20 juillet 2018, 18:02

LABELS ET LES BETES

• "Le côté obscur de la force métallique - Episode 12"


La belle saison est arrivée et avec elle de beaux et riches albums. Clément, Crapulax et Aude sont là pour vous montrer que le soleil est là oui mais voilé d'un brouillard funeste et que les tubes de l'été se dansent au milieu de morts-vivants et de crânes de sorcières. Bref, bienvenus pour un été torride ! Alors avant de partir en vacances, on n'oublie pas ses playlists Labels et les Bêtes pour se détendre .


FUNERAL MIST : « Hekatomb » (Norma Evangelium Diaboli)

Quand Arioch (aka Mortuus) s'ennuie dans MARDUK, il nous gratifie d'un album de son projet parallèle, FUNERAL MIST. Et on regrette qu'il ne le fasse pas plus souvent, « Hekatomb » étant seulement le 3e album en 23 ans de carrière. En tous cas, on peut dire qu'il y a mis de l'énergie car les 8 titres de true black metal de cet album sont une véritable bombe.

Le superbe "Cockatrice" aux ambiances burzumesques ou le plus typique "Hosanna" aussi diabolique qu'agressif sont des titres d'une rare puissance. « Hekatomb », ce n'est pas simplement des blasts de batterie incessants, des riffs de guitares saturés parfois dissonants ou la voix hurlée d'Arioch, c'est aussi des breaks légitimes qui marquent une ambiance sordide et décadente.

Que ce soit des synthés atmosphériques, des sons de glas ou des cris désespérés d'enfants, chaque effet est mûrement réfléchi et confère aux chansons un fond plus sombre encore. Même "Pallor Mortis", dernier titre de l'album, plus atmosphérique bien que tout aussi violent révèle toute l'inspiration morbide de FUNERAL MIST.
A (ne pas) mettre entre toutes les oreilles.
(Aude)



VEILED : « Black Celestial Orbs » (Iron Bonehead Productions)

Ce premier album de ce tout jeune groupe est une de ces découvertes qu'on ne regrette pas de faire au gré des passages sur les différentes plate formes musicales.

Évoluant dans un black metal pur, brut mais ultra atmosphérique, VEILED est un groupe au potentiel impressionnant. « Black Celestial Orbs » affiche 6 titres et n'excède pas 40 minutes d'écoute mais quelle intensité !
De "Luminous" aux allures de DIMMU BORGIR époque « For All Tid » au break planant de "Enshrouded", leur black metal mêle ambiance hypnotisante et riffs dévastateurs.
Les vocaux hurlés viennent s'ajouter avec parcimonie aux plages musicales ce qui rend l'univers encore plus sombre. Car le pilier du groupe est sa musique et non ses paroles. Même l'acoustique "Black Celestial Orbs II" vient clôturer l'album sur une touche d'âpre douceur glaciale.

Il existe de nombreux groupes dans ce style mais peu arrivent à égaler VEILED et depuis la découverte d'AUðN l'an passé, je n'avais pas ressenti une telle maîtrise dans le black metal atmosphérique underground. Alors, convaincu ?
(Aude)



WITCHSKULL :  « Coven’s Will » (Rise Above Records)

Formé à Canberra en Australie où visiblement on ne fabrique pas forcément que des doubles d’AC/DC en série, le trio a choisi lui de s’enfoncer dans les marais nauséabonds infestés de moustiques d’un rock très seventies teinté de gros doom poisseux et porté par une voix maladive identifiable entre mille.

En 2015, le groupe exhumait sans réel espoir de succès commercial leur premier album « The Vast Electric Dark » de cette fange lourde, sinistre et mortelle qui ne pouvait de fait plaire à personne de sain d’esprit. Leur look de vieux bouseux trisomiques, fruits de mariages consanguins étalés sur plusieurs générations n’aidant pas forcément non plus à se constituer des montagnes de fans...

