24 mars 2018, 12:28

MARILLION

• "Brave" [Edition Deluxe] - 3ème partie : Une luxueuse renaissance

Album : Brave [Edition Deluxe]

Deuxième réédition "Deluxe" de MARILLION après « Misplaced Childhood » sorti l'an dernier, « Brave » est aussi généreux que son prédécesseur. Jugez plutôt : présenté dans un très beau digibook de 58 pages (les amateurs de cire peuvent se reporter sur un coffret 5 vinyls), l'album est décliné sur sur deux CD, l'un contenant un nouveau remix de Steven Wilson (est-il encore besoin de le présenter ?) et l'autre le mix original de Dave Meegan.
Au programme également : l'intégralité du concert donné à La Cigale de Paris le 29 avril 1994 sur deux autres CD. On se souvient que ce concert avait été gravé pour l'éternité sur le double-CD « Made Again » paru en 1996, dans une version écourtée toutefois puisqu'il manquait neuf titres à l'appel. Présentés pour la première fois sur CD, ces derniers permettent enfin d'apprécier la totalité d'une prestation remarquable qui avait beaucoup plus à offrir que l'interprétation de l'album « Brave ». Ce qui n'était déjà pas si mal, me direz-vous, mais le seul fait de découvrir des versions live de chansons comme “No One Can” ou “Sympathy” dans une ambiance de folie vaut son pesant de cacahuètes. D'autant plus que le son, remixé par Michael Hunter, est époustouflant. Mais nous y reviendrons.

Et ce n'est pas fini. Un Blu-ray gavé de remixes de Steven Wilson permet d'apprécier « Brave » dans des versions 96/24 Stéréo, 96/24 DTS Master Audio 5.1 et 96/24 LPCM 5.1 mais aussi “The Great Escape” dans sa version "Spiral Remake" (j'en parlais dans la seconde partie de ce billet), un documentaire, « It All Began With The Bright Light - Recollections Of Brave » contenant une interview du groupe en compagnie du producteur Dave Meegan et les trois clips vidéo tirés de l'album : “The Great Escape”, “The Hollow Man” et “Alone Again In The Lap Of Luxury”.
Si les différents remixes sont à réserver aux plus équipés d'entre vous, rien que le documentaire vaut largement le terrible effort de glisser la galette dans votre lecteur (attention à la tendinite !) car en plus de proposer un très instructif entretien avec Steve Hogarth, Mark Kelly, Steve Rothery, Pete Trewavas, Ian Mosley et Dave Meegan (qui vous permettra de surcroît de réaliser que votre serviteur ne vous racontait pas que des conneries dans "La Genèse" de l'album !), il complète à merveille l'immersion dans l'expérience « Brave » par la présence de nombreux extraits studio et live datant de cette époque. Certains regretteront peut-être l'absence de sous-titres en français ou celle du film de Richard Stanley, mais qui sait si ce dernier ne fera pas l'objet d'une future réédition ?

Toujours est-il que cette édition Deluxe est à conseiller aussi bien aux néophytes qu'à ceux qui connaissent l'album dans ses moindres détails car le soin apporté à son rajeunissement (le ch'ti pépère a quand même 24 ans !) est tout bonnement ahurissant ! Le remixage effectué par Steven Wilson permet d'apprécier la clarté des guitares de Steve Rothery comme jamais auparavant (s'il y a un guitariste sous-estimé dans la sphère rock, c'est bien lui !) mais aussi de lui insuffler un punch incroyable, ce qui est notable sur la basse de Pete Trewavas. Certaines parties vocales, quasiment inaudibles sur le CD original, ont été rehaussées et on se surprend ainsi à redécouvrir des morceaux magnifiés, dont le moindre des mérites n'est pas de faire (re)découvrir la richesse du timbre d'Hogarth (au hasard, comparez “Goodbye To All That” à sa version d'origine et vous comprendrez !). Le mix original de Dave Meegan n'est peut-être pas d'un intérêt extraordinaire, mais le concert de La Cigale fait vite oublier ce - mince - écueil tant MARILLION y fait preuve d'une maîtrise mais aussi d'une joie de jouer évidentes. Il n'est pas exagéré de dire que la communion avec son public parisien y est totale et les spectateurs, concentrés lors des passages les plus calmes, ne se font pas prier pour chanter de nombreux couplets et refrains. Un live magnifique dont le son n'a aucune commune mesure avec celui de « Made Again ». 

Bref, voilà un superbe objet qui arrive à point nommé pour démontrer que le CD reste bien le meilleur support pour écouter de la musique en 2018, n'en déplaise aux amateurs de streaming sur téléphones portables à 400 euros ! Vivement le prochain ! « Clutching At Straws », peut-être ?

Part 1 : La Genèse
Part 2 : Chronique d'un Classique Annoncé

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KillMunster est né avec le metal dans le sang. La légende raconte que quand Deep Purple s'est mis à rechercher un remplaçant à Ian Gillan, le groupe, impressionné par son premier cri, faillit l'embaucher. Avant finalement de se reporter sur David Coverdale, un poil plus expérimenté. Par la suite, il peaufina son éducation grâce à ses Brothers of Metal et, entre deux visionnages d'épisodes de la série "Goldorak", un héros très "métal" lui aussi, il s’époumona sur Motörhead, Lynyrd Skynyrd, Black Sabbath et de nombreux autres ténors des magiques années 70. Pour lui, les années 80 passèrent à la vitesse de l'éclair, et plus précisément de celui ornant la pochette d'un célèbre album de Metallica (une pierre angulaire du rock dur à ses yeux) avant d'arriver dans les années 90 et d'offrir ses esgourdes à de drôles de chevelus arrivant tout droit de Seattle. Nous voilà maintenant en 2016 (oui, le temps passe vite !), KillMunster, désormais heureux membre de Hard Force, livre ses impressions sur le plus grand portail metal de l'Hexagone. Aboutissement logique d'une passion longuement cultivée...
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