27 avril 2019, 23:51

LE BAL DES ENRAGES + DUKES OF PARIS

@ Strasbourg (La Laiterie)

« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… »

Non, je déconne. Les Rockeux, souvent divisés par leur amour des sous-genres, ont cependant un amour et un respect immodéré pour les classiques et leurs aînés. Aussi, en ce 27 avril de l’an 2019 une messe pèlerinage est donnée à la Laiterie. Il s’agit du BAL DES ENRAGES, collectif rassemblant une demi-douzaine de groupes de rock et metal français. TAGADA JONES, LOFORORA, BLACK BOMB A, PUNISH YOURSELF, LOUDBLAST, PARABELUM, NO ONE IS INNOCENT.
La salle de la Laiterie est bondée, de jeunes, de vieux, de p’tits keupons, de gros boutonneux, de poulettes, et bien d’autres encore. On peut l’affirmer, l’adage est périmé, le rock on l’écoute à la vie à la mort, avec parents, enfants, et chiens (à punks) !

La salle est chauffée par DUKES OF PARIS pendant une trentaine de minutes. Le groupe guitare-chant-batterie offre un rock minimaliste aux apports electro. Si on ferme les yeux on se laisse emporter par des riffs minimalistes qui "Dance" comme le hit single, ou l’hypnotisant "Boys". Plutôt plaisant, le groupe a, d’ici la fin du set, amassé et excité les curieux à la barrière.

21:00. Rideau rouge et escalier pour accueillir une quinzaine d’enfants pas sages. On pourrait s’inquiéter de voir autant de grands noms de la scène française réunis pour un jam extraordinaire, mais ici nous n’avons pas rendez-vous avec des millionnaires venus nous exhorter à donner, à leur place, des sous pour les démunis. Les enfoirés que nous sommes, dans l’assistance comme sur scène, ont dit « ciao » aux pantins des victoires de la musique. LE BAL DES ENRAGES va chanter pour ceux qui aiment la même chose qu’eux : la fiesta au son des guitares électriques. Ami Michel, ta place est plus sur cette estrade à Stras que sous les strass des chaînes TV nationales. C’est du moins mon humble avis.

Le bal s’ouvre sur les notes de "Salut à Toi" des Bérus, et chaque membre descend l’escalier en scandant quelques vers du regretté BERURIER NOIR. C’est d’emblée l’ovation. Nous offrons en retour nos vers… de binouze. LE BAL DES ENRAGES il faut le vivre, se laisser prendre dans ses bras pour en ressentir toute l’émotion.

C’est toujours surprenant de voir défiler et se côtoyer des hits rock de toutes époques et genres confondus. "Territorial Pissing" qui ouvre le chemin à "Ronde de Nuit" de la MANO NEGRA ? C’est ici que ça se passe. Actualité oblige l’hymne est "Anarchy en Macronnerie". Nous sommes vite "Too Drunk To Fuck", mais pas "Too Drunk To Punk".

La set-list change chaque année, les membres du collectif également. Un chauve en cachant souvent un autre, Reuno de LOFOFORA à cédé la place à Kemar de NO ONE IS INNOCENT. C’est pour moi la surprise de la soirée. Kemar s’approprie "Hurt" de l’ère Johnny Cash, la performance est incroyable. Il réveille également la foule avec un "Bullet In The Head" parfaitement rageux. Quant à sa prestation sur "Riff Raff", il se fait troublant le Kemar en Bon Scott chauve !

Autres moments forts, les leçons de thrash du professeur Stef Buriez. Un medley METALLICA et un "Roots Bloody Roots" sont exécutés avec brio et nous sommes au comble du bonheur. Il y a les hommages aux anciens, tombés au chants d’honneur : "Ace Of Spades" et surtout "Cayenne". La salle reprend le refrain avec ardeur.

C’est une avalanche de hits punks, PENNYWISE, THE EXPLOITED, THE CLASH, RAMONES. On y ajoute une pincée des BEATLES, THE HIVES et TURBONEGRO, un soupçon de folie "Sugar". On voudrait que ça ne s’arrête jamais… il n'y a qu’à se tourner et voir l’exultation sur scène comme dans les pogos.

Après 2 heures de feu, LE BAL DES ENRAGES s’achève sur "Antisocial" et "Vive le Feu". Le public a été au rendez-vous. Nous avons chanté et dansé comme à 20 ans. Nous avons partagé le rock, notre passion. Nous sortons de la Laiterie avec des étoiles plein les yeux, et des bleus plein les vieux !


Blogger : Christophe Scottez
Au sujet de l'auteur
Christophe Scottez
Chris est ethnologue à ses heures perdues, vétéran des pogo joyeux en maillots de core. Un explorateur curieux, grand amateur de riffs et de chants sauvages. Il a grandi dans les glorieuses années 80, bercé par les morceaux canoniques d’ACCEPT, SCORPIONS, MOTLEY CRUE et autres GUNS N ROSES. Traumatisé par le divorce entre Max Cavalera et son groupe, ainsi que par un album des Mets un peu «chargé» en n’importe quoi, Chris a tourné 10 ans le dos au hard rock. Puis, un jour, il a par hasard découvert qu’une multitude de nouveaux groupes avait envahi la scène … ces nouveaux sauvages offraient des sons intéressants, chargés en énergie. Désireux de partager l’émo-tion de ce style de metal sans la prétention à s’ériger en gardien d’un quelconque dogme, il aime à parler de styles de metal dit classiques, mais aussi de metalcore et de néo-metal. Des styles souvent décriés pour leurs looks de minets, alors que l’importance d’un album est d’abord le plaisir sonore que l’on peut en tirer, la différence est la richesse du goût. Mais surtout, peut-on se moquer de rebelles coquets alors que les pères fondateurs du metal enfilaient des leggins rose bonbon et pouponnaient leurs choucroutes peroxydées ?
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