
Oubliez tracas et turpitudes du quotidien, enfilez votre plus beau cuir, installez-vous confortablement et surtout, ne prévenez pas les voisins…parce qu'une fois de plus vos trois ambassadeurs du côté obscur ont embarqué pour un aller simple au coeur des ténèbres pour vous ramener le meilleur, tout du moins le plus vil du metal qui sent fort.
Merci qui ?
TYRMFAR : « Renewal Through Purification » (MTAF)
Voilà un groupe que j’attendais de pied ferme après la sortie de son premier méfait, « Human Abomination », sur lequel le clan helvète rendait un hommage appuyé aux embardées glaciales et mélodiques qui ont porté DISSECTION aux nues en plein coeur des années 90. Ce black/death vengeur et inspiré bourré de riffs héroïques, de vocalises hargneuses est une nouvelle fois aux commandes d’un deuxième album réussi.
Les hymnes ici incarnés par "Rise of Chaos", "Mountains of Madness", "Dehumanization" ou encore "Freedom’s Call" sont de véritables bouffées de nostalgie nourries aux guitares acérées et aux tempos bouillonnants, toujours habitées par ce sens de la mélodie pointu. TYRMFAR délivre avec classe un concentré de metal extrême dans ce qu'il a de plus furieux et rageur pendant une cinquantaine de minutes majestueuses truffées de multiples breaks savamment placés .La production, elle aussi, est juste idéale pour le style : le son est dense, profond et parfaitement intelligible, enregistré, produit et masterisé au Studio du Lac, à quelques pas d’Annecy.
Aucune faute de goût n’est donc à signaler, TYRMFAR joue juste, vite et bien : vous pouvez d'ailleurs vérifier cela par vous-même en cliquant sur le lecteur ci-dessous. Elle est pas belle la vie ?
(Clément)
CATALYST : « The Great Purpose of The Lords » (Great Dane Records)
Fondé à Metz en 2016 par le guitariste Jules Kicka (également préposé au grattage chez les brutes de NIHILISM), CATALYST est plutôt du genre bon élève. A peine trois ans après un premier EP, « Dawn of a Dreadful Fate », empreint de sonorités mélodiques fleurant bon la fin des années 90, le groupe lorrain vient remettre les pendules à l’heure avec « The Great Purpose of the Lords ». Qui pioche quant à lui plus volontiers dans les travaux récents de l’école américaine avec une approche plus directe, brute et compacte.
Généreusement produit aux Vamacara Studios (repaire de VOLKER, EXOCRINE et DAGOBA entre autres), le style délivré ici ravira les amateurs de riffs dodus et de mélodies fougueuses. Trouvant un juste équilibre dans sa structure entre rythmiques débridées qui font la nique à des breaks sauvages et solos placés avec justesse, le résultat final se révèle d'une efficacité sans faille.
Ajoutez à cela un artwork futuriste signé Vincent Fouquet / Above Chaos (à la manoeuvre aussi sur les albums de TSJUDER, NAGLFAR ou SUSPERIA) qui entoure la musique de CATALYST d'un parfum de science-fiction et vous obtiendrez un album à ajouter sur la shopping-list de tout amateur de death metal vindicatif et virtuose !
(Clément)
WORMWOOD : « Nattarvet » (Black Lodge Records)
Pour ceux qui connaissent WORMWOOD depuis leur EP plutôt black'n'roll en 2015, on peut dire que le groupe a gagné en puissance avec ce deuxième LP « Nattarvet ». En effet, tout en conservant ses racines rock avec ses soli mélodiques, envolés et surtout maîtrisés, WORMWOOD nous propose aujourd'hui un black metal beaucoup plus sombre et atmosphérique.
Les 7 titres de l'album manient avec une grande maturité des ambiances variées tantôt sur blast beats aggressifs ou sur passages folk d'une grande douceur.
La voix peut être hurlée, growlée ou magnifiquement chantée et les compos passent de riffings true black à des lignes mélodiques épurées, voire acoustiques sans aucune difficulté.
En ajoutant à cela des samples de nature, des synthés et des violons, le groupe parvient à une parfaite alchimie faisant de « Nattarvet » un album captivant.
