A peine deux ans après la sortie d’un premier album qui affichait sans détours son amour pour le black metal épique et glacé, typique des productions d'Europe de l’Est, le père Roman Saenko est déjà de retour aux commandes de WINDSWEPT. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le bougre a toujours le chic pour brosser des atmosphères mélancoliques et trousser des mélodies poignantes. Une marque de fabrique qu’il perpétue depuis plus de quinze ans sans faillir (on mettra volontairement de côté les errances post-rock d’OLD SILVER KEY) qui garantit le respect d’une tradition initiée depuis ses premières productions (HATE FOREST et DRUDKH en tête de liste). Pas de surprise donc, « The Onlooker » est une fresque modelée dans la grande tradition de ses aînés.
Une fois encore entouré de ses deux acolytes habituels, Krechet à la basse et Vlad à la batterie, Roman marche dans les pas du premier album (« The Great Cold Steppe ») avec qui il partage cette force de frappe, ici intacte. La garantie "tradi" bat en effet son plein avec des blasts à profusion, une section rythmique déchaînée et des vocalises écorchées. Tout ce qui fait le charme des productions ukrainiennes sommes toutes, le son rugueux mais puissant qui va bien en bonus. Sobres et efficaces, les huit morceaux dépassent à peine les trente-sept minutes avec la présence remarquée d’une envolée instrumentale qui s’est glissée dans le package ("Gustav Meyrink’s Prague") pour aérer l’ensemble avec réussite. Certes, la spontanéité et l'effet de surprise des débuts ne sont plus à l’ordre du jour mais avec « The Onlooker », le savoir-faire est lui, toujours présent, comme en témoignent ces riffs hypnotiques et ces mélodies vengeresses que WINDSWEPT distille toujours avec classe...