4 janvier 2018, 17:40

CYLEW

• Interview Arnaud Bascuñana

Au départ un projet solo pour devenir au fil des années un groupe à part entière, CYLEW est une formation de rock mélodique français aux influences US totalement revendiquées. Nous avons rencontré Arnaud guitariste et ingé son du trio qui ne manquera pas de nous parler de leur dernier album « MOT3L »​ ainsi que de l’énigmatique Lady Cylew...
 

Dans votre press-book on peut lire que le groupe possède des "inspirations californiennes", quelles sont-elles ?
Nous avons tous les trois une petite expérience aux Etats-Unis. Déjà Lady Celew a grandi à Los Angeles et elle a connu l’explosion de la vague grunge, Chris y a passé beaucoup de temps, et moi je suis amené à y faire des aller-retours par rapport à mon travail. Mais surtout musicalement on aime tous des groupes de ce pays, il y en a beaucoup, entre FAITH NO MORE et METALLICA, sans oublier le nord avec les groupes de Seattle. Là où on se rejoint aussi c’est pour notre rapport avec la nature et les grands espaces de l’ouest américain, d’où cette histoire de road-trip qui s’est révélé au fur et à mesure de l’écriture de l’album.

Avec ce troisième album pensez-vous avoir franchi un cap ?
On a d’abord l’impression d’être devenu un groupe dans le sens où cet album on l’a réalisé et produit tous les trois. Avant c’était Lady Cylew un peu toute seule et accompagné par des musiciens réguliers avec une production très axée sur elle. Lorsqu’on a tourné pour le précédent album il y a un noyau dur qui s’est révélé entre Chris, Cylew et moi. Puis un jour on a décidé de s’enfermer dans le studio dans lequel je travail, j'y suis donc résident, pour voir comment on interagissait sur un morceau que Lady nous a amené nous avons jamé chacun à son poste. Donc oui nous avons passé un cap dans le sens où nous avons fait un album de la même façon que les gens qui nous ont donné envie de faire ce métier.

Comme tu le dis, l’album a été produit et enregistré au studio pour lequel tu travailles, malgré ta profession est-ce que ce choix de l’autoproduction était une évidence pour vous ?
Ce qui coûte cher à l’heure actuelle quand tu fais un disque c’est l’enregistrement et comme on s’en occupe nous-même, cela nous donne déjà une liberté quasi infinie… même si toutefois les journées ne font que 24h (rires). Aussi, quand tu es autoproduit tu peux faire appel à quelqu’un pour faire ta promotion, la distribution numérique est facile à mettre en place et il y a plein de sites qui le font, bien sûr il faut rentrer dans la paperasse et réfléchir un peu. Et cela plutôt que de se prendre des râteaux auprès de tous les labels qui existent… sur lesquels je ne crache absolument pas mais pour avoir déjà essayé sur ce projet avec les précédents albums et d’avoir pris plein de refus. On a la possibilité de s’en sortir autrement alors on le fait, et comme on aime le fait maison cela coulait de source. Aussi, si tu veux être sûr de ne pas être déçu, la seule façon est de faire les choses par toi-même, on a toujours eu ce tempérament.

L’album a été enregistré en analogique, comment est venu cette possibilité ?
Aujourd’hui il existe 1 milliard de simulation de vieux appareils en technique de production, je ne suis pas très vieux non plus mais quand je suis arrivé dans le métier il y avait encore des magnétos à bande, des amplis guitare, enfin des choses qu’on pouvait triturer. J’ai la possibilité d’avoir les originaux, alors je les utilise, c’est aussi simple que cela. Même si c’est beaucoup de contraintes, du travail en plus, mais aussi beaucoup de plaisir. La simulation sera tant de fois la même chose sur tant de pistes alors qu’avec l’appareil analogique tu auras beau avoir trois fois le même modèle ça ne sonnera jamais pareil. C’est aussi cette espèce d’imperfection qui créé cette magie, qui peut pour certain s’apparenter à de la masturbation, mais pour mes oreilles c’est ce que j’aime.

