24 juillet 2018, 8:32

LES CAHIERS DE L'ÉTÉ #3

• Le Grunge

Blogger : Clément
par Clément

La dernière décennie du vingtième siècle a apporté son lot de bouleversements dans le petit monde du hard... et il en est un qui a laissé des traces, tant sur le fond que sur la forme. Gros riffs qui empruntent tant au punk qu'au heavy, chant braillé et textes empreints de pessimisme : bienvenue dans l'univers du grunge ! Un univers où les vestes à patches laissent la place aux chemises à carreaux et où l'on troque son spandex contre un jeans délavé avec de belles déchirures au niveau du genou. N'attendez pas une minute de plus et embarquez pour cette destination phare des années 90 avec Seattle pour capitale : tous à vos enceintes avec HEAVY1 à fond les ballons pour réviser vos classiques, non mais !


LES PLAGES DU CLEM' :



SOUNDGARDEN : « Badmotorfinger »
Le quatuor de Seattle incarne plus que quiconque ce son si typique, massif, puissant, empreint de mélodies teigneuses. Et le public ne s’y trompe pas puisqu’il célèbre cet album comme il se doit en lui réservant un accueil triomphal, même si celui-ci se voit éclipsé par le « Nevermind » de qui vous savez sorti quelques semaines plus tôt. Aucune faute de goût n’est à signaler sur ce « Badmotorfinger » pas si évident pourtant à appréhender aux premières écoutes…

TAD : « Inhaler »
Sorti en 1993, vraisemblablement au paroxysme de la popularité du mouvement, cet album dévoile la face sombre du style. Section rythmique d’une violence rare et vocalises haineuses éructées par la montagne Tad Doyle y croisent le fer avec des moments plus intimistes et des mélodies prenant aux tripes. Le tout laisserait presque échapper une mélancolie quasi palpable. Oui, derrière ce bruit apparent, le calme n’est finalement jamais très loin.

MELVINS : « Honky »
Est-ce que le grunge existe encore en 1997 ? L’année de séparation de SOUNDGARDEN... à moins qu’il ne se soit éteint trois ans plus tôt avec le suicide de Kurt Cobain ? Peu importe pour les MELVINS qui, avec « Honky », proposent un disque grunge dans le son et l’attitude qui n'hésite pas à s'aventurer sur les terres du prog et de la noise… allant même jusqu’à inclure des sonorités indus. La rupture avec un grand “R” !


LES PLAGES DE L'AUDE :



SOUNDGARDEN : «  Superunknown »
Evidemment, ce n'est pas très original mais SOUNDGARDEN est le troisième groupe de Seattle référence pour le style. Moins brut que NIRVANA et plus heavy que PEARL JAM, SOUNDGARDEN est le digne représentant d'un grunge peut-être plus mainstream, plus rock mais tout aussi puissant. Le très regretté Chris Cornell en a fait un challenger de taille pour les deux autres précédemment cités et même si le titre de l'album « Superunknown » est dû à une erreur de lecture, l'album est loin d'en être une.

PEARL JAM : « Ten »
Premier album incontournable des Américains avec à la fois ce son rauque et l'énergie du grunge mais aussi des mélodies inégalables. La voix envoûtante d'Eddie Vedder sur des titres comme "Black" ou "Release" est un véritable enchantement. « Ten » est un album engagé et personnel, déjà plein de maturité. Après quelques dissensions avec NIRVANA et notamment Kurt Cobain, les deux groupes finiront par s'entendre pour donner le meilleur de la scène de Seattle.

NIRVANA : « Nevermind »
Difficile de faire un top 3 du grunge sans parler de ce monument, controversé à l'époque mais qui traverse les âges sans se démoder. Après la déferlante "Smells Like Teen Spirit", il y aura de nombreux autres singles issu de « Nevermind » et le premier accord de "Come As You Are" deviendra la référence pour tout débutant metalleux à la guitare. Hormis le côté torturé de son charismatique leader Kurt Cobain, on retient de NIRVANA une icône du grunge et les pionniers du genre, à grande échelle. Les jeans troués reviennent d'ailleurs à la mode...


LES PLAGES DU CRAPULAX :



MAD SEASON : « Above »
Ce groupe maudit par définition aura perdu deux de ses trois chanteurs emblématiques : Layne Stanley (ALICE IN CHAINS) et Chris Cornell (SOUNDGARDEN). Seul reste encore en lice Mark Lanegan (QUEEN OF THE STONE AGE, SCREAMING TREES) qui avait à ses débuts en 1989 formé un groupe avec… Kurt Cobain (THE JURY). Comme quoi...

