2 août 2019, 18:51

HAMMERFALL

• Interview Oscar Dronjak

Que les fans d'HAMMERFALL se réjouissent, le prochain album, intitulé « Dominion », sortira le 16 août et à cette occasion, Oscar Dronjak, le membre fondateur du groupe de heavy metal suédois, était de passage à Paris pour nous en dire un peu plus sur la création du successeur de « Built To Last », et nous parler de rock suédois, de méthode de travail et de souvenirs de jeunesse.


HAMMERFALL, c’est onze albums, des dizaines de tournées à travers le monde et plus de vingt ans de carrière. Qu’est-ce qui continue à vous motiver et à vous faire aller encore plus en avant ?
Oscar : 
Je pense que c’est la passion. On a commencé avec le groupe il y a de nombreuses années et c’était en grande majorité dû au fait qu’on adorait vraiment cette musique et on avait, je ne dirais pas une vision mais des idées très précises de ce qu’on voulait faire. On a passé beaucoup de temps à jouer ensemble et je pense que la raison pour laquelle on continue aussi bien vient de notre constante envie de nous améliorer, tout le temps, on veut avancer et je détesterais le jour où on ne ferait que sortir le même album encore et encore juste pour partir en tournée. On approche doucement de la cinquantaine maintenant et je me suis toujours senti plus jeune que mon âge et encore d’avantage aujourd’hui et je pense qu’on a une sorte d’énergie interne dans le groupe qui explique pourquoi on continue à faire ce qu’on fait. Je me suis donné comme règle que chaque chanson que j’écris doit être unique et originale. Je ne veux absolument pas qu’on puisse me dire « cette chanson ressemble à celle que tu as sorti en 2003 » ce serait dévastateur pour moi si quelque chose comme ça m’arrivait et que je n’aurais pas eu la présence d’esprit de m’en rendre compte avant pour corriger ça. Cette règle nous pousse à toujours nous améliorer et à nous réinventer en quelque sorte car on veut sortir de nouveaux albums avec lesquels on puisse sentir que chacun d’entre nous a contribué et pas seulement participé. Qu’ensemble on fait avancer le groupe et notre musique plus loin à chaque fois.

« Dominion » sort le 16 août prochain. Cet album a commencé à germer durant la tournée de « Built To Last » avec des riffs que tu trouvais avant ou après les concerts. Raconte-nous la genèse de l’album...
Je vais devoir remonter encore un peu plus en arrière, avant « Built To Last » notre album précédent (rires). En fait le processus d’écriture pour « Built To Last » était horrible, je n’ai pas du tout aimé la façon dont ça s’est passé, j’étais très stressé car normalement avec chaque album qu’on a composé avant celui-là nous prenions six à huit mois pour écrire les chansons ce qui voulait dire aucun concert, aucun événement, de manière à pouvoir se concentrer uniquement sur l’écriture et ensuite prendre le temps d’améliorer et corriger tout ce qui était nécessaire avant d’enregistrer.
Mais maintenant le climat dans le monde de la musique ne te permet plus vraiment de faire comme ça, il faut que tu sois constamment sur la route, il faut que tu enchaines les concerts. La tournée de « (r)Evolution » s’est terminée à la mi-février et deux mois après on était supposé commencer à enregistrer  donc j’avais commencé à écrire des chansons mais elles étaient loin d’être prêtes, alors autant te dire que j’étais vraiment stressé durant ces deux mois. Ça se résumait à écrire une chanson, une fois terminée je la donnais à Joacim pour qu’il fasse sa partie et moi j’enchaînais avec la chanson suivante, oubliant la précédente car je n’avais pas le temps d’y repenser et j’ai profondément détesté ce procédé, cette sensation d’être stressé en permanence, je n’y ai pris aucun plaisir.
J’aime écrire, j’aime mes chansons, je suis heureux de les avoir composées. Je les écoute souvent avant la sortie de l’album puis beaucoup moins une fois qu’il est sorti mais avant je les écoute très souvent. J’appuie sur 'play', je prends une bière et j’écoute comme si c’était une chanson de quelqu’un d’autre juste pour voir ce que je vais ressentir en l’écoutant car si je ne ressens rien ça veut dire qu’il faut que je refasse quelque chose, que je corrige un truc. Et quand le titre est bon ça me rend heureux et je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire ça la dernière fois c’est pourquoi je ne veux pas que ça se reproduise un jour.
Donc pour ce nouvel album j’ai commencé très tôt à écrire de nouveaux titres afin de faire tout ce qu’il fallait en temps et en heure. Je suis encore étonné de voir la quantité de titre que j’ai réussi à composer. Ça m’a pris du temps au début pour que ça se mette en route mais après cinq mois, en gros à la fin de la tournée en décembre 2017, les choses se sont déliées et à partir de ce moment-là les choses ont été faciles pour moi. J’écris quasiment tout le temps, durant les tournées, en vacances, peu importe où je suis car j’ai toujours ma guitare et mon équipement avec moi. Avant je ne voulais pas essayer de composer durant les tournées car je pensais qu’en jouant tous les soirs les titres d’HAMMERFALL concert après concert j’allais composer des titres qui allaient ressembler à ceux que je venais de jouer et donc aucun intérêt, ce ne ferait pas progresser le groupe. Mais il s’est avéré que c’est l’opposé qui s’est produit car l’adrénaline générée sur scène et l’excitation du concert m’a apporté une source d’inspiration si puissante que c’était vraiment facile pour moi après de filer dans le bus après pour composer durant une heure ou deux juste en puisant dans l’état d’esprit dans lequel je me sentais juste après le concert. Je commence à me connaître, j’ai bientôt cinquante ans et j’ai besoin d’être au calme, dans une pièce avec de bonnes ondes et c’est là que j’écris mes meilleurs titres et c’est exactement ces éléments là que j’avais en sortant de scène donc ça a été une expérience très inspirante alors que je n’y attendais pas du tout. Alors je pense que je vais continuer comme ça à l’avenir.
 

