15 décembre 2018, 10:32

MTAF Records

• Still back in black sur les bords du Lac !

Blogger : Clément
par Clément


A peine quelques mois après avoir rendu visite à Ast pour faire connaissance avec son label Asgard Hass, tranquillement installé sur les eaux calmes et tranquilles du Lac Léman, HARD FORCE remet le couvert et repart dans la foulée sur les rivages de Montreux pour vous présenter cette fois-ci MTAF Records. Qui n’est plus ni plus moins qu’une nouvelle entité diabolique issue des méninges obscures du même Ast !
Décidément productif, celui-ci a remis lui aussi le couvert il y a un peu plus d’un an pour offrir un nouveau refuge à de prometteuses formations couvrant un spectre musical plus large. Moins à cheval sur le black metal traditionnel et ouvert à d’autres sonorités plus audacieuses, MTAF Records n’a pas traîné puisqu’il a déjà permis à quatre albums de voir le jour : nous vous les présentons sans plus attendre…
 

TYRMFAR - « Human Abomination »

OK. Le metal nordique du milieu des années 90 a pour vous comme un petit goût de reviens-y ? Alors vous allez en avoir pour vos deniers avec les Suisses TYRMFAR car le sextet est l’un des plus habiles pour remettre ce son épique au goût du jour avec un premier album qui propose plus de quarante-huit minutes d'un black/death furibard balançant du tremolo par paquet de dix.
Respirez à pleins naseaux cette urgence glaciale et mélodique qui vous renverra illico plus de deux décennies en arrière, à l'âge d'or du grand DISSECTION, de son disciple SACRAMENTUM et de l'étendard old school fièrement porté par le label No Fashion.
Sortez les peaux de bêtes, aiguisez les machettes, ici les ambiances sont guerrières, viriles et la section rythmique concasse les esgourdes à grand renfort de riffs épiques et fougueux. Mais gare au classement un brin hâtif dans la catégorie des suiveurs attentionnés car TYRMFAR dépasse le simple exercice de style pour s'approprier les fondations d’un genre classique en lui ajoutant des tempos variés et des atmosphères affûtées au silex. Et ainsi de délivrer un metal extrême à fleur de peau, empli d’une force brute et nostalgique qui terrasse autant qu'elle subjugue : "Take no prisoners" !


KLOCT - « Healing »

Avec sa pochette qui lui aurait assuré une retraite confortable bien au chaud engoncé dans les bacs de Nature et Découverte, le one-man band KLOCT a de quoi déconcerter aux premiers abords.
New Age post-black metal ? A moins que l’on ait affaire ici à un disciple du Yogi Coudoux emmitouflé dans une approche de totale liberté de pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscent ? Rien de tout cela ici mon brave mais plutôt une vision atypique du style empreinte d’une spiritualité profonde qui brasse assez large puisque ce black metal mélodique, un brin atmosphérique sur les bords, pourra rallier sans mal les fans de WOLVES IN THE THRONE ROOM et autres formations dites "cascadiennes" à sa cause.
Il faut dire que Sophian, batteur de CAINIAN DAWN et ALLOBROGIA à ses heures perdues, est loin d’être un manche quand il s’agit de composer une musique obscure et racée aux ambiances éclairées.
Guitares, basse, batterie et production, le seul maître à bord de cette équipée sauvage c’est bien lui et personne d’autre. Voilà un pari audacieux et réussi tant cette embardée solitaire, intimiste se révèle délicieuse au fil des écoutes.
 

JE - « Architects of Void »

Cap sur Besançon cette fois pour découvrir le duo bisontin JE. Qui fera chavirer à n’en point douter les cœurs meurtris des fans de shoegaze, blackgaze et autre post-black délicat !
Mais qu’importe les étiquettes étroites, tant ces artisans d’un son très actuel savent distiller sur ce troisième album des paysages sonores brumeux, inquiétants et rageurs tout en dégageant en toile de fond une véritable mélancolie, une sensibilité à fleur de peau.
Interludes menaçants, embardées mélodiques, riffs puissants, acérés aidés par une batterie qui se révèle teigneuse, tout y est ! Si, si, jetez donc une oreille attentive sur cet « Architects Of Void » et vous m’en direz des nouvelles, l’on y devine des prédispositions pour un post-hardcore ténébreux ou un black moderne, ponctué d’atmosphères enivrantes qui rappellent ce qui se fait de mieux en la matière.
Pour sûr, le duo se plaît à trimballer l’auditeur dans son propre monde, fait de coups de semonces dépressifs, de lattages plus classiques et d’ambiances bien sombres. JE, set et match !
 

DUX / DEADLYSINS / L’ACCUSATEUR - « Split MCD »

Pas beaucoup d’informations concernant ce split qui boucle notre revue des troupes et met à l’honneur trois formations qui propose chacune une vision bien personnelle du metal extrême. DUX est un trio lyonnais qui n’y va pas avec le dos de la cuillère pour balancer deux titres, dont un live, d’un black metal occulte et enfiévré, aux mélodies vicieuses qui n’hésitent pas à traîner leurs rangers du côté d’un thrash bien musclé. C’est carré, précis et sans compromis et cela plaira à ceux et celles qui raffolent de gros son à l’ancienne.
DEADLYSINS bascule quant à lui clairement dans le thrash puissant et sans fioritures avec deux morceaux qui respecte le même format mêlant studio et live. Les deux pieds bien calés dans les années 80, le groupe n’hésite pas à balancer du riff féroce par paquet de dix en n’omettant pas non plus la mélodie afin d’aérer le tout.
Les afficionados de l’école teutonne de la même époque, DESTRUCTION, KREATOR et TANKARD en tête de liste feraient bien de poser leurs esgourdes sur cette rafale du meilleur effet !
Enfin L’ACCUSATEUR propose lui aussi deux morceaux, studio cette fois-ci, qui naviguent clairement dans les méandres de l’underground. Simples, directs et sans chichis, ces missives font planer une odeur rance de deuxième vague norvégienne tout du long. Le résultat ne se fait pas attendre : diablement efficace !


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Blogger : Clément
Au sujet de l'auteur
Clément
Clément a connu sa révélation métallique lors d'un voyage de classe en Allemagne, quelque part en 1992, avec un magazine HARD FORCE dans une main et son walkman hurlant "Fear of the Dark" dans l'autre. Depuis, pas une journée ne se passe sans qu'une guitare plus ou moins saturée ne vienne réjouir ses esgourdes ! Etant par ailleurs peu doué pour la maîtrise d'un instrument, c'est vers l'écriture qu'il s'est tourné un peu plus tard en créant avec deux compères un premier fanzine, "Depths of Decadence" et ensuite en collaborant pendant une dizaine d'années à Decibels Storm, puis VS-Webzine. Depuis 2016, c'est sur HARD FORCE qu'il "sévit" où il brise les oreilles de la rédaction avec la rubrique "Labels et les Bêtes"... entre autres !
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