29 mars 2019, 13:04

MACHINE HEAD

• La première interview en 1994

Il y a 25 ans, HARD FORCE rencontrait Robb Flynn à l'occasion du premier concert de son groupe en ouverture de la tournée de SLAYER.
Jeune recrue du label Roadrunner à cette époque, le groupe de la Bay Area né des cendres de VIO-LENCE était en train d'établir sa réputation sur la base seule de ce premier disque : "Burn My Eyes".
2019 : sans crier gare, Robb Flynn fraîchement divorcé de ses partenaires Dave McClain et Phil Demmel, réunit autour de lui le batteur Chris Kontos et le guitariste Logan Mader, respectivement partis de MACHINE HEAD en 1995 et 1998 pour célébrer le 25e anniversaire de "Burn My Eyes" sur la route... et plus si affinités.
Le bassiste et co-fondateur Adam Duce reste donc le grand absent de l'événement.
Riches d'archives pour certains inconnues, nous nous sommes dit que partager, à nouveau, l'entretien que nous avions eu avec Robb ce 16 novembre 1994 aurait une toute nouvelle saveur.
Voici donc MACHINE HEAD, il y a 25 ans, plein d'ambitions mais encore loin de se douter de tout le chemin qu'il allait parcourir le quart de siècle suivant.

 


© Stefan de Batselier/Roadrunner - DR


Comment s'est déroulée la rencontre entre chacun des membres de MACHINE HEAD ?
Robb Flynn : Le groupe a originellement été formé par Adam, notre bassiste, et moi. Nous étions amis depuis cinq ou six ans. Lorsque nous avons commencé à faire de la musique ensemble, avec le guitariste Logan Mader, nous avions déjà en tête l'intention de jouer quelque chose de relativement heavy. Nous en avions assez de la scène musicale qui se trouvait dans la baie de San Francisco, car tous les groupes de ses environs voulaient sonner comme METALLICA. Ce qui ne veut pas dire que nous n'apprécions pas leur musique, mais nous voulions tout simplement faire quelque chose de différent. En 1993, nous avons changé de batteur (Tony Costanza NdlR), et c'est là que Chris Kontos est venu nous rejoindre. En mars 1993, nous avons enregistré notre première démo dans la chambre à coucher d'un ami, une pièce qui devait faire 20m2 tout au plus ! J'avais placé mon ampli dans la salle de bains, entre la douche et la cuvette des WC. Cela dit, le résultat était assez surprenant. Nous avions un excellent matériel, ce qui explique plus facilement la qualité du son de cette démo. Nous l'avons par la suite envoyée à un magazine qui s'appelle Metal Maniacs, l'un des canards metal les plus importants aux Etats-Unis. Le gars qui a reçu la démo l'a trouvé si bonne qu'il l'a envoyée à la maison de disques Roadrunner. Elle a apprécié notre musique et nous a appelé le jour suivant pour prendre contact.
 

"Je pense que la façon dont nous vivons est souvent très intense. Lorsqu'on se fixe un but bien précis en tête, c'est qu'on a en soi le désir le plus profond de l'atteindre." - Robb Flynn / MACHINE HEAD - novembre 1994


Tu disais qu'au tout début de la carrière de MACHINE HEAD, vous ne vouliez pas sonner comme METALLICA. Pourtant, à l'écoute de votre disque, on ne peut pas nier que le groupe fasse partie de vos influences...
Robb Flynn : C'est un très grand groupe, c'est pourquoi il a représenté et représente aujourd'hui encore une influence majeure pour beaucoup de gens. METALLICA incarne un certain standard en matière de metal et beaucoup de groupes se sont cantonnés à vouloir le suivre sans le dépasser. Pour nous, je pense que ce qui nous démarque des autres formations de la baie de San Francisco, c'est le fait que nous ayons suivi notre propre voie en poursuivant au-delà du modèle.

Vous êtes originaires d'Oakland. Existe-t-il une scène particulière qui se démarque des autres et, justement, du phénomène METALLICA ?
Robb Flynn
 : Il y a beaucoup de groupes de hardcore, comme NEUROSIS qui sont vraiment top, c'est une sorte de metal industriel. Il y en a quelques autres, mais il est vrai qu'à Oakland même, il n'y a pas tant de groupes à tendance metal que ça. Il y réside surtout une prédominance hip-hop et musique black. Ceci dit, Oakland et San Francisco donnent surtout l'impression de former une seule et même grande ville séparée uniquement par un pont et une autoroute. Ce qui fait que l'on peut être autant influencé par des musiques venant de San Francisco que d'Oakland.
 


Quelles sont aujourd'hui vos impressions sur l'enregistrement de ce premier album et les conditions dans lesquelles il a été enregistré, comparées à celles de votre démo dans l'appartement ?
Robb Flynn
: C'était vraiment génial. Nous étions chargés de vibrations positives, sauf lorsque nous avons commencé à mixer le disque dans un studio lamentable à Berkeley. Les morceaux semblaient se dégrader et ne sonnaient pas du tout comme il fallait. Mais lorsque nous sommes finalement partis pour Los Angeles pour mixer, tout s'est très bien passé. C'était dans les Scream Studios où NIRVANA a fait "Nevermind" et FAITH NO MORE réalisé l'un de ses disques ("The Real Thing" et "Angel Dust" pour être précis NdlR). Mais entre ces deux expériences, la première dans des conditions catastrophiques, la deuxième dans d'excellentes, nous avons eu un battement de deux mois. Cette période a été particulièrement frustrante et angoissante pour nous, car des gens venaient nous demander ce que devenait notre disque et nous ne pouvions rien leur répondre, juste nous contenter d'attendre.

Dans votre biographie, il est mentionné que MACHINE HEAD tend souvent à pousser les choses à leurs extrêmes limites. Est-ce sur un plan général ou musicalement uniquement ?
Robb Flynn
 : Je pense que la façon dont nous vivons est souvent très intense. Lorsqu'on se fixe un but bien précis en tête, c'est qu'on a en soi le désir le plus profond de l'atteindre. Si intérieurement, on a réellement décidé de poursuivre un objectif, c'est que l'on ira jusqu'au bout. Aussi loin que possible, en tout cas. Si nous jouons "live", ce sera une prestation très intense et extrême, oui. Si nous devons faire un disque, il faut qu'il en soit de même. C'est, je pense, notre philosophie. C'est ainsi que fonctionne MACHINE HEAD."


(propos recueillis le 16 novembre 1994 par Nicolas Kontos/Hard Force)


Blogger : Christian Lamet
Au sujet de l'auteur
Christian Lamet
Christian Lamet est réalisateur, journaliste et producteur pour la télévision et le multimédia...entre autre. Fondateur en 1985 du magazine HARD FORCE, il en a été le rédacteur en chef durant ses quinze années de parution en kiosques. Depuis, l'aventure HARD FORCE a repris en 2008 sur le web, devenant ainsi le plus ancien média metal en France toujours en activité encore mené par son fondateur. Christian est également producteur et réalisateur de l'émission METALXS et créateur du media digital HEAVY1 en partenariat avec LIVE NATION FRANCE.
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