19 novembre 2018, 16:25

LABELS ET LES BETES

• "Le côté obscur de la force métallique - Episode 16"

Blogger : Crapulax
par Crapulax


Quelqu’un a dit un jour : « Si le cinéma est dangereux ? Bien sûr que oui : principalement en raison des risques de projection de navets ! ».

Après avoir vu le dernier Star Wars qu’il n’a pas eu la Force (un comble !) de regarder jusqu’au bout, ce vieux rebelle de Crapulax a décidé de ne plus se rendre au cinéma en solo vu qu’à chaque film ça... Empire. Clément de son côté a souhaité fêter Halloween avec Michael Myers mais son cœur n’y était plus… Ses bras non plus d’ailleurs (on recherche encore activement sa tête et ses jambes). Quant à la pauvre Aude, elle est restée de glace devant "La Reine des Neiges" et ce n’est pas en compagnie du Yéti qu’elle aura la chair de poule (comprenne qui pourra)...

Si nos 3 trublions du metal n’ont pas de chance avec le 7ème art, ils en ont beaucoup plus quand il s’agit de farfouiller partout dans les entrailles du net à la recherche de joyeusetés musicales qui auraient échappé à l’ouïe du commun des mortels !!!

 

FINAL BREATH : « Of Death And Sin » (Metalville Records)

Ce n’est pas avec la qualité esthétique de leur pochette d’album que la formation allemande s’est faite une renommée, guère plus avec leur logo ridicule, à peine plus par la qualité de leurs compositions qu’ils se sont faits remarquer. Après une brève carrière discographique de 2000 à 2004, FINAL BREATH jette l’éponge dans une indifférence quasi générale.

Et là, 14 ans plus tard, c’est LE come-back !!!

Un retour aux affaires inespéré avec une pochette dans les mêmes tons que celle de « War Eternal » d’ARCH ENEMY qui annonce derechef la couleur : ça va saigner dans les oreilles !!! Premier bon point donc : visuellement, ça cause un peu plus, à l’opposé de leur premier LP « Flesh Burnt Crucifixes » produit par Andy Classen d’HOLY MOSES, un summum du ressemblage à rien !

Mais le meilleur reste leur thrash bouillonnant avec des vrais bouts granuleux de vocaux death dedans qui donne tout de suite envie de reprendre à zéro leur discographie pour vérifier si c’était déjà pas super fun avant. Et de constater qu’effectivement c’était bien le cas !
La fête à la mandale a lieu en Allemagne cette année. Qu’on se le dise !
(Crapulax)



THE ALGORITHM : « Compiler Optimization Techniques » (Autoproduction)

Dans la série « Arrête de growler, je ne m’entend plus hurler », voici un projet atypique d’un guitariste/programmeur français résidant en Allemagne qui a totalement intégré la musique électronique à son djent… à moins que ça ne soit l’inverse !
En résultent des compositions instrumentales à la frontière de ces deux mondes, complexes et splendides, qui peuvent être à la fois ultra puissantes puis basculer l’instant d’après dans des atmosphères futuristes planantes.

C’est comme un saut dans l’univers digital de Tron 2 avec la superbe bande son confiée à l’époque à DAFT PUNK qui serait remixée par MINISTRY, comme une course du jeu vidéo WipEout  mise en musique par un NINE INCH NAILS sous stéroïde.
Ça part très loin dans le délire, genre BUBBLE version metal ("Binary Space") avec des boucles souvent très 80’s ("Sentinel Mode").
Cela rend THE ALGORITHM imprévisible, intemporel et unique en son genre. Génial même, pour peu que l’on ne soit pas réfractaire aux beats techno.
Un vrai dépaysement à ne pas mettre entre toutes les oreilles.
(Crapulax)
 


IN THE WOODS... : « Cease The Day »  (Debemur Morti Productions)

Les Norvégiens IN THE WOODS... faisaient partie de ces outsiders des années 90 qui présentaient déjà un black metal avant-gardiste à la fois atmosphérique et progressif, loin des marasmes de leurs homologues true black. Et cela fonctionnait très bien puisqu'à l'époque 3 albums étaient sortis.

Après une petite pause d'une quinzaine d'années, le groupe est revenu en 2016 avec un « Pure » prometteur et à nouveau en 2018 avec « Cease The Day » qui confirme la valeur de ce combo à la musique mélancolique et onirique.

Les 8 titres composant l'album alternent entre black metal aux vocaux hurlés et metal progressif à la voix claire.
Les passages acoustiques sont autant de moments introspectifs et marqueurs d'une ambiance sombre. S'ajoutent à cela des envolées de guitares saturées pour revenir ensuite à des rythmes mid-tempo tout en nuances. La créativité d'IN THE WOODS... n'ayant d'égal que la variété de ses compos.

