MÖHRKVLTH est un groupe rare, précieux qui présente un black metal froid et profond. Les formations de cette puissance et de cette intelligence sont loin d'être légions et on peut donc être fiers qu'ils soient de l'hexagone.
Le jeune groupe de bretons a habilement fait ses preuves en festival avant de sortir, enfin, ce premier album engagé sur le chemin du Sacré païen. Et c'est tout le pagus breton qui est magnifié mais aussi la culture tibétaine ainsi que l'Histoire des peuples et de leurs ancêtres. Entre hymne au soleil et culte de la mort, les 7 titres sont autant de petits rituels magiques et hautement spirituels. Car MÖHRKVLTH, ce n'est pas seulement un black metal old-school sombre et épique, c'est aussi un réel travail d'écriture tant parolier que musical.
Chacun des titres a été travaillé pour ne rien laisser au hasard, ou seulement celui de la synchronicité. Que ce soit sur le très ritualisé et païen "C'hwezh Ar Gwad" à l'intro chantée par les voix masculines ou sur le très black metal et torturé "A-dreñv Brumenn An Istor", il règne une véritable symbiose entre mélodies et thèmes abordés. Question ambiance, ceux d'entre vous qui aiment le black metal norvégien des années 90 seront forcément happés par cet album. On pourrait citer en référence KAMPFAR, proche musicalement et thématiquement. C'est ce qui pourrait être la meilleure comparaison avec pour illustration le titre "Disheol". Avec son intro acoustique pleine de mélancolie puis l'entrée de guitares saturées parfois suraiguës et mélodiques, le chant torturé et hurlant, les fûts de batterie martelés et les parties plus pagan en chant clair, c'est un véritable joyau de black metal que nous tenons là.
Il n'y a pas assez de qualificatifs pour décrire la qualité et la précision de « A-dreñv Ar Vrumenn ». Tous les fans de black metal peuvent se procurer ce premier album de MÖHRKVLTH sans aucune hésitation. Et bien sûr, assister à un de leurs rituels scéniques pour se sentir encore plus ancré dans l'atmosphère païenne puissante de leur musique.