21 décembre 2018, 17:30

ALL THAT REMAINS

• "Victim Of The New Desease"

Album : Victim Of The New Desease

Si vous êtes fans de ALL THAT REMAINS, ou si comme moi vous avez complétement loupé le coche avec les huit précédents albums d'une grande qualité, que diriez-vous d’aller à la rencontre de « Victim Of The New Disease », leur dernière production ?

ALL THAT REMAINS est un mastodonte du paysage metallique actuel. Ne faites pas l’erreur de passer votre chemin en pensant qu’il s’agit d’un énième groupe de metalcore. D’abord, comme dit mon chef, c’est tout sauf du metacore. Le nihiliste "Fuck Love" avec sa rythmique accélérée et ses guitares griffées furieusement rappellent SLIPKNOT. Le chant de Phil Labonte est spectaculaire, explorant les growls et screams extrêmes. C’est très neo-metal. C’est surtout très bon !
Hop ! Ecoutons la suite. Voilà un groupe qui sait me surprendre comme j’aime et qui n’a rien de faux dans "Everything’s Wrong". Une intro mélodique presque folk, un enchaînement impeccable avec une rythmique lourde, la voix du père Phil se fait amère et nostalgique. C’est vrai qu’on peut penser à l’ami Corey Taylor. Un morceau fondant comme un moelleux au chocolat, qui ne peut qu’interpeller, nous, metalleux qui sommes de grands bisounours aux cœurs d’artichauts.

“And now everything’s wrong
It’s been so long
Am I the man that I promised to be
Did I let you down, tarnish your crown
Cause everything is wrong everything is wrong”

Cet album nous fait apprécier le jeu de guitare de feu Oli Herbert, l’artiste et membre fondateur du groupe nous ayant tragiquement quittés le 16 octobre de cette année.
Si l'on doit considérer « Victim Of The New Disease » comme un album testament, franchement il y a bien pire. "Blood I Spill" déborde d’énergie et offre une voix duale telle que je les apprécie : growl caverneux et refrain mélodieux. Mariage toujours d’une grande intelligence.
ALL THAT REMAINS explore de multiples registres. "Wasteland" est plus langoureux, moins neo, plus heavy. Le chef avait raison, ce n’est pas du metalcore. Puis il y a les ballades. Comme à la grande époque du hard rock de mon enfance. Des morceaux tels "Alone In The Darkness" et "Just Tell Me Something". Dommage qu’on soit en plein hiver, j’aurais bien essayé d’emballer quelques jeunes filles en fleurs avec ces notes de guitare sèches, ses soli inspirés et la voix rageuse de Phil qui récite du neo-BON JOVI :

“Just tell me something
Something that's true”

Je n’ai pas encore exploré toute la discographie de ce groupe, ça ne saurait tarder. ALL THAT REMAINS est une sacrée découverte. Des textes aussi profonds et sombres que le trou du cul de l’enfer. De l’énergie dans chaque note. De la rage et du rythme, prenez-vous donc "Broken" et "Victim Of The New Disease" dans la tronche et vous constaterez. Toujours des petits côté iowesques. Vous voulez quoi de plus les clowns, hey !?
ALL THAT REMAINS livre un très bon album. Quelques morceaux un peu faibles, mais d’autres tellement forts en café. Les amis, il n’est pas trop tard pour boucler votre Christmas-wish-list avec cet album fraîchement débarqué. Et comme le chante, euh… hurle Phil Labonte : « I Meant What I Said » !

Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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