"Quand j’ai commencé à jouer dans les années 80 je faisais partie de cette nouvelle scène du death metal naissante et c’était une période très excitante..."



"(We Make) Sweden Rock" est un véritable hymne pour tous les groupes de metal suédois. Des paroles avec de multiples références, des riffs accrocheurs et catchy, des vocalises pour faire chanter le public et même la fin qui monte un ton au-dessus. C’est une façon de dire merci à tous ces groupes mais aussi aux fans sans qui tout cela n’aurait pas été possible ?
Oui je pense que tu as bien résumé l’idée. C’est notre hommage à toute la scène metal suédoise en partant du groupe NOVEMBER en 1969, UNIVERSE en 1970, HEAVY LOAD, Malmsteen, l’avènement du Göteborg Sound dans les années 80 avec la scène death metal jusqu’aux artistes d’aujourd’hui. On fait tous partie du rock suédois et on est tous très fiers de ça. Le rock suédois est respecté à travers le monde, on le voit quand on part en tournée, quand on rencontre les gens et qu’ils nous en parlent, tous ces groupes doivent être fiers de ça.

Et des groupes il y en a : ENTOMBED, DARK TRANQUILY, IN FLAMES, AT THE GATES, AMON AMARTH, GHOST, AVATAR, ARCH ENEMY, MESHUGGAH, OPETH, SABATON et la liste est longue... Les styles sont très variés.
C’est une des grandes forces du rock suédois, c’est toute cette diversité. Tous les groupes que tu as cité, tu pourrais continuer encore et encore car il y en a plein d’autres et chacun avec son style unique, un son particulier. Aucun d’entre eux ne sonne comme un autre et tu reconnais chacun d’entre eux immédiatement. Tu pourrais les mettre les uns à côté des autres et tu te retrouverais avec un gigantesque dégradé de styles, un peu comme un arc en ciel sonore et on doit tous se sentir fier d’y contribuer.

Pensais-tu, quand tu as commencé, que le rock suédois serait autant reconnu vingt ans plus tard ?
Non. Quand j’ai commencé à jouer dans les années 80, mon premier enregistrement date de 1989 pour une démo, je faisais partie de cette nouvelle scène du death metal naissante et c’était une période très excitante mais jamais je n’aurais pensé que ça me mènerait là où je suis aujourd’hui. A l’époque je n’avais même pas 20 ans, j’avais une ouverture d’esprit encore assez limité, je ne m’intéressais à rien d’autre, tout ce qui m’importait c’était ma musique et je ne me projetais pas dans l’avenir, je ne réfléchissais pas à un plan de carrière sur les deux prochaines années, je ne pensais même pas à ce que j’allais faire dans deux semaines (rires), j’étais assez immature à mes débuts, on ne réfléchit pas beaucoup quand on est jeune mais ça permet d’avoir cette fougue et de foncer, ce qui peut nous amener à des surprises parfois.