Lorsque tu enregistres d’autres groupes proposes-tu cette solution ? Est-ce que l’analogique est très demandé ?
C’est une technique que je redéveloppe depuis quelques temps et en ce moment il y a clairement une tendance à cela, mais beaucoup de groupes sont encore assez frileux car cela nécessite de travailler comme avant, à savoir jouer des parties de A à Z. Ca me fait penser quand j’ai réécouter « Arise » de SEPULTURA, album qui a été enregistré sur de la bande, alors ok il y a une définition qui est un peu plus restreinte qu’actuelle mais je pense que cette dimension analogique réhumanise la musique. J’ai vraiment l’impression que la musique "jouée" se perd un petit peu, encore une fois je n’ai rien contre l’électro et les DJ, mais je pense que la musique qui me plaît le plus c’est quatre personnes dans une pièce ou sur scène en train de transpirer, et aujourd’hui il est plus facile d’acheter un ordinateur, d’appuyer sur quelques boutons et de faire des boucles que d’acheter une guitare, une basse, une batterie et d’apprendre à s’en servir… et surtout de les faire sonner entre eux. C’est ce qu’on a fait avec cet album.

Etant franco-américaine est ce que l’option de chanter en français s’est déjà présentée pour Cylew ?
Elle a essayé mais elle n’y arrive pas. Même si elle parle très bien français, c’est parce que la musique sera plus naturelle dans sa langue, elle sera plus sensible à ces sonorités.

D’ailleurs quels sont ses sources d’inspirations ?
L'auteur-compositeur qui l’a influencée le plus est Tori Amos, et la personne qui lui a fait acheter sa première guitare est Dolores O'Riordan des CRANBERRIES, quelques jours après avoir écouter "Zombie" elle avait une guitare. Elle voulait écrire aussi ses chansons car elle venait de découvrir que les femmes pouvaient faire du rock’n'roll. Elle est très admirative de frontman comme James Hetfield, c’est une personne qui ne me laisse pas de marbre non plus. A côté de cela elle va aimer des choses plus modernes et contemporaines comme les voix de LONDON GRAMMAR.



 

L’album est sorti le 15 décembre et un clip dont le titre est "Jupiter's Crash" a suivi, pourquoi avoir choisi celui-ci en particulier ?
La réponse la plus basique que je peux te donner est qu’on avait vu qu’il y avait de bons retours sur ce titre, et comme on avait l’idée de filmer nous même quelques images en studio on a donc décidé de choisir ce morceau. Et aussi parce qu’on aimerait bien dans un futur assez proche encore plus scénariser d’autres titres.

Mis à part votre release-party du 15 décembre dernier avez-vous préparé des concerts ?
On travaille dessus actuellement, je peux te dire qu’on est fin prêt pour parer à toutes éventualités de live, on a énormément répété, aussi bien l’acoustique que l’électrique, en sachant que la priorité c’est le live électrique. Donc rien d’officiellement acté pour le moment mais ça va venir et c’est même l’étape qui nous tient le plus à cœur, ayant travaillé pendant 3 ans sur un projet on a envie de le jouer sur scène.

Votre premier album « Not So Sleeping, Not So Beauty »​ est sorti il y a presque 10 ans, si tu devais retenir un évènement ?
Ça serait le moment où on est rerentré en studio pour le dernier album, et la solidification de ce noyau dur qui fait que tu peux déjà te dire qu’il y aura un quatrième album.


Blogger : Jérôme Graëffly
Au sujet de l'auteur
Jérôme Graëffly
Nourri dès son plus jeune âge de presse musicale, dont l’incontournable HARD FORCE, le fabuleux destin de Jérôme a voulu qu’un jour son chemin croise celui de l'équipe du célèbre magazine. Après une expérience dans un précédent webzine, et toujours plus avide de nouveautés, lorsqu’on lui propose d’intégrer l’équipe en 2011, sa réponse ne se fait pas attendre. Depuis, le monde impitoyable des bloggers n’a plus aucun secret pour lui, ni les 50 nuances de metal.
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