27 janvier 2019, 7:06

WITHIN TEMPTATION

• "Resist"

Album : Resist

Après une sortie initialement prévue le 14 décembre dernier, le nouvel album de WITHIN TEMPTATION, « Resist » voit enfin sa distribution arriver un mois et demi plus tard, retardée par des problèmes de production. Les dix titres qui le composent étant, quant à eux, terminés depuis longtemps, c’est donc en toute logique que le groupe a permis au public présent lors de son passage au Zénith de Paris le 16 novembre 2018 d’en savourer cinq extraits.

Ainsi, tout naturellement, l’album s’ouvre sur un titre déjà connu, "The Reckonning", avec la participation du chanteur de PAPA ROACH, Jacoby Shaddix, qui a servi de premier single et donne une belle idée de l’ambiance générale de ce nouveau CD qui risque de surprendre les fans de la première heure. WITHIN TEMPTATION, en effet, amorce un virage avec cet album, lui donnant des sonorités plus modernes et futuristes teintées d’electro-pop, à l’image de l’artwork de la pochette, présentant un personnage genre guerrier du futur, sa longue cape rouge volant derrière lui, face à un paysage urbain glaçant, tenant dans sa main une sorte de boule lumineuse (boule de cristal ?). Pour tenter de percer les mystères de l’avenir ? Pour résister à la désolation qui l’entoure ? Ou parce que la lumière finit toujours par rejaillir ? A l’instar de la création musicale dont fait preuve le groupe, cinq longues années après leur dernier album, « Hydra », dont la tournée a semblé épuiser les ressources de la chanteuse, Sharon den Adel. Elle n’a pas trouvé tout de suite l’énergie nécessaire pour se remettre à l’écriture de nouveaux morceaux, trouvant son inspiration dans MY INDIGO, un projet pop plus personnel lui ayant servi de catharsis pour affronter la maladie de son père.

Les ambiances de « Resist » sont imprégnées de ces influences pop, et ce de manière bien plus flagrante sur le titre "Firelight", rescapé des sessions de MY INDIGO (morceau le plus faible de l’album, d’ailleurs, et qui fait un peu tache dans l’homogénéité de l’ensemble), les envolées lyriques sont quasiment absentes à part sur quelques passages tels l’intro de "Endless War" ou à la fin de "Raise Your Banner", laissant place à une musique plus moderne et assumée. La voix de Sharon est moins aiguë, utilisant sa voix de poitrine plus mature et cependant toujours riche d’émotions comme sur la magnifique "Mercy Mirror" qui donne des frissons de plaisir pur. Les growls ne sont présents que sur "Raise Your Banner" avec Anders Fridén, chanteur d’IN FLAMES, assurant par là-même une présence metal bienvenue. La puissance de « Resist » est tout de même indéniable avec la mise en avant de la batterie et l’intervention des guitares à juste dose. Les rythmes sont pour la plupart en mid-tempo, donnant un côté heavy à l’ensemble. Les claviers sont prépondérants, nimbant tout l’album d’une atmosphère futuriste, comme ce "Supernova" qui bénéficie de chœurs lyriques de toute beauté, "Holy Ground" avec son chant mi-syncopé, mi-lyrique et ses violons planants, "In Vain" et son refrain poignant.

Hormis "Firelight" et ses « wohoo wohoo » énervants, chanté en duo avec Jasper Steverlinck, les titres de cet album ont tous une certaine continuité dans leur approche musicale. Sans aller jusqu’au concept-album, les paroles évoquent un monde en dégénérescence (le nôtre ?) tel "Mad World" avec son refrain aux accents pop, ainsi que "Trophy Hunter" qui clôt magistralement le CD avec une rythmique en béton évoquant la marche de milliards de robots écrasant tout sur leur passage et nous projetant dans le paysage dévasté d’un avenir en décomposition.  

Effectivement, tout au long de l’écoute, on sent une ombre noire planer au-dessus de nous, inquiétante et menaçante. Mais l’espoir n’est pas loin, apporté par la présence et la voix lumineuses de Sharon den Adel, qui a retrouvé, pour notre plus grand bonheur, un élan créatif magique. Avec ce superbe album, WITHIN TEMPTATION a réussi le pari de se renouveler sans pour autant se renier, poursuivant son chemin la tête haute, avec une sincérité profonde et indéniable. Un chemin qu’on leur souhaite le plus long possible, de manière à pouvoir nous offrir d’autres albums de cette qualité.

Blogger : Sly Escapist
Au sujet de l'auteur
Sly Escapist
Sly Escapist est comme les chats : elle a neuf vies. Malgré le fait d’avoir été élevée dans un milieu très éloigné du monde artistique, elle a réussi à se forger sa propre culture, entre pop, metal et théâtre. Effectivement, ses études littéraires l’ont poussée à s’investir pendant 13 ans dans l’apprentissage du métier de comédienne, alors qu’en parallèle, elle développait ses connaissances musicales avec des groupes tels que METALLICA, ALICE IN CHAINS, SCORPIONS, SOUNDGARDEN, PEARL JAM, FAITH NO MORE, SUICIDAL TENDENCIES, GUNS N’ROSES, CRADLE OF FILTH, et plus récemment, NIGHTWISH, TREMONTI, STONE SOUR, TRIVIUM, KILLSWITCH ENGAGE, ALTER BRIDGE, PARKWAY DRIVE, LEPROUS, SOEN, et tant d’autres. Forcée d’abandonner son métier de comédienne pour des activités plus «rentables», elle devient tour à tour vendeuse, pâtissière, responsable d’accueil, vendeuse-livreuse puis assistante commerciale. Début 2016, elle a l’opportunité de rejoindre l’équipe de HARD FORCE, lui permettant enfin de relier ses deux passions : l’amour des notes et celui des mots. Insatiable curieuse, elle ne cesse d’élargir ses connaissances musicales, s’intéressant à toutes sortes de styles différents, du metalcore au metal moderne, en passant par le metal symphonique, le rock, le disco-rock, le thrash et le prog. Le seul maître-mot qui compte pour elle étant l’émotion, elle considère que la musique n’a pas de barrière.
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