Van Verzet" ("Le feu de la résistance") épique, pagan et folk à souhait. Fort de ses 15 ans de carrière, le groupe sait maintenant quelle bataille mener et son viking/folk metal est d'une qualité reconnue et reconnaissble entre mille grâce à notamment ses deux voix masculines de front. Outre les scènes de combats mythiques entre Romains et Germains décrites dans ses chansons, HEIDEVOLK insiste sur un message plus profond et universel de résistance à l'oppression quelle qu'elle soit. C'est le bassiste et compositeur du groupe, Rowan Roodbaert qui a bien voulu répondre à nos questions à propos de ces nouveaux chants de bataille, et de la tournée avec KORPIKLAANI, TROLLFEST et ARKONA à venir.


Il semble qu'HEIDEVOLK ait conquis une bonne partie du public de la scène pagan/folk. Vous devez être fiers de votre évolution ?
Oui, je dois dire qu'il y a eu une vraie évolution pour nous depuis 2002. Je suis très fier qu'HEIDEVOLK ait survécu à toute la nouvelle vague de groupes qui arrivent de plus en plus sur le marché. Il est difficile de se frayer un chemin mais nous y parvenons.

Un nouvel album d'HEIDEVOLK sera disponible très bientôt. Il se nomme « Vuur Van Verzet » et est encore plus épique que les précédents. Vous avez trouvé la bonne voie pour votre musique ?
Oui, je pense. Depuis quelques albums, nous avons trouvé le son typique HEIDEVOLK mais avec les 3 derniers « Batavi », « Velua » et « Vuur Van Verzet », on a vraiment donné une touche encore plus personnelle à notre musique et à notre façon de composer.

« Vuur Van Verzet » contient onze titres épiques et plein d'énergie grâce notamment aux deux voix de front, celle de Lars NachtBraecker et de Jaco de Wijs qui donnent vraiment l'impression de deux guerriers prêts à en découdre. Est-ce que tu penses que les deux voix donnent plus de force et de puissance à vos chansons ?
Oui, bien sûr, cela donne plus de force à la musique mais cela permet aussi de considérer les chants comme un instrument de musique à part entière. Tu peux les moduler, les faire fonctionner ensemble ou à distance l'un de l'autre, essayer de nouvelles choses, l'un peut chanter aigü l'autre grave, l'un peut chanter, l'autre growler. Il est très intéressant d'avoir ces voix. Cela donne aussi vraiment de la virilité à nos compos.

C'est vraiment quelque chose de très typique à HEIDEVOLK. Il n'y a pas beaucoup d'autres groupes qui ont ces deux voix réunies.
Oui, en effet. Il y a d'autres groupes qui ont deux voix masculines mais souvent l'un chante et l'autre growle, ce qui n'est pas le cas chez nous. J'ai rarement vu d'autres groupes qui ont deux chanteurs qui chantent en même temps sur deux tonalités différentes.

Il y a aussi de nombreux chœurs masculins qui donnent une impression de chants d'armée de guerriers partant sur les champs de bataille. Comment vous est venue l'idée de les inclure ?
Quand j'ai commencé à écrire l'album, j'avais un seul vœu : travailler avec un chœur. Depuis que j'écris de la musique, c'est mon rêve. Mais je n'en ai jamais eu l'opportunité. Soit le budget d'HEIDEVOLK n'était pas assez conséquent, ou c'était trop tard pour les inclure dans le processus d'enregistrement, ou encore cela n'avait pas de sens pour les chansons. Mais cette fois, j'ai cherché un chœur assez tôt pendant le processus d'écriture de l'album et j'ai trouvé ces 24 voix masculines du Brabant Choir qui étaient très enthousiastes à l'idée de chanter avec nous. Ce qui est drôle c'est que certains d'entre eux sont professionnels, d'autres semi-professionnels mais ils ne savaient pas créer les sons gutturaux que j'attendais sur les chansons, tu sais ces chants graves de guerriers. Ils ont l'habitude des chants clairs voire lyriques, ils ont donc dû s'entraîner. Mais à l'entrée au studio, ils ont chanté sur 7 chansons de façon impressionnante. C'était super !

Ca a dû être une belle expérience pour eux aussi !
Oui, tout à fait ! On a passé une excellente journée et ils ont pris beaucoup de plaisir à chanter sur l'album. Et je suis très content du résultat car les chœurs ne prédominent pas sur la musique et quand tu les entends, ça donne beaucoup de puissance.