Quelle est la recette pour faire du rock suédois ?
(Rires) La recette… Je dirais de l’intégrité et de la passion, des aptitudes musicales forcément, tu peux devenir musicien même si tu n’es pas très bon mais je n’ai jamais aimé les groupes qui n’étaient pas vraiment doués dans la pratique de leur instruments, il y en a très peu que j’écoute, c’est pour ça que je n’aime pas le punk ou le grunge par exemple. Je n’aime pas l’idée que n’importe qui puisse prendre une guitare, gratter trois accords et voilà tu es musicien.

Est-ce que toi ou certains des groupes suédois utilisez des influences de chansons de musique traditionnelle dans certaines compositions ?
Non pas personnellement. Il arrive que certains puissent y faire quelques références, IN FLAMES le fait de temps en temps mais c’est assez rare et ça arrive de moins en moins. La raison principale c’est qu’il y a un fossé énorme entre la musique traditionnelle suédoise et la scène metal contrairement à d’autres pays comme avec le Brésil et SEPULTURA par exemple qui a incorporé sa culture dans sa musique mais très peu de groupes suédois ont fait ça car il y a vraiment une grande différence entre ces deux styles.

"Dead By Dawn" reprend à fond le thème utilisé souvent dans le metal : l’horreur, les mauvais esprits et les phénomènes surnaturels. Là aussi c’est un clin-d’œil au genre ? Et pour le coup, es-tu superstitieux ?
Je l’étais un peu avant, pas parce que je pensais que quelque chose de mal pouvait m’arriver mais plutôt des genres de TOC et j’en ai encore quelques un aujourd’hui. Quand j’étais jeune je ne le comprenais pas, je ne savais pas ce que c’était exactement, il fallait que je fasse les choses d’une certaine manière et pas autrement, maintenant que c’est reconnu et que je comprends comment ça fonctionne, j’arrive à casser certaines habitudes mais ce n’est pas forcément possible tout le temps. Mais dans cette chanson c’était marrant de jouer avec les clichés des films d’horreur ou d’angoisse, Joacim s’est amusé à flirter avec ce thème que le heavy metal affectionne particulièrement, c’est un peu comme une tradition dans ce style et "Dead by Dawn" est en plus un titre très accrocheur, ça parle de la planche OUIJA que tu utilises pour invoquer les esprits et des risques que tu prends en posant des questions car les conséquences peuvent être dramatiques (rires).

"Battleworn" est un court titre de trente secondes. Pourquoi ne pas en avoir fait l’intro de "Bloodline" en l’incluant dedans ?
Oui on aurait pu faire ça mais vu que ce court morceau est vraiment différent, que le riff ne revient pas après dans "Bloodline", j’ai voulu que ce soit deux titres à part. Ça aurait dû être comme tu as dit mais maintenant c’est trop tard l’album va sortir (rires) mais à l’origine ça aurait dû être "piste 10 : Battleworn/Bloodline", une seule piste, mais au dernier moment j’ai décidé de les séparer.

« Dominion » voit le retour officiel de David à la batterie après une année d’absence, raconte nous ces retrouvailles...
C’était vraiment une bonne nouvelle de savoir qu’il allait revenir. Son travail sur « Built To Last » était moins représentatif de ses capacités car il a suivi les parties que j’avais déjà préenregistré donc il n’avait pas eu la possibilité d’insuffler son style propre. Cette fois-ci il a vraiment pu montrer son talent et son jeu. Il a réfléchi à chaque partie qu’il devait jouer, comment il allait les jouer et il a fait en sorte de délivrer le meilleur de lui-même, du moment que c’était pour le bien de la chanson il a eu carte blanche pour tous ces roulements ou breaks. Et en fait c’est la première fois que je me suis rendu compte à quel point David est un excellent batteur. Je savais qu’il était bon avant évidement mais là il s’est révélé car avant il jouait ce que Anders Johansson ou Patrik Räfling avaient réalisés avant lui, David ne faisait que jouer sur des chansons qui avaient été composées avant son arrivée, c’était comme jouer des reprises pour lui et il voulait les jouer comme elles avaient été enregistrées mais là en revanche il a pu montrer tout le spectre de ses capacités et c’était vraiment impressionnant.

