Souvenez-vous. 1995 : ON THORNS I LAY faisait partie des pépites helléniques nouvellement arrivées sur le marché. Avec son doom death si novateur à l'époque, il a marqué les esprits avec « Sounds Of Beautiful Experience » puis « Orama » avant de s'aventurer vers des horizons plus clairs et plus electro dans les années 2000. Après avoir laissé quelques fans de côté et de l'eau couler sous les ponts, les Grecs sont revenus il y a trois ans vers une musique plus consensuelle. Et on peut dire que le nouveau « Aegean Sorrow » marque un vrai retour d'ON THORNS I LAY à ce qui a fait leur succès il y a vingt ans.
C'est d'ailleurs un retour plus que réussi tant l'album est une réussite artistique. Les neuf titres sont autant de merveilles doom death vieille époque, pleines de mélancolie et d'une beauté sans commune mesure. De l'intro à la voix parlée à “Skotos”, morceau joué au piano pour clore un album splendide, il n'y a rien à jeter. “Aegean Sorrow”, “Erevos” et “In Emerald Eyes” s'enchaînent au rythme des guitares lourdes et distordues, de la voix growlée profondément grave et accablée de Stefanos Kintzoglou et de quelques bribes de lamentations de violon et des touches de piano éthériques. Les compos reposent sur des patterns bien définis et répétitifs qui en font des titres facilement mémorisables et prenants tout en y incluant des solos mélodiques et des envolées plus claires. Le plus heavy et rapide “Olethros Pt1” est une espèce de sursaut plus brut et agressif mais tout aussi envoûtant pour rapidement redescendre vers les profondeurs de l'âme. Sa deuxième partie, acoustique et à la voix susurrée pour une bonne moitié, est un break sensuel et tout en mesure avant de revenir à du ON THORNS I LAY pur et dur.
La pureté, on la retrouve sur “The Final Truth”, avec une voix claire et des allures de PARADISE LOST. Ce titre à lui seul vaut l'achat de l'album même s'il n'est pas représentatif du reste. Enfin, “A Sign Of Sadness”, avec un titre qui parle de lui-même, fera vibrer les plus sensibles d'entre vous. Construit un peu sur le même modèle que “Olethros Pt2”, avec de jolis arpèges à la guitare sèche, du piano et une voix douce, c'est un morceau aérien et sombre. Les quelques secondes de riffs saturés donnent du corps à l'ensemble pour mieux ancrer une langueur omniprésente.
Avec « Aegean Sorrow », on retrouve un doom death old-school dans toute sa splendeur et un ON THORNS I LAY comme si on ne l'avait pas quitté il y a vingt ans. On en veut, on en redemande tellement c'est beau. Et on espère surtout qu'ils ne s'arrêteront pas là, voire que d'autres suivront.