Avec une précision toute germanique, RAMMSTEIN a mis en ligne à 11h pétantes "Radio", deuxième vidéo extraite de son album éponyme qui sortira le 17 mai. C’est Jörn Heitmann, un vieil habitué à qui l’on doit déjà les clips de "Keine Lust", "Sonne", "Amerika", "Ohne Dich", "Mutter" et "Haifisch" qui l’a réalisée. Et elle a dépassé 1 200 000 vues en moins de 6 heures…
Comme avec “Deutschland”, "Radio" parle d’un pan de l’histoire allemande, quand les habitants de la RDA écoutaient clandestinement, la nuit, la musique qui passait de l’autre coté du Mur de Berlin et s’ouvraient ainsi au monde pendant quelques heures. « Radio, mein Radio/ Ich lass' mich in den Äther saugen/ Meine Ohren werden Augen/ Radio, mein Radio/ So höre ich, was ich nicht seh'/ Stille heimlich fernes Weh » chante Till Lindemann dans le refrain, ce que l’on peut traduire par « Radio, ma radio/ Je me laisse aspirer dans l'éther/ Mes oreilles deviennent des yeux/ Radio, ma radio/ Alors j'entends ce que je ne vois pas/ Silence secrètement lointain malheur. ». Un texte qui permet de mieux comprendre les images de la vidéo et qui revêt une signification particulière pour les six hommes, originaires de l'Allemagne de l'Est. Et qui explique le culte qui est voué aux postes de radio dans le clip, véritables lucarnes de liberté dans un quotidien étouffant. Au passage, on y voit aussi la meilleure chorégraphie depuis "Rats" de GHOST…
Musicalement, "Radio", dont les parties de claviers louchent du côté de KRAFTWERK, semble marquer un retour aux sources pour RAMMSTEIN, dans la lignée de certains titres plus électro d'« Herzeleid » et « Sehnsucht », ses deux premiers albums sortis respectivement en 1995 et 1997. Reste à savoir quelle sera la teneur du reste de ce septième album très attendu… Quant à la façon dont est peinte la bouche du chanteur, il s'agit vraisemblablement d'un hommage à Klaus Nomi, icône allemande de la synthwave des années 80 qui fut l'une des premières célébrités à succomber au sida.