Pour les références, on est proche de GREEN CARNATION ou BORKNAGAR. Cependant, il n'est possible de se faire une idée du potentiel de l'album qu'en l'écoutant, ce que je ne peux que vous conseiller de faire.
(Aude)



ENEFERENS : « The Bleakness Of Our Constant » (Nordvis Produktion)

Tout jeune groupe venant des Etats-Unis, ENEFERENS nous gratifie déjà d'un troisième album en deux ans d'existence.
Leur terrain de jeu : un black metal atmosphérique voire progressif, aux ambiances mélancoliques et sombres. Mais ce serait réducteur de le limiter à ces qualificatifs tant les 7 pistes de « The Bleakness Of Our Constant » se démarquent les unes des autres, tantôt par des notes folk, tantôt par des passages doom, tantôt par des instrumentaux mystérieux.

Ce que l'on peut dire, c'est qu'il s'agit d'un album d'une pure beauté. "Leave" et "11:34" campent une atmosphère éthérée et légère tandis que "This Onward Reach " montre toute la puissance d'un black metal rapide mais mélodique. "Amethyst" et "Awake" sont quant à elles des compos plus doom / progressif avec des passages comparables à du OPETH.
Enfin "Weight Of The Mind's Periapt" (à mon sens la pépite de cet album), est splendide de lourdeur, de noirceur et de profondeur.

C'est un véritable voyage introspectif et spirituel que nous offre ENEFERENS. Il serait dommage de passer à côté de « The Bleakness Of Our Constant », quel que soit le style de metal que vous écoutez.
(Aude)



BÂ’A / VERFALLEN / HYRGAL : "Split CD" (Les Acteurs de l’Ombre)

C’est la fête du split ce mois-ci ! Avec pas moins de six groupes sur deux galettes gourmandes, voilà qui va ravir ceux et celles qui en veulent pour leur argent !

Démarrons avec cette nouvelle production des Acteurs de l’Ombre qui met à l’honneur trois formations tricolores. C’est tout d’abord le duo BÂ’A qui ouvre le ba(a)l avec deux titres d’un black metal de bonne facture, rapide et prenant, qui ne s’embarrasse pas de chichis.
Direct, frontal et hypnotique, à l’image de son petit copain de VERFALLEN, side-project du batteur d’HYRGAL, Emmanuel Zuccaro. Celui-ci propose un programme qui va réjouir les fans du grand nord : du blast qui tape, de l’épique qui pique, pas loin de vingt minutes où la maîtrise technique du multi-instrumentiste éclate au grand jour. Une vraie réussite qui appelle vite une suite en grand format.
Ce qu’a déjà dans sa besace le redoutable trio HYRGAL, « Serpentine » ayant cassé la baraque quelque mois plutôt sur le même label. Surprise, le groupe s’éloigne ici du black rustique et racé qui faisait tout son charme pour balancer deux pavés bien lourds et bas du front : la recette fonctionne également même si je lui préfère sa version montagnarde.

Quoiqu’il en soit, voilà un bien bel objet qui vous aidera à passer les premiers frimas automnaux sans sourciller…
(Clément)



RED DEAD / UNDEAD VISION / SON OF A SHOTGUN : « Sons of Red Visions » - Split CD  (Great Dane Records)

Place au death qui tâche sur ce split sanguinaire qui démarre pied au plancher avec RED DEAD, auteur d’un premier album convaincant sorti en fin d’année dernière. Le quatuor de Soustons n’a pas dévié d’un pouce incarné sa trajectoire brutal death avec trois morceaux très efficaces qui vont donner leur lot de sueurs froides aux amateurs. "Brewer of Death" est à ce titre certainement ce que le groupe a sorti de mieux jusqu’ici soit dit en passant !

Passons à UNDEAD VISION, quatuor suisse qui officie depuis plus de cinq ans dans un death metal protéiforme qui vient se nourrir d’influences black et thrash. Les trois titres proposés sont bien exécutés avec une production bien en place, rien de révolutionnaire pour sûr mais le tout reste plutôt convaincant.

Enfin, SON OF A SHOTGUN ferme la marche avec une sorte de stoner mâtiné de death qui détonne quelque peu sur ce rassemblement de brutes épaisses. Le one-man band norvégien mené par Ivan Gujic (guitariste de BLOOD RED THRONE) a choisi la voie de l’originalité mais son mélange sonne encore un peu vert pour se hisser au niveau de ses petits camarades.
Je reprendrais bien un peu de RED DEAD d'ailleurs…
(Clément)


Blogger : Crapulax
Au sujet de l'auteur
Crapulax
Véritable touche-à-tout venant du metal underground : ancien animateur radio de l'émission TRANSAM ROAD (1989/1995), rédacteur de fanzines (CREME D'ANDOUILLE), ex-chanteur et guitariste rythmique au sein du groupe de Post-Hardcore SCREAMING SHORES (2006/2011). Également artiste graphique : affiches de concerts, jaquettes de démos, logos, caricatures de stars du Metal et divers comics (SEXUAL TENDENCIES, PAPY METAL, NEOBLASPHEMATEURS).
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