Tu sembles avoir été bien inspiré pour ces nouveaux titres, comment procèdes-tu? Agis-tu toujours de la même manière pour composer ?
Il faut bien commencer quelque part. De nos jours c’est très pratique car avec les téléphones portables je peux sauvegarder une idée n’importe où en m’enregistrant. Je fais ça tout le temps, que ce soit durant l’échauffement avant de monter sur scène ou pendant une répétition, dès que j’ai un riff qui me plait bien, hop je sors mon téléphone et j’enregistre même s'il y a des gens qui parlent autour de moi, j’enregistre et au moins c’est sauvegardé. Beaucoup de riffs que j’ai enregistré comme ça sont devenus des chansons et c’est riffs sont en quelque sorte des graines que je plante dans ma tête. Après quand je vais en studio pour composer, pour m’inspirer je ressors mon téléphone et j’écoute tous ce que j’ai enregistré, je pioche dans ce qui me plait le plus sur le moment et je le développe puis après je passe à un autre. Voilà en gros comment je travaille.

La chanson la plus contrastée est probablement "Second To One", Joacim et toi êtes allé à Los Angeles pour l’enregistrer, qu’êtes-vous allé trouver là-bas que vous n’aviez pas dans ton studio ?
On a enregistré cette chanson avec James Michael qui a produit « Infected », « (r)Evolution », « Built To Last » et bien sûr « Dominion ». James est aussi le producteur vocal de Joacim. C’est un excellent compositeur, un très bon chanteur et il a écrit un tas d’excellentes chansons pour MÖTLEY CRÜE mais aussi pour des artistes pop. On s’est dit avec Joacim, pourquoi ne pas aller à Los Angeles et voir si on ne pouvait pas écrire quelque choses tous ensemble ? On se connaît très bien maintenant, on est devenu amis et le pire truc qui pourrait arriver c’était de passer un week-end à L.A. entre potes, donc ça va, il y a pire ! De plus il n’y avait aucune pression dans cette démarche car on avait déjà assez de chansons pour faire l’album, on n’avait pas un réel besoin pour cette chanson mais s’il s’avérait que ça le faisait bien on aurait plus qu’à l’inclure dans l’album et ça s’est très bien passé.
On s’est retrouvé à composer cette chanson qui finalement nous manquait sans qu’on ne le sache avant, elle manquait à l’album sauf qu’on n’en avait pas conscience. De plus James est un très bon pianiste et c’est pourquoi il y a du piano sur ce titre, s'il n’avait pas su en jouer ça aurait été des guitares à la place mais là il nous a joué le début du morceau avec uniquement piano/voix et ça nous a automatiquement plu, composer tout le reste a été très facile en suite. On avait aussi d’autres idées de mélodies, qui au final sont devenues le couplet, et lui, nous demandait sur certains mouvements « vous voulez que ce soit en tonalité mineure, majeure, quelle gamme ? », alors on faisait des essais dans un sens, puis dans un autre, dans une certaine tonalité ou clef et puis d’un coup on tombait sur un bel enchaînement ou une suite d’accord qui fonctionnait très bien pour le pré-refrain. C’est une véritable collaboration à trois, on a développé nos idées pendant un après-midi et voilà on avait bouclé l’affaire. On a enregistré quelques trucs en plus le lendemain mais la majeure partie de la chanson s’est faite en une demie journée.

Quels est ton meilleur souvenir de concert ? Avec quel groupe rêvais-tu de partir en tournée ?
C’est une question très facile pour moi car JUDAS PRIEST a toujours été mon groupe de metal préféré depuis que je suis môme et il est toujours mon groupe de metal préféré. En tous cas il est dans mon top 3 assurément. On a joué trois dates avec eux il y a six ans en Suède et en Finlande et c’était juste incroyable pour moi, je vivais un rêve éveillé, comme un gamin dans un magasin de jouets (rires).



"And Yet I Smile" raconte qu’il faut vivre sa vie pleinement, peu importe ce qu'il se passe, tant que tu aimes ce que tu fais et que tu restes honnête avec toi-même. Y a-t-il quelque chose que tu regrettes dans ta vie ?
Oui bien sûr il y a des choses que je regrette, pas beaucoup mais certaines choses. J’aurais aimé être plus mature il y a quelque années et peut-être agir de manière différente parfois mais c’était la personne que j’étais à l’époque et je ne peux rien y faire. Je suis un grand amateur d’Arts Martiaux Mixtes, de Free Fight et tous ceux qui sont dans ce circuit te disent que tu n’apprends pas de tes victoires mais de tes défaites et ces gens-là se servent de leurs erreurs, leur défaites comme d’un moteur et en tirent les conséquences, recadrent leur approche et avancent de plus belle afin de devenir de meilleurs combattants. Il faut appliquer cela à toutes les situations de la vie, l’échec doit t’amener à quelque chose de bien, de meilleur, si tu es assez futé pour apprendre de tes erreurs. L’important ce ne sont pas les choses qui t’arrivent mais la façon dont tu vas les gérer.

