24 novembre 2018, 15:12

IN THE WOODS...

• Interview Anders Kobro

IN THE WOODS... faisait office d'outsider de talent dans le milieu black metal des années 90’s. Ils ont réussi à marquer les esprits sans jamais pouvoir se démarquer vraiment d’une scène sulfureuse qui prenait la place dans les media et dans les esprits. Après plus de 15 années de stand-by, le groupe est revenu en 2016 pour montrer ce dont il était (encore) capable. Avec la sortie du très riche et varié « Cease The Day »​, les Norvégiens nous prouvent à nouveau que le Grand Nord est source d’une inspiration débordante. C’est avec une calme solennité qu’Anders Kobro a bien voulu répondre à nos questions.


Votre nouvel album « Cease The Day » vient de sortir. Il est très mélodique mais aussi extrême sur certains points. Peux-tu nous dire comment vous arrivez à trouver le bon compromis entre son brut et ambiances variées ?
« Cease the Day » est une combinaison de toutes les musiques que nous aimons en tant que fans. On essaye de les mélanger en gardant le son originel qui a fait d’IN THE WOODS un des groupes marquant du début des années 90’s. Nous (Anders, James Fogarty et Bernt Sørensen), avons passé de nombreuses années à écrire et enregistrer différents styles de musique au gré de différents projets. Cela nous a permis de devenir des compositeurs aguerris. Nous venons tous de la scène metal extrême mais nous aimons aussi ajouter des trucs comme du prog/ psych des années 70 ou du metal traditionnel des années 80.

Il est de plus en plus difficile de définir IN THE WOODS car votre musique est devenue originale et unique au fur et à mesure des années. Est-il important pour vous de sortir des sentiers battus ?
La seule chose importante pour nous est de créer une musique que nous aimerions nous-même écouter. Si les autres aiment ce que nous faisons, alors c’est super ! Mais ce n’est pas la raison pour laquelle nous enregistrons des albums. On a joué sur des festivals de doom, de black, de death, de folk metal et c’est vraiment cool. Cela montre que nous avons un public très large.

Malgré tout, ce qui caractérise IN THE WOODS est une voix chaude et des vocaux hurlés sur une musique sombre et progressive. Cela crée une atmosphère très intimiste qui capte l’esprit. Cette définition est-elle appropriée ?
Le modèle de son pour IN THE WOODS a été mis en place sur le tout premier album. Même si notre musique aujourd’hui ne sonne plus exactement comme à l’époque, nous avons encore la même dynamique. Avec « Cease The Day », on est vraiment très contents de pouvoir intégrer les racines plus extrêmes du groupe, ce qui manquait sur les albums « Omnio » ou « Strange In Stereo ». Certaines personnes aiment cela, d’autres non. Mais comme je te le disais avant, nous créons la musique pour nous. Si vous aimez, bienvenue dans notre univers.

Peux-tu nous en dire plus à propos du titre de l’album : « Cease The Day » et du jeu de mot avec "seize the day"  (Carpe Diem) ?
Cet album tourne beaucoup autour de l’époque après le précédent « Pure ».  En tant que groupe, nous avons traversé une période sombre, assez tumultueuse. S’en est suivi le départ des jumeaux Botteri à cause de problèmes récurrents qui ont gangrené le groupe pendant les années 90’s Cela a bien sûr été assez traumatisant pour tout le monde ais nous avions mis beaucoup d’efforts dans l’élaboration de « Pure » et dans la reprise des concerts donc on ne voulait pas arrêter IN THE WOODS. Nous avons continué et les jumeaux ont monté un nouveau projet pour lequel James assurera la partie vocale.

Quels sont les sujets qui vous ont donc le plus inspiré pendant l’écriture de l’album ?
Il y eu beaucoup de situations et d’émotions qui ont été véhiculées pendant l’écriture de « Cease The Day » : l’abus de drogue, l’agoraphobie, les voyages, la perte, la reconstruction...tout cela est retranscrit dans des chansons comme "Substance Vortex", "Respect My Solitude", "Transcending Yesterdays"...



