13 avril 2018, 23:19

TRIVIUM + POWER TRIP + VENOM PRISON

@ Paris (Le Bataclan)

Ayant placé « The Sin And The Sentence » en tête de mes albums préférés pour l’année 2017, je n’aurais manqué pour rien au monde la venue de TRIVUM dans la capitale, et ce malgré la date (un vendredi 13 : gloups !) et la salle choisie (Le Bataclan : re-gloups !!). Mais mes craintes se révéleront totalement infondées tant la soirée sera magique, baignée par une douceur toute printanière, une bonne humeur contagieuse… et la sueur d’une fosse en furie. Les files d’attente sont déjà longues lorsque j'arrive sur les lieux, après l’inévitable parcours du combattant pour traverser Paris, mais les portes ouvrent à l’heure. Après une fouille minutieuse – et rassurante – les fans peuvent accéder à la salle.

Devant un parterre encore clairsemé, les membres de VENOM PRISON, emmenés par leur chanteuse Larissa, nous balancent dans les esgourdes leur death/thrash fort bruyant, qui n’est pas sans rappeler NERVOSA, voix féminine oblige. Pas le genre de musique qui me fait vibrer mais il faut leur reconnaître une énergie certaine qui n'a pas déplu au public présent. Les trublions de POWER TRIP ont droit quant à eux à une salle bien plus remplie et à un public tout acquis à leur thrash/crossover absolument génial. Leur prestation est acclamée de bout en bout. Il faut bien avouer que leur présence scénique est indéniable, leur chanteur est un pois sauteur débordant de vitalité et leur compos sont justes parfaites. A découvrir de toute urgence pour celles et ceux qui ne les connaîtraient pas encore !

Puis vient enfin le moment tant attendu, dans un Bataclan complet, où retentissent les premières notes de "Run To The Hills" de la célèbre Vierge De Fer, IRON MAIDEN, chanson qui sert d’intro aux concerts de TRIVIUM et reprise en chœur par une foule surexcitée. Matt Heafy et sa bande entrent sur scène pour nous envoyer en pleine face "The Sin And The Sentence" qui ouvre également l’album du même nom. La soirée promet d’être sublime avec un tel démarrage en trombe. Mais c'était sans compter sur le problème technique survenu sur la basse de Paolo Gregoletto, apparemment un problème de branchement après le concert de POWER TRIP, qui nous privera du musicien pendant les trois morceaux suivants, à savoir "Throes Of Perdition", "Betrayer" et "Ascendancy". Etranges comme versions, car on a cette nette sensation qu’il manque quand même un truc. Le problème sera réglé au cours de la suivante, "Sever The Hand". Matt Heafy, Corey Beaulieu et Alex Bent sont enfin rejoints par leur malchanceux comparse qui décuple d’énergie. Car « the show must go on », comme nous confie le leader.

Et il faut avouer que ce couac n’entame en rien la fureur du public grâce à l’énergie et au professionnalisme dispensés par le groupe. Matt Heafy prend soin de son public pendant tout le concert, encourageant les circle-pits et le crowd-surfing tout en veillant sur la sécurité des fans. On le sent très proche, amical, bienveillant et heureux d’être sur scène. Il ne cessera de nous remercier et de nous motiver à devenir le meilleur public de la tournée, et de ce fait à prendre la tête du classement devant les Allemands et les Polonais. "Inception Of The End" suit avec un groupe au complet et un bassiste qui rattrape le temps perdu avec sa présence bondissante et son jeu subtil. "Until The World Goes Cold" met le feu aux poudres et si tant est qu’il y ait encore eu des personnes statiques dans la salle, ce ne sera plus le cas après ce titre repris en chœur. Quel dommage de n’avoir pas eu d’autres extraits de l’excellent et mésestimé « Silence In The Snow » d’ailleurs. En effet, la set-list se concentrera majoritairement sur le superbe dernier album – quoi de plus normal effectivement ? –  et le magistral « In Waves ».

"Becoming The Dragon", "Thrown Into The Fire", le trop rare "Strife", "Caustic Are The Ties That Bind" ne laissent aucun moment de répit aux heureux fans dégoulinants de sueur. Les chansons s’enchaînent et le paroxysme de la joie et de l’excitation est atteint lorsque Matt présente "The Heart From Your Hate", dorénavant l’une des préférées du public qui s’époumone et se met à sauter encore plus. Le chanteur avouera même que nous avons été « amazing » (formidables), et que nous sommes arrivés par conséquent en tête du classement. En annonçant "Beyond Oblivion" comme le dernier morceau de la soirée, je ne peux m’empêcher de penser que ce concert est passé bien trop vite.



Cependant, TRIVIUM revient sur scène très rapidement pour un rappel composé des trois derniers titres et non des moindres : "Shattering The Skies Above", "Pull Harder On The Strings Of Your Martyr" tiré du cultissime « Ascendancy », le second album du groupe vénéré par les fans de la première heure (et les autres aussi !), pour finir par la vague de fond qui lamine tout sur son passage, l’incontournable "In Waves" qui voit les fans jeter leurs dernière réserve d’énergie dans un circle-pit d’anthologie.
Dans l’ensemble, le son a été de bonne qualité, mis à part le problème de basse en début de concert. Quel dommage cependant de ne pas pouvoir apprécier les parties de voix claire de Matt Heafy à leur juste valeur, ayant été un peu noyées par les guitares très présentes. Alex Bent à la batterie a prouvé qu’il méritait sa place et on lui souhaite de rester bien vissé sur son siège. Il est un atout pour le groupe, sans aucun doute.

C’est bien connu, les absents ont toujours tort et j’aurais longtemps regretté de n’être pas présente pour assister à la méga-claque que nous a balancée TRIVIUM ce soir. Quelle gentillesse, quelle bienveillance et quelle présence ! Il est bien difficile de trouver le moindre défaut à ce groupe qui se donne entièrement et sans fard à son public, qui croit en ce qu’il fait depuis des années, malgré les hauts et les bas et qui a été longtemps et trop souvent décrié. Justice lui est finalement rendue lors de cette tournée quasiment sold-out sur toutes les dates, le public se déplaçant en masse pour venir les acclamer. Si TRIVIUM repasse vers chez vous dans quelque temps, ne vous posez pas la question : foncez !

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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