THE POSIES : « Frosting On The Beater » 
La formation de Bellingham dans l’état de Washington a largement bénéficié de l’engouement pour le grunge à ses débuts, notamment grâce au single "Dream All Day". Pas de chance : le temps que son second opus sorte dans les bacs, la mode était déjà passée...

Eddie Vedder : « Ukulele Songs »
Le leader de PEARL JAM manie cette mini-guitare en bois à la perfection ! Pour un peu, on en oublierait ce typique son de m… tant sa voix incroyable prend le dessus. Plus qu’un album : un moment de quiétude absolu avec un grand monsieur du grunge. Et de la musique américaine tout court.


LES PLAGES DU KILLMUNSTER :



SCREAMING TREES : « Uncle Anesthesia »
Les maudits du grunge. Ce groupe aurait pu être énorme, il fut simplement culte. Ce n'est pourtant pas le talent qui manquait à ces quatre gaillards d'Ellensburg, dans l'état de Washington, qui mêlaient folk rock et hard à la sauce 70's comme aucun autre de leurs concurrents. La faute aux drogues et à l'alcool qui auront marqué la carrière du groupe du sceau de l'instabilité, jusque dans les relations, pour le moins houleuses, entre les musiciens. Quel gâchis !

TEMPLE OF THE DOG : « Temple Of The Dog »
On ne va pas vous la refaire. Si le nom "Temple Of The Dog" ne vous dit rien, c'est certainement que vos goûts musicaux vous prédisposent plus aux guinchettes qu'au Hellfest. Annonciateur des futurs hits de PEARL JAM, l'unique production du groupe a servi d'exutoire à des musiciens qui avaient perdu un ami cher, Andrew Wood. Un hommage d'une intensité émotionnelle telle qu'il est difficile d'admettre que TEMPLE OF THE DOG ne fut qu'un projet éphémère. Magique !

PEARL JAM : « No Code » 
Je vous vois venir. « Ouais, KillMunster, il a pris "No Code" pasque "Ten", il était déjà pris ! Ouah, l'gros naze ! » Eh bien, le plus sincèrement du monde, ma réponse est : « Non ! » Certes, ce n'est pas l'album le plus évident de la discographie de PJ, mais il a toujours fait partie de mes préférés. Les p'*** gars de Seattle y cassaient effectivement tous les codes en tournant le dos au hard et en empruntant des chemins folk rock devant beaucoup à Neil Young.

 

LES PLAGES DE LA LAURENCE :



ALICE IN CHAINS : « Dirt »
Un chef-d’œuvre. ALICE IN CHAINS est de ces groupes immédiatement identifiables – principalement ici grâce aux superbes doubles voix assurées par feu Layne Staley et Jerry Cantrell, guitariste incisif et inspiré. Plombé et plombant, ce deuxième CD, sur lequel plane la dépendance à la drogue du chanteur qui lui sera fatale en 2002, n’est considéré comme appartenant à la mouvance grunge que parce que le quartet est originaire de Seattle. Magistral.

SOUNDGARDEN : « Badmotorfinger »
Sorte de croisement entre BLACK SABBATH pour ses riffs pachydermiques et LED ZEPPELIN pour son côté lyrique, SOUNDGARDEN réussit pourtant l’exploit d’avoir à la fois assimilé et modernisé ce qui aurait pu n’être que de bien encombrantes influences. Un coup de maître que ce troisième album, porté par la voix époustouflante du regretté Chris Cornell, qui n’aura eu pour seul défaut que d’être partiellement éclipsé par la vague de fond NIRVANA et son « Nevermind », sorti le même jour…

MOTHER LOVE BONE : « Apple »
Promu groupe culte en raison de l’overdose fatale du flamboyant chanteur Andrew Wood peu de temps avant la sortie de son unique album, MOTHER LOVE BONE est en partie “responsable” de la naissance du grunge. Rock’n’roll dans l’esprit d’un GUNS N’ ROSES, grungy pour son côté sombre et psyché dans le jeu de Stone Gossard (futur PEARL JAM), « Apple » demeure, 28 ans après sa sortie, un grand album teinté de mélancolie. C’est en hommage à Wood que Chris Cornell, son ami et colocataire, formera TEMPLE OF THE DOG…

Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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