3 ans plus tard, l’infâme créature du marais est de retour en ville avec « Coven’s Will » pour semer mort et désolation ! Il suffit d’écouter le magistral « Raven » ou le cyclopéen « Spyres » pour s’en convaincre : à l’évidence WITCHSKULL possède quelque chose que les autres n’ont pas.
Un sens plus rock que la moyenne, sans doute… Peut-être un clone dégénéré d’AC/DC finalement !
(Crapulax)
 


GRUESOME : « Twisted Prayers » (Relapse Records)

Il est quelque part réconfortant de constater que l’esprit du défunt leader de DEATH Chuck Shuldiner trouve encore aujourd’hui écho dans nombre de groupes actuels.

Regardez par exemple chez GRUESOME formé par d’anciens membres de REPULSION, POSSESSED et autres MALEVOLENT CREATION (dont le chanteur originel Brett Hoffmann vient récemment de nous quitter des suites d’une longue maladie) : il s’agit presque pour les Américains d’une religion tant les analogies avec DEATH sont nombreuses, tant au niveau du son des guitares très caractéristique que dans la façon d’amorcer les breaks ("A Waste Of Life").
Même la pochette est signée Ed Repka, le graphiste des fameux « Scream Bloody Gore », « Leprosy » et « Spiritual Healing » ! C’est dire...

Il ne faudrait pourtant pas céder à la facilité et en déduire que GRUESOME n’est qu’un vil copieur. Non, c’est un apôtre qui répand la bonne parole du death metal avec un respect indiscutable, doté qui plus est d’un certain sens inné de la recomposition.
(Crapulax)



NECRODANCER : « Void » (Throatruiner Records/Lost Pilgrims Records)

L'alliance franco-belge de NECRODANCER est à l’image de sa musique, sorte de crusto-punk débridé, qu’elle aime virile, sombre et dissonante : parfaitement infréquentable ! Tordu donc mais pas obtu pour autant, ce premier album d'ex-membres de VERDUN et DAGGERS ici gonflés à bloc passe à peine la barre fatidique des vingt-cinq minutes… mais il en donne pour son argent à ceux et celles en quête de chaos et de crasse.

Rancœur et rage transpirent par tous les pores. Tendez l'oreille : ça suinte, ça craque sous les boursouflures, le vocaliste hurle à s’en décrocher le larynx, la section rythmique a des relents de supporters avinés réclamant justice ("y'avait pénooooo!") et le batteur martyrise ses pauvres peaux tel le tanneur excité par l'odeur du cuir. Le tout sonne comme une improbable rencontre entre le black-punk urgent de ses copains norvégiens et le hardcore déglingué dont raffolent ses compatriotes.

Produit de main de maître via une collaboration franco-américaine au top, Amaury Sauvé pour l’enregistrement (BIRDS IN ROW, COMITY, AS WE DRAW…) et Brad Boatright au mastering (INTEGRITY, NAILS, JUCIFER…), NECRODANCER frappe fort et dur sur « Void ».
Du "grunge funéraire", selon ses membres, qui va retourner une fois de plus ce pauvre Kurt dans sa tombe...
(Clément)



IN PURULENCE : « Putrid Valley » (Great Dane Records)

IN PURULENCE, malgré son patronyme qui pourrait laisser présager d'un accro au grindcore baveux, raffole de ce death épico-grassouillet lorgnant sur les mélodies d'un HYPOCRISY gavé aux amphets ou le groove massif d'un BOLT THROWER en grande forme. Et le club des cinq de Béthune a mis tous les atouts dans sa besace pour mener à bien sa mission de destruction massive à commencer par une production généreuse signé du duo belge Dufour/Beyens. Celui-là même qui, à l'instar d'un redoutable combo sandwich boulettes-saindoux sauce samouraï, sait de quoi il parle quand il s'agit de claquer une production grasse et odorante.

Et cela saute aux esgourdes dès les premières secondes de ce "No Retreat" d'ouverture qui donne faim, très faim. On y déguste de bonnes grosses mélodies à l'ancienne et de grosses accélérations qui en collent plein la cravate. Un joli pétale de kebab s'échouant sur une motte de beurre... miam ! Et tout cela dure pendant près de trente-cinq minutes sans compromis : voilà qui va régaler les amateurs d'un son guerrier, groovy et grave. "And here I die... satisfied !"
(Clément)


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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