Les chansons décrivent des scènes d'affrontement entre les Romains et les Germains et toutes les conséquences de ces guerres. Est-ce ces thèmes sont importants à tes yeux ?
Il y a plusieurs scènes décrites : sur la pochette, les Germains affrontent les légions romaines par exemple. Mais ce ne sont pas ces scènes qui sont importantes mais plutôt le message qui se cache derrière. Elles montrent qu'il y a toujours de la résistance , des gens qui résistent à la domination d'un empire et ce message est très important pour nous. Mais bien sûr, l'histoire de ces guerriers est très importante. On aime en parler et les mettre en musique mais il y a toujours un second degré, un message plus profond. Il y a de nos jours encore des gens qui se sentent persécutés et fuient, résistent à l'invasion de leur pays. Combien de personnes cherchent encore un abri en ce moment ? Ces thèmes sont très importants. De même que le thème de la nature, des Dieux et des autres traditions.

Est-ce que tu peux nous parler des instruments et des parties acoustiques sur l'album ? Ils apportent le côté folk et traditionnel à vos chansons. Est-ce que cela vous permet de rester proches de vos racines ?
Oui, on essaye de donner ce son primaire à nos compos grâce à ces instruments. Par exemple, sur la chanson ' Ontwaakt', tu peux entendre une nyckelharpa. Cela te donne l'impression d'être replongé dans une époque lointaine. C'est notre peuple tout entier qui s'exprime à travers ces instruments traditionnels. J'ai essayé cette fois de me concentrer sur des instruments simples comme la nyckelharpa ou le buzuki, la harpe celtique et bien sûr les instruments à corde pour donner le sentiment de primalité, comme un retour aux origines.

Vous allez faire une grosse tournée avec KORPIKLAANI, TROLLFEST et ARKONA. Ca va être un super show païen pour vos fans ! Quelles sont vos relations avec ces groupes ?
On a fait une tournée américaine avec TROLLFEST, une avec ARKONA et on a fait de nombreux concerts en Europe avec KORPIKLAANI. On a toujours passé du bon temps avec eux donc on était content de voir qu'on allait partager la même scène à nouveau.

Quels sont tes souvenirs de vos passages en France ? Les français sont-ils bon public ?
Oh oui, vraiment ! Je me souviens du public toulousain qui est complètement fou ! Ils sautent, plongent dans la foule, dansent...complètement dingue ! Le public parisien n'est pas mal non plus. Ils sont nombreux et chantent en chœur, c'est cool ! On a vraiment hâte de vous retrouver ! En 2015 et 2016, on a fait deux festivals : Le Ragnard Rock et le Hellfest mais avant cela, on n'était pas venu en France depuis un long moment. Donc on est vraiment content de pouvoir revenir vous voir en 2018. On aimerait revenir chaque année d'ailleurs.

Est-ce que tu peux faire une petite rétrospective de 2017 ? Quels ont été les moments marquants pour toi ?
Ce fut une année très créative, artistique. J'ai composé tout l'album « Vuur Van Verzet » puis on s'est retrouvé chez moi avec les autres membres d'HEIDEVOLK pour travailler sur la musique. On a aussi fait une dizaine de shows en festivals et une dizaine dans d'autres salles. Mais la grande partie de cette année a été consacrée à l'écriture de l'album. Maintenant, cette période est terminée mais on est occupé à la promotion de l'album, à faire des interviews. On est aussi en train de travailler sur une nouvelle vidéo. Celle d' "Ontwaakt" est déjà sortie mais on va en sortir une autre bientôt. On est en train de se préparer à un long voyage de deux ans pour promouvoir l'album avec tout le matériel nécessaire.

Quelles sont vos attentes pour l'année à venir ? Et les suivantes ?
Je n'ai pas d'attentes particulières mais j'ai hâte de partir en tournée, puis en festivals. Puis à la fin de l'année, nous partirons conquérir de nouveaux territoires aux USA, en Europe et peut-être en Asie.

Les Asiatiques sont-ils réceptifs à la musique pagan/folk européenne ?
Oui, de plus en plus. On essaye d'exporter notre culture et ça fonctionne pas mal !

​Je te laisse donc terminer pour nos lecteurs...
Oui, n'hésitez pas à découvrir « Vuur Van Verzet » et venir voir HEIDEVOLK sur scène. Nous avons hâte de vous retrouver et vous présenter notre nouvel album. Alors à bientôt !


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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