Comment écrivez-vous votre musique ? Est-ce un travail en émulation ou chacun a-t-il son propre rôle ?
Les riffs de guitare sont écrits aussi bien par James que par Bernt. Cependant, James a fait le choix de ne pas enregistrer les parties de guitares car il ne voulait pas que cela ressemble trop à ses autres projets. Du coup, Bernt a enregistré la guitare rythmique après une visite chez James à Brighton en Angleterre et ce dernier a ajouté ses mélodies lead et les parties de basse. Les claviers ont été ajoutés par James pour mettre en valeur la mélodie inhérente aux guitares (ce qui se perd souvent dans la musique heavy).

« Cease The Day » a été mixé et enregistré au Studio Henosis en France. Comment avez-vous fait ce choix ?
James travaille avec Frédéric Gervais depuis quelques années déjà (pour le mixage et le mastering de EWIGKEIT et OLD FOREST) et comme James s’occupe de la mise en place de toutes les parties des chansons, il semblait évident de faire appel à quelqu’un avec qui il travaille bien. Frédéric a été un choix facile et nous sommes vraiment contents de son travail.

j'aimerais que tu nous parles de la pochette de l’album...
James a eu l’idée de la faune sauvage de "vieilles" forêts s’aventurant au milieu du monde industriel lugubre moderne. Cela peut symboliser l’ajout de nos vieilles racines extrêmes et l’environnement moderne peut être l’image de la majorité de la scène metal extrême actuelle, qui est décrépie et usée. Cependant, il n’y a peut-être pas du tout ce sens là et c’est peut-être juste une image cool ! C’est à vous de voir le sens que vous y mettez !

Il y a neuf chansons sur cet album. Quelle est ta préférée et pourquoi ? Est-ce "Empty Streets", premier single extrait de l’album ? J’ai pour ma part un penchant pour "Strike Up..." que je trouve très profond...
Nos trois chansons préférées sont les trois premières. Elles nous sont très personnelles chacune dans leur style et nous sommes d’ailleurs en train de travailler à la mise en place de ces titres dans la set-list de nos concerts. Les paroles sont pleines d’émotions mais elles sont aussi délibérément ambiguës. Cela permet à nos auditeurs d’y apporter leur propre contribution par leurs pensées et leur créativité. La musique d’IN THE WOODS a tendance à attirer les esprits créatifs, alors estimez-vous talentueux !

Y’a-t-il des concerts prévus pour 2019 ?
Nous avons hâte de jouer nos titres en live mais nous attendons toujours des confirmations de concerts. Nous ne courons pas après l’argent mais voyager hors de Norvège est cher alors jouer dans des petits clubs n’est juste pas réalisable. Heureusement, nous allons bientôt avoir des nouvelles de quelques festivals.

Je te laisse terminer avec tes propres mots pour nos lecteurs...
Merci beaucoup pour votre soutien, on apprécie vraiment ! N’hésitez pas à aller écouter une piste ou deux de « Cease The Day » en ligne, ce qui "devrait" se traduire par un achat de l’album (si vous êtes talentueux !).


Blogger : Aude Paquot
Au sujet de l'auteur
Aude Paquot
Aude Paquot est une fervente adepte du metal depuis le début des années 90, lorsqu'elle était encore... très jeune. Tout a commencé avec BON JOVI, SKID ROW, PEARL JAM ou encore DEF LEPPARD, groupes largement plébiscités par ses amis de l'époque. La découverte s'est rapidement faite passion et ses goûts se sont diversifiés grâce à la presse écrite et déjà HARD FORCE, magazine auquel elle s'abonne afin de ne manquer aucune nouvelle fraîche. SLAYER, METALLICA, GUNS 'N' ROSES, SEPULTURA deviendront alors sa bande son quotidienne, à demeure dans le walkman et imprimés sur le sac d'école. Les concerts s'enchaînent puis les festivals, ses goûts évoluent et c'est sur le metal plus extrême, que se porte son dévolu vers les années 2000 pendant lesquelles elle décide de publier son propre fanzine devenu ensuite The Summoning Webzine. Intégrée à l'équipe d'HARD FORCE en 2017, elle continue donc de soutenir avec plaisir, force et fierté la scène metal en tout genre.
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