A noter la présence d' Erik Grawsjö de MÅNEGARM et Mika Kivi du groupe finlandais PAARA pour voyager encore plus loin dans les extrêmes scandinaves.
Cette dernière version de WORMWOOD a véritablement gagné sa place dans le milieu foisonnant du black metal scandinave. Il faudra maintenant la conserver.
(Aude)
CHROME WAVES : « A Grief Observed » (Disorder Recordings)
Je ne suis pas spécialement adepte de black metal avantgardiste / Post black mais ce premier album des américains de CHROME WAVES m'a convaincue de jeter une oreille plus attentive à ce style dorénavant.
Il faut dire qu'il est très mélodique et donc facilement accessible pour toute audience un peu curieuse.
Dès la longue intro de "Burdened", on est plongé dans une ambiance de profonde mélancolie avant qu'un hurlement black metal ne vienne ajouter un peu d'agressivité à l'ensemble. Les voix claires confèrent au morceau de subtiles nuances que l'on retrouvera tout au long de « A Grief Observed ».
La structure reste sensiblement la même sur les 6 titres avec un savant mélange de rythmiques carrées, de mélodies éthérées et d'influences black metal. "Predatory Animals" ou "Take Another Sip" vont clairement dans ce sens là où "Open Casket" pousse l'expérimental à son paroxysme.
CHROME WAVES propose une musique progressive et variée d'une grande intelligence tout en restant dans un chemin carrossable par tous, néophytes comme initiés du post black. Avec « A Grief Observed », ils parviennent à nous faire entrer dans un monde peu enjoué mais incroyablement saisissant.
(Aude)
TURBOCHARGED : « Above Lords, Below Earth » (GFY Productions)
Chronique version SMS :
TURBOCHARGED = ENTOMBED
Version officielle :
Depuis leurs débuts discographiques en 2009, le trio suédois perpétue le digne héritage laissé par ENTOMBED au monde du death metal. Preuve est faite une nouvelle fois avec ce septième album contenant 12 brûlots qui vont mettre le feu aux poudres et exploser la planète, faisant de ce groupe la révélation de l’année et blah blah blah et blah blah blah…
Version parentale :
« Non mais c’est quoi ce bin’s ? Tu mets tes enceintes bluetooth tellement fort que ça fait trembler tous les murs de la maison et ta pauvre mère en mixant la soupe aux légumes de ce soir en a fait de la chantilly ! T’es sourd ou quoi ? »
Version chroniqueurs Hard Force :
« Hé Clément ! Je viens de tomber sur un p...tain de groupe pour la prochaine chronique du Labels & Les Bêtes… Énorme ! Tu vas crever de jalousie de voir que j’ai réussi à dégoter un truc pareil ! Et toi t’as prévu quoi pour ce mois-ci ? Les belges de VOMITO GRUMEAUX et les québecois de SGROUIK TA MERE ? Que du Grindcore, je parie… ».
(Crapulax)
L'album « Area 666 » de 2013 en écoute
VINGULMORK : « Avgrunn » (Crime Records)
Vous l’aurez remarqué : chaque chroniqueur de la présente rubrique possède son petit monde bien à lui, sorte de domaine réservé par accord tacite, de terrain de prospection dans ce vaste champ d’informations numériques en perpétuel mouvement qu’est le Net. Nul ne possède l’esprit assez tordu pour ne serait-ce que penser aller chasser sur le terrain de l’autre…
Le respect, c’est primordial !
Voici donc, trahison oblige, un groupe de black norvégien qui a échappé aux longues mains griffues de notre sorcière bien-aimée Aude et qui pourtant mérite toute votre attention. Avec un seul album au compteur (« Chiaroscuro » en 2015) et deux EP dont « Avgrunn » fait partie, VINGULMORK se distingue par une vraie musicalité perceptible à travers l’écran poisseux de l’essence même du black metal dans ce qu’il a de plus violent et de plus agressif. En témoignent l’intro acoustique de "Ytterst", le refrain de "Land Of Nothing", le solo du somptueux "Doederlein" ou le break de "Eternally Swallow, Eternally Keep" qui sans bouleverser le genre parviennent à convaincre l’espace de 4 titres.
Aude, si tu m’en veux, insères le mot « tartiflette » quelque part dans ta prochaine chronique. C’est discret et puis ça reste entre nous...
(Crapulax)