« Laurent, ça te dit d’aller à Turin voir les Four Horsemen ?
– Ouiii !!! »
Me voilà à Turin, bravant la tempête de neige qui a bloqué toute l’Ile-de-France la deuxième semaine de février. METALLICA est au début de la seconde partie de sa tournée européenne pour la promotion de l’album « Hardwired… To Self Destruct ». Après le Portugal et l’Espagne, c’est au tour de l’Italie avec Turin, puis Bologne. Ce samedi de février, c’est la ville de la Juventus qui est à l’honneur dans une Arena proche de l’AccorHotel Arena de Paris. Concert sold-out même si c’est un pléonasme ! La tournée est un véritable succès mondial.
La première partie est assurée par les Norvégiens KVELERTAK, comme sur la première partie de la tournée européenne. La strangulation métallique fonctionne gravement bien.
Scène centrale. Public à bloc. Les lignes de guitare du film Le Bon, la brute et le truand retentissent. James, Kirk, Robert et Lars montent sur scène comme sur un ring. Ils sont très en forme, ils vont tout défoncer ce soir. Ils ouvrent avec la chanson "Hardwired". Hyper heavy. Hyper efficace. Le titre est enchaîné avec la bombe aux influences NWOBHM "Atlas, Rise!". James s’adresse au public pour annoncer la couleur, il y aura du neuf et de l’ancien. Les premières lignes de "Seek and Destroy" sont jouées, le public headbangue comme un seul cou, il est en feu et chante le refrain à tue-tête. C’est au tour de deux extraits de l’album « Master Of Puppets » de faire suite, l’un des premiers sommets artistiques du groupe, "Leper Messiah" et le mid-tempo hymne à la folie "Welcome Home (Sanitarium)". Les musiciens occupent tout l’espace de la scène comme des atomes en fusion. Les lights sont somptueux, cubiques, 3D et sont en symbiose parfaite avec chaque chanson du groupe.
Retour au dernier album avec "Now That We’re Dead" et ses patterns de batterie hyper groovy metal. Il y a aussi cette mise en scène avec ces immenses cubes servant d’interlude de percussion pour les quatre musiciens. C’est le Bronx sur scène. La suite va être plus incisive avec ce titre hyper heavy à la "Damage Inc." : "Spit Out The Bone". James et sa Gibson Flying V blanche, sa cartouchière, nous propulsent des années en arrière à l’époque de son T-shirt Fuck Off et de ses baskets blanches montantes, crinière blonde au vent. Retour vers le futur thrash. "Horné" de sa guitare Explorer marron, Papa Het' arrive après la ligne de basse de Cliff Burton (paix à son âme) qui annonce "For Whom The Bell Tolls". Feu dans la foule et dans les gradins ! Headbang ! Projecteurs sur James qui introduit le titre suivant, "Halo On Fire" avec ses arpèges en son clair puis c’est la collection de riffs efficaces qui déboule avec ses lignes de chant typiques et le tandem Lars/Robert hyper efficace ! Kirk joue comme un diable.
Kirk et Trujillo, comme à chaque concert, vont rendre hommage à la ville dans laquelle ils jouent avec un titre spécifique qui a marqué la nation : ce soir, c’est "C’è Chi Dice No" de Vasco Rossi. Je ne connais pas cette chanson mais visiblement le public est plus que ravi. Robert chante le titre et le public le lui rend bien, puis le bassiste rend hommage à Cliff Burton avec "(Anesthesia) Pulling Teeth". Ce moment est émouvant avec les projections concomitantes d'images de Cliff. Reprise de la soirée avec "Blitzkrieg" du groupe de la NWOBHM du début des années 80 du même nom. METALLICA a su donner une dimension particulière à cette chanson avec notamment les lignes de guitare de Kirk !

Les Four Horsemen vont enchaîner avec un titre important de leur carrière période, « Reload », avec Marianne Faithfull (sans elle, ce soir) sur "The Memory Remains". Un grand moment encore ! Et ce n’est pas fini. Le désormais classique "Moth Into Flame" est interprété, les drones sous formes de lucioles s’échappent de la scène. L'un d'entre-eux va même se faire la malle dans le public. Les METALLICA sont en hyperfome : la triade "Sad But True", "One" et son intro old-school, son break apocalyptique et "Master Of Puppets" introduit par le premier riff de la chanson. C’est le feu à Turin. Tout le monde crie, chante, accompagne James Hetfield sur les refrains.
Le groupe quitte la scène. Le public hurle à l’unisson comme dans un stade de football italien, pour qu’il revienne ! C’est le "Cliff Burton Day" ce jour-là donc, la surprise est l’instrumental "Orion" (pas joué depuis un an). Le moment est énorme, l’interprétation est magique. Final avec les hits du « Black Album », "Nothing Else Matters" et "Enter Sandman" avec une mise en scène enchainée entre les deux titres. Il y aura un peu de pyrotechnie sous forme de feu d’artifices aussi. James, Lars, Kirk et Robert saluent leur public, distribuent des tonnes de médiators et quelques baguettes. Chacun y va de son petit speech. Des cinquantenaires en forme olympique pendant le concert. Une magnifique soirée italienne.