Comment as-tu commencé la musique ?
Je ne sais pas trop, ma mère jouait un peu de piano quand j’étais enfant mais on n’écoutait vraiment pas beaucoup de musique à la maison. En revanche elle nous encourageait beaucoup avec mes deux autres frères, en particulier mon petit frère et moi. Elle nous poussait à faire n’importe quel instrument, elle pensait que c’était bénéfique pour notre développement et c’était facile car on avait accès aux instruments de musique à l’école et le gouvernement aidait les établissements à s’équiper pour que les enfants puissent tous avoir la possibilité d’apprendre à jouer d’un instrument gratuitement et j’ai appris bien plus tard que très peu de pays faisaient ça mais à l’époque quand j’étais gamin on pensait que c’était partout pareil. C’est après que je me suis rendu compte que c’était un privilège de grandir avec ces structures d’apprentissage.
En suite pour moi, la raison pour laquelle j’ai commencé à faire du heavy metal était parce que j’ai commencé à écouter cette musique. J’avais à peu près 14 ans et je jouais du trombone depuis quatre ans mais je n’écoutais aucun style de musique qui pouvait comporter du trombone, j’écoutais exclusivement du metal. Un jour j’ai réalisé que je n’aimais plus vraiment faire du trombone mais que je voulais jouer la musique que j’écoutais. Alors j’ai demandé à ma mère de passer du trombone à la guitare et vu que pour elle l’important était que je joue d’un instrument et peu importe lequel, elle m’a inscrit à des cours de guitare mais je n’en ai suivi que deux, car ce que j’y apprenais là-bas ne me convenait pas. C’était trop standard, moi je voulais jouer du metal, jouer des chansons d’ACCEPT, de JUDAS PRIEST mais le professeur me faisait apprendre des titres d’HENDRIX ou de DEEP PURPLE, il pensait que c’était ce que je voulais mais non en fait, je détestais apprendre ces titres-là. Je ne lui en voulais pas mais ce n’était pas du tout ce que je voulais apprendre, donc au bout de deux cours j’ai dit «  c’est bon j’arrête là, je n’ai pas envie d’apprendre ces trucs-là, c’est mou » donc je me suis débrouillé tout seul après ça.
Je voulais apprendre des riffs, je ne m’encombrais pas avec les gammes ou les soli difficiles, tout ce que je voulais c’était les riffs accrocheurs. C’est un peu pour ça que je ne suis pas un virtuose non plus car je n’ai jamais réellement pris le temps de développer les techniques de solo. Je suis incapable de faire les parties de Pontus, il est bien meilleur que moi, même si je me suis amélioré ces dernières années car j’ai réalisé qu’il fallait que je progresse et qu’il fallait continuer à apprendre. Je sentais que je n’étais pas encore le guitariste que je rêvais d’être et donc il fallait que je travaille encore et je me suis promis que devenir encore meilleur.
Ça m’a pris quelques années mais avec l’aide de Pontus et pas mal d’échauffements avant les concerts et à force de travailler différents plans mélodiques qui aident à améliorer ta technique j’ai beaucoup progressé, je me suis senti plus en sécurité aussi avec mon jeu.
Au final aujourd’hui je suis meilleur, je me sens plus confiant et j’en suis très fier car du haut de mes 47 ans, à cet âge, c’est pas forcément facile d’être motivé à progresser. J’aurais juste aimé faire ça dix ans plus tôt mais comme je le disais avant je n’étais pas assez mature pour prendre cette décision à l’époque et je n’aurais probablement pas réussi à aller jusqu’au bout.
Aujourd’hui si je devais nous comparer à JUDAS PRIEST je dirais que Pontus est Glenn Tipton et moi je suis plutôt Richie Faulkner (rires).


Blogger : Benjamin Delacoux
Au sujet de l'auteur
Benjamin Delacoux
Guitariste/chanteur depuis 1991, passionné de musique, entré dans les médias à partir de 2013, grand amateur de metal en tous genres, Benjamin Delacoux a rejoint l'équipe de HARD FORCE après avoir été l'invité du programme "meet & greet" avec UGLY KID JOE dans MetalXS. Depuis, il est sur tous les fronts, dans les pits photo avec ses boîtiers, en face à face en interview avec les musiciens, et à l'antenne de Heavy1, dont l'émission MYBAND consacrée aux groupes indépendants et autoproduits.
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